Communiqué
Global

Arrivées de migrants en Europe par la Méditerranée en 2018 : 86 436 ; décès en mer : 1 783

Genève - D’après l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, 86 436 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer en date du 7 octobre 2018, dont 39 445 en Espagne, la principale destination cette année. En réalité, avec les arrivées de fin septembre, l’Espagne a accueilli, en 2018, plus de migrants irréguliers qu’elle ne l’a fait pour toutes les années 2015, 2016 et 2017 combinées.

En comparaison, ils étaient 140 272 à la même période dans la région l’an dernier et 312 272 au même moment en 2016. 

Recensant 46 pour cent de toutes les arrivées irrégulières cette année, l’Espagne continue de recevoir deux fois plus de migrants que la Grèce et sept fois plus que l’Italie (voir tableau ci-dessous).

Les arrivées en Italie sont au niveau le plus bas enregistré par l’OIM à ce jour - la fin d’une période d’été généralement chargée - depuis près de cinq ans. En octobre 2017, les migrants se rendaient en Italie depuis l’Afrique du Nord à un rythme de près de 1 500 par semaine, soit environ cinq fois le rythme de cette année. Il y a deux ans, en octobre, les chiffres étaient encore plus élevés : près de 4 000 par semaine. En 2016, entre juin et octobre, le nombre moyen de sauvetages parmi les arrivées de migrants par la mer en Italie dépassait chaque mois le nombre d’arrivées pour tout 2018 (voir tableau ci-dessous).

Lundi, Flavio Di Giacomo, de l’OIM à Rome, a signalé que les 21 313 arrivées de migrants irréguliers par la mer en Italie cette année comprennent de nombreux migrants en provenance d’autres points de départ que la Libye. Il a fait remarquer que d’après les données recueillies par le personnel de l’OIM aux points de débarquement, près de 150 migrants sont arrivés de Tunisie par la mer à Lampedusa entre vendredi et dimanche et a expliqué qu’actuellement, presque tous les flux d’arrivées en Italie depuis début septembre provenaient de Tunisie.

« A ce jour, 4 742 Tunisiens sont arrivés et ils représentent la principale nationalité », a déclaré M. Di Giacomo. Il a déclaré qu’en 2017 et 2016, un nombre similaire de migrants étaient arrivés de Tunisie mais n’étaient même pas dans les dix principales nationalités entrées en Italie, dépassés de loin par les migrants venu d’Erythrée, du Nigéria et de nombreux autres migrants subsahariens arrivés via la Libye.

« Le nombre total de migrants tunisiens arrivés fin septembre l’an dernier s’élevait à 2 650 », a poursuivi M. Di Giacomo, « tandis que 3 500 Tunisiens sont arrivés entre le 1er octobre et le 31 décembre, portant le nombre total d’arrivées en 2017 à 6 150. »

D’après M. Di Giacomo, les décès en mer continuent d’être plus fréquents dans les eaux de la Méditerranée reliant l’Afrique du nord à la Sicile, avec 1 267 arrivées recensées en date du 7 octobre.

D’après le projet de l’OIM sur les migrants disparus (MMP), au moins 1 783 personnes sont mortes ou ont disparu le long des itinéraires migratoires à travers la région méditerranéenne en 2018. Plus récemment, un Tunisien de 23 ans s’est noyé lors d’un naufrage au large des côtes de Djerba le 7 octobre. Cinq personnes ont été secourues et cinq autres restent portées disparues d’après les témoignages des rescapés. Plus de 1 200 personnes ont péri en tentant de traverser la Méditerranée centrale vers l’Europe depuis le début de l’année.

En Méditerranée occidentale, quatre autres corps ont été repêchés suite au naufrage du 1er octobre, qui a coûté la vie à 34 personnes. Quinze personnes ont été amenées à l’hôpital Hassani à Nador, tandis que 19 personnes sont toujours portées disparues. A Dar El Kebdani, près de Nador, un homme est mort après être tombé dans un ravin alors qu’il tentait d’échapper aux autorités le 2 octobre. Quelque 36 migrants qui faisaient partie du même groupe ont été arrêtés.

D’après Ana Dodevska de l’OIM en Espagne, en date du 23 septembre, 39 445 hommes, femmes et enfants ont été secourus dans les eaux de la Méditerranée occidentale (voir tableau ci-dessous).

En octobre, près de 300 migrants sont arrivés chaque jour, dont près de 1 200 qui auraient été secourus le week-end dernier.

Dimitrios Tsagalas, de l’OIM à Chypre, a rapporté que vendredi (5 octobre), trois personnes, vraisemblablement d’origine syrienne, sont entrées à Chypre par le point de contrôle de Ledra Palace. Lundi matin, 8 octobre, 21 personnes, tous des Syriens, ont été localisées par les garde-côtes chypriotes à Cap Greco dans la région de Famagusta, à bord d’une embarcation sans personnel de bord. Une opération de recherche et de sauvetage a été menée à bien et ces migrants irréguliers et réfugiés (dix hommes, deux femmes et neuf enfants) ont été amenés au port de Larnaca et ont été transférés au Centre d’hébergement temporaire de Pournara.

Dimitrio Tsagalas a déclaré qu’avec ces dernières arrivées, le nombre total de migrants irréguliers arrivant à Chypre s’élève désormais à 525.

D’après Antigoni Avgeropoulou, de l’OIM en Grèce, entre jeudi 4 et dimanche 7 octobre, les garde-côtes helléniques ont géré au moins huit incidents ayant nécessité des opérations de recherche et de sauvetage au large des îles de Samos, de Lesbos et de Chios. Les garde-côtes ont pu secourir 349 migrants au total et les ont transférés vers ces îles respectives.

Les quelque 264 autres migrants arrivés à Kos, à Symi et à Rhodes et sur les îles précédemment citées pendant ces quatre jours portent le nombre total d’arrivées par la mer en Grèce à 24 164 en date du 7 octobre 2018 (voir tableau ci-dessous).

Le volume quotidien d’arrivées de migrants irréguliers par la mer en Grèce cette année aurait atteint un pic en avril, lorsqu’en moyenne 100 migrants arrivaient chaque jour dans le pays. Ce nombre a chuté les trois mois suivants puis a repris en août et en septembre, deuxième mois le plus chargé de 2018 avec 3 955 arrivées (un peu plus de 130 par jour), légèrement en-dessous des 3 975 recensées en avril.

Les passages aux frontières terrestres sont également montés en flèche en avril (près de 4 000 arrivées) mais ont depuis chuté à nouveau, avec un peu moins de 2 000 passages pour chacun des quatre derniers mois (voir tableaux ci-dessous).

Lundi, Christine Nikolaidou de l’OIM, a également partagé des données sur les 19 382 migrants irréguliers interceptés par les garde-côtes helléniques alors qu’ils entraient en Grèce par la mer. Les Syriens représentent le plus grand groupe, avec 6 099 hommes, femmes et enfants, soit près d’une arrivée sur trois. Suivent ensuite les Iraquiens (4 006) puis les Afghans (3 716).

 

Parmi les autres régions ou pays d’origine figurent les Territoires palestiniens (692), la République démocratique du Congo (521), la République islamique d’Iran (334) et le Pakistan (229). Certains pays sont plus surprenants : quelque 721 migrants irréguliers, dont 600 depuis la fin mars, sont arrivés du Cameroun, un pays où des querelles politiques ont récemment vu le jour. Près de 200 ressortissants algériens ont également été interceptés, ainsi que 52 de la Sierra Leone, neuf de la République dominicaine et huit d’Haïti.

Le MMP recense, à ce jour, 2 806 décès et disparitions de migrants à travers le monde en 2018 (voir tableau ci-dessous).

Outre le lourd bilan dans la Méditerranée, 302 migrants seraient morts à la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, contre 278 en 2017. Parmi eux figurent 62 personnes qui se sont noyées dans le Rio Grande pendant les neuf premiers mois de 2018. Plus récemment, le 30 septembre, le corps d’un homme a été retrouvé par les agents de l’US Border Patrol sur le rivage du Rio Grande, près d’El Indio, au Texas.

En Europe, un Pakistanais de 22 ans a été retrouvé mort dans une forêt à Siva Reka, en Bulgarie, près de la frontière avec la Grèce.

Les données du MMP sont compilées par le personnel de l’OIM mais proviennent de sources diverses, dont certaines ne sont pas officielles. Pour en savoir plus sur la collecte de données sur les décès et disparitions de migrants, cliquez ici (en anglais).

Pour consulter les dernières données sur les arrivées et les décès de migrants en Méditerranée, rendez-vous sur : http://migration.iom.int/europe   
Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus : http://missingmigrants.iom.int   

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Joel Millman, OIM Genève, Tel : +41.79.103-8720, Email : jmillman@iom.int  
Mircea Mocanu, OIM Roumanie, Tel :  +40212115657, Email : mmocanu@iom.int 
Flavio Di Giacomo, Bureau de coordination de l’OIM pour la Méditerranée, Italie, Tel : +39 347 089 8996, Email : fdigiacomo@iom.int 
Hicham Hasnaoui, OIM Maroc, Tel : + 212 5 37 65 28 81, Email : hhasnaoui@iom.int   
Antigoni Avgeropoulou, OIM Grèce, Tel : +30 210 99 19 040 (ext. 166), Mobile : +30 69 48 92 98 09, Email : aavgeropoulou@iom.int 
Kelly Namia, OIM Grèce, Tel : +30 210 991 2174, Email : knamia@iom.int  
Christine Nikolaidou, OIM Grèce, Tel : +30 210 99 19 040 ext. 248, Email : cnikolaidou@iom.int
Ivona Zakoska, Bureau regional de l’OIM, Autriche, Tel : + +43 1 5812222, Email : izakoska@iom.int
Julia Black, OIM GMDAC à Berlin, Tel : +49 30 278 778 27, Email : jblack@iom.int
Christine Petré, OIM Libye Tel :  +216 29 240 448, Email : chpetre@iom.int    
Ana Dodevska, OIM Espagne, Tel : +34 91 445 7116, Email : ADODEVSKA@iom.int  
Myriam Chabbi, OIM Tunisie, Tel mobile :  +216 28 78 78 05, bureau :  +216 71 860 312 Ext. 109, Email : mchabbi@iom.int
Dimitrios Tsagalas, OIM Chypre, Tel : + 22 77 22 70, Email : dtsagalas@iom.int