Communiqué
Global

D’après un expert de l’OIM, le soutien psychosocial est crucial pour les migrants

Thailande - Les facteurs de stress liés à la migration peuvent affecter le bien-être des migrants et entraver leur intégration, mais malheureusement, les besoins psychosociaux des migrants sont souvent sous-estimés et mal compris.

Hier, le Bureau régional de l’OIM pour l’Asie et le Pacifique a organisé un atelier d’une journée, animé par Guglielmo Schinina, responsable de la santé mentale, de la réponse psychosociale et de la communication interculturelle (MHPSS en anglais) à l’OIM. Il sillonne la région dans des pays comme la Corée, le Népal, le Cambodge, la Malaisie, le Myanmar, le Vietnam, l’Indonésie et la Thaïlande, en réponse à l’accent que mettent l’Organisation et les gouvernements partenaires sur ce domaine de travail clé.

L’OIM a créé son tout premier programme psychosocial en 1998, puis a créé une unité en 2000, et a enfin fondé une section générale à son siège en 2009. Ces deux dernières années seulement, l’OIM a fourni une aide MHPSS à plus de 720 000 migrants, déplacés et personnes touchées par le conflit dans 32 pays, et a formé 4 500 professionnels dans le monde entier.

Contrairement à ses débuts, lorsqu’elle était encore considérée exclusivement comme un service à proposer aux personnes souffrant de problèmes mentaux, l’aide MPHSS est désormais perçue comme un ensemble de connaissances transversales à appliquer dans tous les aspects des programmes d’aide aux migrants, allant de la gestion des camps à l’aide au retour volontaire et à la réintégration, en passant par l’aide d’urgence, la réparation et la stabilisation communautaire.

Au fil du temps, les opérations se sont davantage centrées sur le « traumatisme », le renforcement de la résistance et l’aide sociale que sur leur les problèmes mentaux, afin de placer les personnes au centre de l’intervention. Comme le fait remarquer Guglielmo Schinina, « Le bien-être mental d’un migrant dépend non seulement de sa capacité à gérer le stress de la migration mais aussi de la capacité de la communauté à faire une place aux contributions des migrants. Notre tâche est de soutenir et d’habiliter les individus mais également de préparer les communautés et de favoriser l’intégration. »

Aucune expérience de souffrance psychologique n’est la même. Former les acteurs humanitaires et les fournisseurs de services sanitaires et sociaux est donc essentiel pour comprendre les expériences difficiles que les déplacés vivent et pour prendre une décision éclairée et fournir le bon type d’aide psychosociale. « Nous devrions prendre en compte les différences de langue et de culture lorsqu’il s’agit de fournir une aide sanitaire et psychosociale aux migrants » a t-il ajouté.

Il a souligné que dans les programmes d’aide aux migrants vulnérables, comme les victimes de traite, la réhabilitation et la réintégration n’avaient pas besoin de se chevaucher car ces expériences sont caractérisées par une détresse intense qui altère le jugement et la capacité à prendre des décisions concernant l’avenir. Dans certains cas, ces décisions ne peuvent être prises qu’après une période de réhabilitation. Dans les programmes de retour et de réintégration, M. Schinina a ajouté que « la question de la honte devait être prise compte. Le manque de communication sur les expériences négatives de la migration, par crainte d’être jugés, peut pousser de nombreux migrants vulnérables à avoir un double discours, ce qui peut provoquer des difficultés et un isolement au moment du retour. »

Alex Cole, collaborateur de l’OIM en matière d’aide aux migrants, a résumé ses impressions sur la formation à la fin de la journée : « c’était très intéressant et pertinent pour mon travail au quotidien et je pense que j’ai maintenant plus d’expertise technique en matière de soutien psychosocial, je le perçois comme une discipline transversale qui se rattache à mon unité. Je pourrais désormais intégrer les nouvelles choses que j’ai apprises dans le développement de projets et l’aide aux missions lorsque nous gérons des cas de traite et d’AVRR. »

Pour plus d’informations, veuillez contacter Guglielmo Schinina, Tel: +202 273 65140, Ext: 396, Email: gschinina@iom.int