Communiqué
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Crise à Mossoul : l’OIM publie un rapport d’analyse sur les déplacements de population

Arbil – La Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM vient de publier son dernier rapport approfondi intitulé : Crise à Mossoul : analyse des mouvements de population (en anglais), présentant chronologiquement et sous forme de tableau, les mouvements de population – en particulier les déplacements et les retours – recensés au nord de l’Iraq depuis le début des opérations militaires jusqu’au 29 juin.

Le rapport, publié cette semaine, dresse l’historique des déplacements avant les opérations militaires, puis des bouleversements et des mouvements de retour d’Iraquiens pendant la crise à Mossoul.

D’après la DTM, 1 084 134 personnes (180 689 familles) ont été déplacées de l’est et de l’ouest de Mossoul en date du 10 août 2017. Parmi elles, au moins 839 490 (139 915 familles) sont toujours déplacées tandis que 244 644 sont aujourd’hui retournées dans leur lieu d’origine.

« Les Iraquiens à Mossoul ont été témoins de violences extrêmes, ont vécu dans des conditions insupportables et ont été forcés à fuir leur domicile en quittant leurs communautés », a déclaré, cette semaine, Thomas Lothar Weiss, chef de mission de l’OIM en Iraq. « Même si les opérations militaires ont cessé, la crise à Mossoul continue de toucher des centaines de milliers d’Iraquiens, qui n’ont pas encore pu rentrer chez eux. »

Et d’ajouter : « Nous espérons que cette analyse des mouvements de population facilitera la compréhension de l’ampleur de la crise et de l’étendue de l’aide humanitaire et de la réhabilitation des infrastructures nécessaires pour préparer les communautés au retour. »

L’analyse contenue dans le rapport repose sur des exercices de collecte de données réalisés par la DTM de l’OIM en Iraq, grâce à sa méthodologie du suivi de l’urgence, entre octobre 2016 et fin juin 2017.

Trois phases de déplacement ont été identifiées pour permettre cette analyse : une phase initiale (du 17 octobre au 1er novembre 2016), période durant laquelle les hostilités sévissaient principalement dans les zones rurales autour de Mossoul ; une phase de déplacement depuis Mossoul-Est (du 1er novembre 2016 au 25 février 2017) ; et le déplacement depuis Mossoul-Ouest (du 25 février à la fin juin 2017). Une analyse des tendances de retour lors de ces trois phases est également disponible.

Au moment où les opérations militaires ont débuté à Mossoul le 17 octobre 2016, l’Iraq était en conflit depuis près de trois ans. Daech occupait des territoires dans le gouvernorat d’Al-ânbar fin 2013, puis dans les gouvernorats de Ninive, de Salah al-Din, de Kirkûk et de Diyala. La ville de Mossoul et le gouvernorat de Ninive se trouvaient sous le contrôle de Daech depuis juin 2014.

En octobre 2016, la DTM a identifié 3,2 millions de déplacés internes en Iraq à cette époque, dont 1,2 million étaient originaire du gouvernorat de Ninive. Parmi eux, environ 600 000 avaient été déplacés entre juin et juillet 2014 lorsque Daech a pris le contrôle de la ville de Mossoul et de nombreuses parties de Ninive.

Au début des opérations à l’ouest de Mossoul, 223 968 personnes de Mossoul-Est avaient été forcées à quitter leur domicile. Parmi elles, plus de 161 718 était toujours déplacées au 23 février, tandis que 62 250 étaient rentrées chez elles à la même date. Plus de 60 pourcent de ces déplacés internes provenaient de la ville de Mossoul et les déplacés restants dans diverses zones rurales autour de la ville n’étaient toujours pas retournés dans les zones reprises.

Le 24 janvier, le Premier Ministère iraquien a publiquement annoncé que tous les quartiers à l’est de Mossoul avaient été repris. Dans les semaines qui ont suivi, le déplacement du côté est de la ville s’est poursuivi. La sécurité demeurait précaire et de nombreuses habitations n’avaient ni l’eau courante, ni l’électricité ou le chauffage en plein hiver.

A partir de la mi-décembre 2016, des retours vers la ville de Mossoul ont commencé à être rapportés et ont augmenté modérément jusqu’à la mi-janvier 2017, s’intensifiant ensuite plus rapidement à l’annonce du Premier Ministre.

Le 19 février 2017, le gouvernement iraquien a annoncé le lancement d’opérations militaires pour reprendre Mossoul-Ouest.

Les premières semaines concernaient sur les zones faiblement peuplées mais le 23 février, lorsque les affrontements ont atteint les quartiers inhabités, des déplacements ont commencé à être enregistrés.

Les quartiers de Mossoul-Ouest étaient plus densément peuplés et leur environnement urbain et surpeuplé s’est avéré plus difficile pour les actions militaires, tandis qu’un nombre considérable d’habitants de Mossoul-Est pouvaient rester chez eux malgré les conditions difficiles.

A partir de janvier 2017, dès que l’accès à l’est de Mossoul a été autorisé, la DTM a débuté une collaboration étroite avec les autorités locales et a soutenu l’établissement d’un système commun de collecte d’informations qui regroupe des données sur les déplacés internes à l’intérieur de la ville de Mossoul. Le personnel de la DTM a été détaché auprès des autorités locales pour réaliser des visites sur le terrain et recueillir des informations directes – au niveau des quartiers – sur les déplacés internes ayant fui l’ouest de Mossoul.

Même si jusqu’au début de l’offensive à l’ouest de Mossoul la plupart des déplacés internes étaient hébergés dans des camps, le scénario était bien différent lors des opérations à Mossoul-Ouest qui ont fait croître le nombre d’installations hors des camps.

En date du 29 juin, la DTM estimait à 797 508 le nombre de déplacés internes identifiés après l’offensive lancée à l’ouest de Mossoul le 23 février.

Le gouvernorat accueillant le plus grand nombre de déplacés internes suite aux opérations à Mossoul reste celui de Ninive, avec 95 pourcent (800 868) de déplacés, dont la majorité continue d’être accueillis dans la ville de Mossoul elle-même, principalement à l’est de la ville.

« En coopération avec nos partenaires humanitaires, le gouvernement iraquien et les donateurs, l’OIM en Iraq continuera de fournir une aide humanitaire d’urgence aux civils déplacés de Mossoul », a déclaré M. Weiss.

La DTM de l’OIM surveille activement les déplacements à travers l’Iraq. Les résultats de la DTM et les informations sur sa méthodologie sont disponibles sur le portail de la DTM : iraqdtm.iom.int

Le rapport d’analyse sur les mouvements de population suite à la crise à Mossoul est disponible ici : http://iomiraq.us10.list-manage1.com/track/click?u=3e0b28a713df5a494bfed23b2&id=9523daa9d9&e=d5b0503a33

Les derniers chiffres du suivi de l’urgence de la DTM sur le déplacement de Mossoul sont disponibles ici : http://iraqdtm.iom.int/EmergencyTracking.aspx

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM en Iraq :
Hala Jaber, Tel: +964 751 740 1654, Email: hjaberbent@iom.int
Sandra Black, Tel: +964 751 234 2550, Email: sblack@iom.int