Communiqué
Global

L’OIM ouvre un Centre d’analyse des données migratoires mondiales en Allemagne

Allemagne - Hier, 7 septembre, William Lacy Swing, Directeur général de l’OIM a ouvert officiellement le nouveau Centre d’analyse des données migratoires mondiales (GMDAC en anglais), à Berlin.

La création du nouveau centre fait partie de la réponse de l'OIM aux appels de plus en plus nombreux à générer de meilleures données sur les tendances migratoires mondiales. Le centre vise également à s'assurer que les données migratoires soient partagées et diffusées plus efficacement.

Dans ses déclarations d'ouverture, l'ambassadeur Swing a fait remarquer : « la mauvaise présentation des données migratoires peut contribuer à établir une mauvaise perception de la migration et à fausser le débat public sur le sujet. Nous devons nous assurer que les données soient présentées de manière précise et diffusées de façon à ce qu’elles soient facilement compréhensibles. »

Ces dernières années, alors que la migration se hisse au sommet des préoccupations politiques mondiales, la demande de données fiables augmente. Pourtant, les données fiables sur la migration se font rares, ce qui empêche les responsables d'élaborer des politiques migratoires efficaces. Même lorsque des statistiques sur la migration existent, les responsables politiques n'en font pas pleinement usage, car elles ont tendance à être dispersées entre différents acteurs et entre différents pays. Le partage de données efficace est souvent tout aussi important que la collecte de données.

La nécessité de disposer de meilleures données sur la migration est plus urgente que jamais. La mobilité humaine s’intensifie, en particulier à travers les pays en développement, en raison d’un ensemble de facteurs, notamment les changements environnementaux et la recherche d'emploi. La migration touche aujourd'hui la plupart des pays du monde et les gouvernements se rendent de plus en plus compte de l'importance de disposer de statistiques migratoires fiables afin de relever les défis et d'accroître les avantages de la mobilité humaine pour le développement.

L'intégration historique des migrations dans le Programme de développement des Nations Unies post-2015 signifie que les pays devront recueillir davantage de données plus fiables afin d’évaluer les progrès accomplis sur la manière dont les politiques migratoires impactent leurs perspectives de développement, et pour s’assurer que « personne ne soit laissé pour compte », y compris les migrants. En raison du manque de capacités, dans certains pays, les migrants ne sont pas entièrement pris en compte et d’importants aspects de leur vie ne sont pas enregistrés.

En l’absence d’informations fiables et opportunes sur le nombre de personnes qui entrent ou entreront dans un pays pour une période donnée, sur l’identité de ces personnes, sur les motifs qui les poussent à venir et sur les compétences qu’elles apportent, les responsables politiques ne peuvent pas attribuer les ressources appropriées et concevoir les politiques nécessaires pour répondre aux problèmes ou exploiter les bienfaits de la migration.

En l’absence de statistiques sur le nombre de ressortissants à l’étranger, sur le lieu d’émigration et sur les compétences dont ils disposent, les pays ne peuvent pas tirer profit du potentiel de leurs diasporas pour le développement national. Sans statistiques cohérentes et comparables sur une période plus longue, il est impossible d’analyser les tendances et de prévoir les schémas migratoires pour mettre au point des stratégies visant à gérer les migrations de manière plus humaine et plus sûre.

Améliorer la collecte et l'analyse de données est également essentiel pour dissiper les mythes et les idées reçues bien trop courantes s’agissant de la migration. Les gens ont tendance à surestimer les niveaux d'immigration dans leur pays, croyant souvent que les migrants et les réfugiés sont un poids plus qu'une contribution pour leur économie. Ces idées reçues alimentent le sentiment xénophobe tout en entravant l'intégration des migrants et des réfugiés et leur possibilité de contribuer aux sociétés qui les accueillent.

Des données fiables et une recherche empirique sérieuse sont nécessaires pour promouvoir un débat équilibré sur les questions de migration.

«Le GMDAC a pour but de fournir une analyse fiable des données sur les questions de migration dans le monde, tout en encourageant une meilleure collecte et une meilleure utilisation des données migratoires », a déclaré le Dr. Frank Laczko, responsable du GMDAC. Le centre vise également à explorer des domaines de travail innovants sur ce thème, notamment à comprendre comment les nouvelles technologies et les « mégadonnées » peuvent être utilisées pour analyser les tendances et les schémas migratoires. « Ces nouvelles formes de données ont le potentiel de nous apporter de nouvelles perspectives sur les schémas migratoires, en complétant les sources traditionnelles de données migratoires tels que les recensements et les sondages », a t-il ajouté.

Le Directeur général Swing a exprimé sa gratitude envers le gouvernement allemand pour son accueil du GMDAC à Berlin et a salué l’esprit d’initiative de la Chancelière Angela Merkel dans sa réponse à l’afflux croissant de migrants et de réfugiés en Europe, ainsi que sa position ferme contre le racisme et la xénophobie.

L’Allemagne est le troisième pays accueillant le plus grand nombre de migrants dans le monde et prévoit de recevoir jusqu’à 800 000 demandes d’asile en 2015, plus que tout autre pays de l’UE. « Installer notre nouveau Centre d’analyse des données migratoires mondiales en Allemagne prend tout son sens compte tenu du rôle prépondérant de l’Allemagne dans le contexte de la migration internationale », a déclaré M. Swing.

Le Centre d’analyse des données migratoires mondiales fait partie du Département de l’OIM pour la coopération internationale et les partenariats au siège de l’OIM et est basé en Allemagne, dans le Bureau de l’OIM à Berlin.

Pour plus d’informations sur le GMDAC, veuillez vous rendre sur : http://gmdac.iom.int

Pour plus d’informations, veuillez contacter le Dr. Frank Laczko au GMDAC, Tel: +49 1511167 6795, E-mail: flaczko@iom.int