Communiqué
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L’OIM signe un accord avec le Niger pour lutter contre la traite des êtres humains

Niamey - A ce jour en 2017, l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, a aidé 107 victimes de traite au Niger, dont 27 pourcent de femmes et 60 pourcent d’enfants. En 2016, elle en avait aidé 46.

Pour renforcer l’aide aux victimes, l’OIM a signé un accord avec l’Agence nationale nigérienne pour la lutte contre la traite des personnes et le trafic illicite de migrants (ANLTP/TIM). L’accord comprend un plan d’action pour les deux prochaines années, financé par l’Union européenne.

Le Niger est non seulement un pays d’origine et de destination mais également un pays de transit pour les hommes, femmes et enfants victimes de traite et soumis au travail forcé. Le pays continue donc d’être un lieu central pour les activités de lutte contre la traite et contre le trafic illicite de migrants depuis l’Afrique de l’Ouest et à l’intérieur de la région.

D’après les données et les entretiens de l’OIM au Niger, plus de la moitié des victimes de traite aidées en 2017 au Niger ont déclaré avoir été sujettes à la mendicité forcée. Plus de 30 pourcent ont déclaré avoir été exploitées sexuellement. Les victimes aidées provenaient du Nigéria, suivi du Niger même.

Depuis 2010, l’OIM au Niger a développé une série d’activités pour combattre la traite des êtres humains et protéger les droits des migrants victimes de trafic. L’OIM a aidé le Ministère de la justice pendant la préparation et l’adoption de la Loi n° 2012-86 sur la lutte contre la traite des personnes, qui criminalise toutes formes de traite, y compris l’esclavagisme et les pratiques qui s’y apparentent.

L’OIM œuvre en collaboration avec l’ANLTP et la Commission nationale contre la traite des personnes (CNCLTP) à travers diverses activités comme des événements de sensibilisation et des formations et en fournissant une aide directe aux migrants. Lorsqu’elle vient en aide aux enfants, l’OIM coopère avec les autorités chargées des mineurs et les acteurs de la protection de l’enfance pour veiller aux meilleurs intérêts de l’enfant à tous les stades du processus.

« Les migrants, dont beaucoup de femmes et d’enfants - certains non accompagnés -, sont exploités chaque jour le long de ces dangereux itinéraires depuis le Niger et d’autres pays de la CEDEAO », a déclaré Marine Buckenham, chargée de la protection à l’OIM au Niger. « Aujourd’hui, 28 septembre, marque la Journée nationale contre la traite au Niger. Grâce à cet accord et à ce plan d’action, l’OIM et l’ANLTP renforcent leur coopération en faisant la promotion d’actions concrètes pour soutenir le travail effectué par les autorités nigériennes et aident toutes les victimes de traite identifiées par nos équipes qui souhaitent recevoir une aide », a ajouté Marine Buckenham.

Depuis le début de la collaboration avec l’ANLTP en 2012, plus de 30 formations et ateliers destinés aux autorités, aux juges, aux officiers de police et de contrôle aux frontières, aux travailleurs sociaux, aux membres de la société civile et aux inspecteurs, ont été organisés. En partenariat avec le gouvernement, l’OIM a également contribué à établir un mécanisme pour identifier et orienter les victimes de traite et à construire le premier centre pour les victimes de traiter à Zinder, deuxième plus grande ville du Niger.

Dans le cadre du nouveau plan d’action, l’OIM prévoit de développer 10 nouveaux modules de formation au Niger, notamment sur l’identification et l’orientation des victimes de traite et sur la protection des migrants vulnérables.

En 2016, un centre pour migrants vulnérables a ouvert à Niamey, permettant une surveillance spéciale pour les enfants non accompagnés, les femmes et les familles, les patients, y compris les migrants souffrant de troubles psychiatriques, les victimes de traite et tout autre migrant nécessitant un suivi spécial.

Au centre, les migrants reçoivent un soutien psychosocial sous forme de thérapie individuelle, de thérapie de groupe ou d’activités récréatives et sportives visant à restaurer leur confiance en eux mais également sous forme d’activités pédagogiques, comme des cours d’alphabétisation, de langue ou de courtes formations techniques.

Près de 40 pourcent des femmes qui sont passées par les centres de transit de l’OIM en 2016 ont subi diverses formes de maltraitance et de violence pendant leur périple ou une fois arrivées à destination. Bon nombre de ces femmes sont entraînées dans l’entreprise de ce périple par de fausses promesses d’offres d’emploi sans savoir qu’elles courent le risque d’être victimes de traite.

Cyntzhia, 21 ans, travaillait comme couturière dans son Nigéria natal lorsque quelqu’un lui a promis qu’elle pourrait trouver du travail comme nourrice en Italie. Elle se rendait en Libye avec sa sœur Esther lorsque le chauffeur les a abandonnées en plein désert.

Elles ont aujourd’hui décidé de rentrer chez elles avec le programme d’aide au retour volontaire de l’OIM. « Je suis heureuse de rentrer. Quand je suis arrivée au centre de transit à Agadez et que j’ai commencé à parler aux femmes du centre, j’ai compris quel genre de travail j’étais censée faire en Europe. Cela m’a ouvert les yeux », a raconté Cyntzhia.

L’accord récemment signé renforcera l’aide directe que l’OIM fournit aux migrants et les activités de sensibilisation relatives à la traite des personnes en facilitant la coordination des activités et l’échange d’informations entre les deux institutions.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Marine Buckenham, OIM Niger, Tel : +22780066617, Email : mbuckenham@iom.int