Communiqué
Global

Migration et familles restées au pays au Cambodge

Phnom Penh - Dans les villages du Cambodge rural, où environ un million d’adultes ont migré vers la Thaïlande voisine, et où quelque 4 millions ont migré à l’intérieur même du pays pour trouver du travail, les grands-parents restent généralement dans le lieu d’origine pour élever leurs petits-enfants.

D’après le Dr. Kol Wickramage, coordonnateur de l’épidémiologie et de la santé migratoire mondiale à l’OIM, le coût social pour les familles « abandonnées » par les travailleurs migrants sur la scène mondiale est considérable mais n’a suscité jusqu’à maintenant que très peu d’intérêt pour la recherche.

« La migration de main-d’œuvre est devenue un moteur crucial pour le développement économique de nombreux pays à travers le monde. Mais tandis que les rapatriements de fonds envoyés par les travailleurs migrants mobilisent l’attention dans le discours de la « migration pour le développement », il existe peu d’informations sur les impacts sociaux et sanitaires, notamment sur l’état de santé des enfants », a-t-il déclaré.

« Nous ne savons pas comment la séparation avec les parents peut affecter le développement nutritionnel, comportemental et psychologique des enfants. Ou encore si la migration interne et transfrontalière est liée au placement accru des enfants en établissements d’accueil. Ou bien comment elle peut modifier les rôles des prestataires de soins de santé primaire », a-t-il ajouté.

Le gouvernement cambodgien demande aujourd’hui à l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, de mettre en œuvre un projet de recherche d’une année pour étudier ces questions dans le Cambodge rural.

L’initiative a été lancée cette semaine. Financée par le Fonds de développement de l’OIM, le New Venture Fund et PLAN International, elle sera également appuyée par Louvain Coopération et par l’Université de Hong-Kong.

« L’objectif est d’apporter au gouvernement une base de connaissances pour éclairer les politiques relatives aux vulnérabilités et aux forces de la migration et des familles qui restent dans le lieu d’origine. Elle générera également des données essentielles pour aider les acteurs de la protection de l’enfance à tester et à développer des activités adaptées aux particularités culturelles », a déclaré Troy Dolley, responsable du programme de l’OIM.

« Nous pouvons voir au Cambodge l’impact positif de la migration dans le pays grâce aux rapatriements de fonds et au développement de compétences. Mais pour s’assurer que les forces et vulnérabilités liées aux changements dynamiques des tendances migratoires au Cambodge soient bien gérées, nous devons d’abord recueillir des données pour éclairer les politiques », a-t-il ajouté.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Troy Dooley, OIM Cambodge, Tel. +85512367498, Email : tdooley@iom.int ou le Dr. Kolitha Wickramage, Centre administratif mondial de l’OIM à Manille, Tel. +6391752 45474, Email : kwickramage@iom.int