Communiqué
Global

L’OIM publie les résultats de l’Initiative pilote Skills2Work qui intègre les réfugiés sur les marchés du travail de l’UE

La Haye/Bruxelles - L’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, a présenté les résultats d’un projet pilote qui a mis en relation des milliers de réfugiés, d’employeurs de migrants et les autorités locales, et a fait des progrès dans l’intégration des bénéficiaires de protection internationale sur le marché du travail dans l’UE.

Le projet financé par l’UE et intitulé Skills2Work, qui avait débuté en janvier 2016 et s’est terminé mercredi (28/02) dans neuf Etats membres de l’UE, avait pour objectif de remédier à l’absence d’approche coordonnée à l’intégration sur le marché du travail à la fois au niveau national et régional, en particulier s’agissant de la reconnaissance des compétences et des qualifications des réfugiés.

« Nous devons agir rapidement et avec détermination pour bâtir des ponts entre employeurs et réfugiés, car il n’y a rien de pire que le chômage de longue durée aussi bien pour les réfugiés que pour les sociétés d’accueil et l’économie dans son ensemble. Nous savons que le chômage conduit à l’inaptitude au travail et qu’il freine l’intégration. Nous devons tous aider les réfugiés à accéder au marché du travail - nous n’avons pas le choix », a déclaré Martin Wyss, chef de mission de l’OIM pour les Pays-Bas, qui a géré le projet.

Skills2Work met donc en place un échange d’informations et un accès aux outils qui aident les autorités et les employeurs à mieux coordonner la reconnaissance des compétences des réfugiés et des demandeurs d’asile dès le début à travers les neuf Etats membres de l’UE participants.

Le projet pilote Skills2Work a également permis de renforcer le réseau d’intervenants de l’OIM dans chacun des neuf Etats membres de l’UE, permettant ainsi d’attirer davantage l’attention et de susciter le dialogue en matière de reconnaissance des compétences.

« La reconnaissance des compétences et des qualifications des réfugiés et des migrants reste un défi dans chacun des neuf pays participants », a déclaré Geertrui Lanneau, spécialiste thématique régionale pour la migration de main-d’œuvre et le développement humain au Bureau régional de l’OIM pour l’UE.

« Les informations et outils pratiques sont tellement importants pour garantir la correspondance entre les talents et les postes vacants. Il est tout aussi important d’obtenir l’avis personnel des réfugiés et des employeurs, qui peuvent aider à faire changer les mentalités et inciter d’autres employeurs à explorer d’autres viviers de compétences », a-t-elle ajouté.

Laurent Aujean, spécialiste des politiques de la Commission européenne pour la Direction générale de la migration et des affaires intérieures, a souligné l’importance de la reconnaissance des compétences pour le développement des marchés du travail et des sociétés à long terme.

« Il est crucial d’intervenir dès le début pour tirer parti de la motivation des demandeurs d’asile et des futurs réfugiés. Ils ont besoin d’informations sur les procédures de reconnaissance et sur comment prouver leurs compétences et qualifications », a-t-il déclaré lors d’une conférence régionale sur le projet à Bruxelles.

L’OIM a réalisé un exercice de recensement régional et a découvert, grâce à plusieurs centaines de consultations, que tandis que les employeurs sont généralement ouverts au recrutement de réfugiés et de demandeurs d’asile, ces derniers ont besoin d’une grande quantité d’informations pratiques et d’un soutien personnalisé.

Le projet a permis de reconnaître un certain nombre d’outils numériques et d’initiatives de recensement comme bonnes pratiques, au même titre que certaines formations encourageantes et initiatives de mentorat conçues pour éliminer les barrières culturelles et linguistiques sur le terrain.

Des mesures ont progressivement été adoptées, en particulier en Belgique et au Pays-Bas, où certaines initiatives ont été conçues et mises en œuvre par les réfugiés eux-mêmes.

« Je veux être jugé au mérite, pas pour mon histoire triste. Je veux être jugé en tant que Kiza, le professionnel, pas le réfugié », a déclaré Kiza Magendane, écrivain et faiseur d’opinion basé à Amsterdam et originaire de République démocratique du Congo.

Les bonnes pratiques et la FAQ sont disponibles sur la plateforme Skills2Work pour orienter les utilisateurs et mettre en relation les parties prenantes à travers la région.

Skills2Work a également produit une courte vidéo « Recognizing Talent » et une brochure d'exemples de réussite (en anglais) pour faire entendre les expériences des réfugiés et des employeurs à travers l’Europe, les difficultés et les enseignements tirés, et pour donner des conseils à d’autres qui ont réussi à entrer sur le marché du travail. 

« Les migrants apportent de nouvelles idées et une expertise. Ils élargissent le réseau d’organisations et d’entreprises et représentent un nouveau vivier de recrutement pour les employeurs. Nous avons reçu des CV incroyables d’ingénieurs, de médecins et de docteurs ayant des carrières académiques et professionnelles impressionnantes qui ont du mal à trouver un emploi dans d’autres secteurs », déclarent Farid et Chloé, respectivement Directeur et Directrice adjointe des centres d’accueil de la Croix-Rouge à Bruxelles, en Belgique.

Les centre de la Croix-Rouge à Bruxelles recrutent du personnel migrant depuis longtemps. Ils proviennent de cultures et de pays divers et ont connu des chemins différents.

« Notre conseil aux autres employeurs serait de passer outre les noms et les nationalités… J’espère vraiment que nos employeurs en Belgique pourront libérer le potentiel des nouveaux venus d’origine étrangère », poursuivent Farid et Chloé.

Pour en savoir plus sur leur expérience et celle d’autres migrants et employeurs, rendez-vous sur  http://www.fromskills2work.eu/

Les connaissances, expériences et partenariats acquis grâce aux activités du projet ont été intégrés dans de nouvelles initiatives de l’OIM.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Marian Lenshoek, OIM Pays-Bas, Tel :  +31 70 318 1500, email : mlenshoek@iom.int

Note aux rédacteurs : Le projet Skills2Work est financé par l’Union européenne et géré par l’Organisation internationale pour les migrations aux Pays-Bas. Les activités ont été mises en œuvre par les bureaux de l’OIM et les organisations partenaires entre 2016 et 2018 en Belgique, en Hongrie, en Irlande, en Italie, aux Pays-Bas, en Slovaquie, en Slovénie, en Espagne et au Royaume-Uni.

Les partenaires du projet sont : le Ministère de l’emploi et de la sécurité sociale (ES), Menedék (HU), la Fondation Leone Moressa (IT), le Ministère de l’emploi et des politiques sociales, la Direction générale pour les politiques d’immigration et d’intégration (IT), le Réseau africain des jeunes professionnels (NL), l’Agence centrale pour l’accueil des demandeurs d’asile (NL), la Fondation pour les étudiants réfugiés de l’UAF (NL), la Radbound University Nijmegen (NL), le Ministère de l’intérieur (SK), la Fondation Pontis (SK) et Drustvo Odnos (SL).

Réfugiés ou bénéficiaires d’une protection internationale : d’après la définition de l’Union européenne, un bénéficiaire d’une protection internationale est « une personne qui a obtenu le statut de réfugié ou un statut conféré par la protection subsidiaire. » Un bénéficiaire d’une protection internationale est une personne qui, dans le droit international, serait en grand danger si elle est rapatriée dans son pays d’origine.