Communiqué
Global

Quelque 160 547 migrants sont arrivés en Europe en 2016, 488 ont péri dans la Méditerranée

Grèce - L’Organisation internationale pour les migrations confirme, cette semaine, que, depuis début 2015, plus d’un million de migrants et de réfugiés sont arrivés sur les îles grecques par l’itinéraire de la Méditerranée orientale depuis la Turquie. Au début du mois, l’OIM a confirmé que les arrivées terrestres et maritimes en Grèce avaient dépassé la barre du million.

Selon l’OIM, au cours des quatre dernières années, 1,4 million de migrants et de réfugiés ont traversé la Méditerranée via trois itinéraires principaux reliant l’Europe à l’Afrique du Nord et à la Turquie. Pendant la même période, l’OIM a enregistré plus de 8 100 décès en mer. La plupart ont eu lieu sur l’itinéraire de la Méditerranée centrale reliant l’Italie et l’Afrique du Nord. Près d’un millier de migrants ou de réfugiés auraient péri dans la Méditerranée orientale. Des centaines d’autres se seraient noyés en tentant de se rendre en Europe en passant par les eaux espagnoles.

Arrivées par la mer et décès dans la Méditerranée 2015/2016

1er Janvier – 20 Mars 2016

1er Janvier – 31 Mars 2015

Pays

Arrivées

Décès

Arrivées

Décès

Grèce

147 437

366 (Itinéraire méd. orientale)

10 535

505 (tous itinéraires confondus)

Italie

13 110

122 (Itinéraire méd. centrale)

10 165

Total estimé

160 547

488

20 700

505

Arrivées par la mer dans la Méditerranée 2014-2016

Pays

Total 2014

Total 2015

1 Jan – 21 Mars 2016

Grèce

34 442

853 650

147 437

Italie

170 100

153 842

13 777

En 2016, l’OIM estime que 147 437 migrants sont arrivés sur les îles grecques. D’après les dernières données publiées par les garde-côtes helléniques, 71 463 Syriens, 37 319 Afghans, 22 880 Iraquiens, 4 449 Pakistanais et 4 249 Iraniens sont entrés en Grèce.

Le nombre total d’arrivées au 20 mars 2016 (22 956 à ce jour) est réduit par rapport au nombre d’arrivées en janvier et février 2016, lorsque plus de 125 000 migrants sont arrivés en Grèce.

La mer Égée continue d’être l’itinéraire le plus meurtrier cette année. Dimanche 19 mars, quatre migrants ont perdu la vie. Parmi eux, deux hommes adultes ont perdu conscience alors que leur bateau transportant 70 migrants approchait l’île de Lesbos. En outre, un bateau a chaviré au large de l’île de Ro. Les garde-côtes helléniques ont entrepris une opération de sauvetage.

La semaine dernière, le Parlement italien a approuvé le 3 octobre comme « Journée du souvenir et de l’accueil » pour les migrants qui ont perdu la vie dans la mer Méditerranée et pour ceux qui ont survécu au dangereux périple. La date marque l’anniversaire du naufrage de 2013 au large de Lampedusa qui avait coûté la vie à 368 migrants.

En Italie, l’OIM rapporte qu’environ 1 200 migrants sont arrivés par la mer le week-end dernier. Après avoir été secourus en mer, les migrants ont été amenés aux ports de Lampedusa, de Pozzallo, d’Agusta, de Catane et de Cagliari. Les migrants voyageaient à bord de bateaux pneumatiques en mauvais état en partance de Libye. La majorité d’entre eux étaient des ressortissants d’Afrique de l’Ouest, des Erythréens, des Soudanais et des Marocains.

Deux migrants ont été retrouvés morts à bord de deux bateaux différents, asphyxiés et gravement brûlés par un mélange d’eau de mer et de carburant. L’une était une Nigériane de 21 ans, qui voyageait avec sa sœur. Les migrants arrivés à Lampedusa ont confié au personnel de l’OIM que quatre personnes à bord avec eux étaient tombées du bateau pendant la traversée et qu’elles étaient portées disparues. Deux provenaient de Guinée-Conakry, et deux du Sénégal.

D’après les sources libyennes, un naufrage a eu lieu au large des côtes libyennes. Quelque 500 migrants ont été secourus par les garde-côtes libyens, tandis que le nombre de disparus – entre neuf et 30 – n’est toujours pas confirmé.

« Cette année, l’OIM a enregistré 13 770 migrants, soit une hausse de plus de 3 600 arrivées par rapport à la même période l’année dernière », a déclaré Federico Soda, Directeur du Bureau de coordination de l’OIM pour la Méditerranée.

« Pour l’instant, cette hausse n’est pas liée à la crise syrienne. Les arrivées en Italie sont principalement des migrants venus de pays d’Afrique de l’Ouest et de la corne de l’Afrique. Cette année, nous n’avons enregistré que 6 Syriens en janvier et en février », a expliqué M. Soda.

« Ce qui est inquiétant, c’est que de nombreux migrants arrivent en très mauvais état de santé, en raison des violences commises par les passeurs. Nous sommes choqués d’être régulièrement informés par les migrants que des femmes sont violées par les passeurs sur la plage, juste avant le départ », a t-il ajouté.

L’OIM est présente aux points de débarquement et fournit une aide juridique aux migrants arrivant par la mer, contrôle les conditions d’accueil des centres et soutient les autorités dans l’identification des groupes vulnérables.

« L’une de nos principales activités est de fournir des informations et une protection aux victimes de traite. Nous avons enregistré une forte hausse du nombre de femmes arrivées du Nigéria en 2015 et en 2016. »

D’après les données recueillies par le Ministère de l’intérieur, 5 633 femmes nigérianes sont arrivées en Italie par la mer en 2015. Pendant la même période en 2014, elle étaient 1 454. Pendant les deux premiers mois de 2016, elles étaient 395, soit 346 de plus que l’année dernière pendant la même période.

« Nous estimons que 80% de ces Nigérianes sont victimes de traite », explique M. Soda, « bon nombre d’entre elles proviennent de la région d’Edo, où elles sont réduites en esclavage et exposées à des rituels vaudou pour les manipuler psychologiquement et les faire accepter leur sort, en leur faisant croire que toute tentative de fuite ou de rébellion contre leur trafiquant leur causera du tort, à elles et à leur famille. »

« Le travail de lutte contre la traite de l’OIM en Italie débute aux points de débarquement par la fourniture d’informations et d’une aide juridique sur la possibilité de recevoir une protection prévue par le cadre juridique italien pour les victimes de traite », explique M. Soda. « Ces informations sont données à des groupes de personnes ou individuellement – lorsque les conditions le permettent – ou si l’Organisation juge nécessaire de s’entretenir en privé avec le migrant.

Depuis le début de leurs activités en avril 2014, les équipes de lutte contre la traite de l’OIM ont renvoyé 120 femmes vers le réseau italien de lutte contre la traite ou directement vers d’autres structures de soutien.

Dernière infographie mise à jour pour la Méditerranée : http://missingmigrants.iom.int/sites/default/files/Mediterranean_Update_22_March_2016.pdf

Pour consulter les dernières données sur les arrivées et les décès de migrants en Méditerranée, veuillez vous rendre sur : http://migration.iom.int/europe

Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus : http://www.migfunder.com/product/missing-migrants-project 

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM en Grèce, Daniel Esdras, Tel: +30 210 9912174, Email: iomathens@iom.int  ou Kelly Namia, Tel: +302109919040, +302109912174, Email: Knamia@iom.int 

Ou Flavio Di Giacomo, OIM Italie, Tel: +39 347 089 8996, Email: fdigiacomo@iom.int

Ou Ivona Zakoska at IOM Skopje, Tel. +389 2 30 88 100, Ext. 133 Email: izakoska@iom.int 

Ou l’OIM à Genève. Leonard Doyle, Tel: +41-792857123, Email: ldoyle@iom.int 

Ou Joel Millman, Tel: +41-79 103 8720, Email: jmillman@iom.int