Communiqué
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Un nouveau rapport des Nations Unies sur la migration montre l’évolution complexe des itinéraires et du coût du périple le long de la Méditerranée orientale

Vienna – De nouvelles données publiées par l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, révèle une évolution complexe des arrivées de migrants en Europe via le fameux itinéraire de la Méditerranée orientale. Le rapport révèle notamment que le coût du périple vers l’Europe a considérablement augmenté par rapport à 2016, que les itinéraires ont changé et que d’autres pays de destination sont privilégiés.

De nombreux migrants paient aujourd’hui jusqu’à 5 000 dollars pour entrer dans l’Union européenne, les migrants originaires d’Afghanistan, de Syrie et du Pakistan étant ceux qui paient le plus. La Grèce et la Bulgarie sont traversés en transit vers les Balkans occidentaux, puis vers l’Europe du Nord comme destination finale. Tandis que la destination la plus prisée jusqu’en juin 2016 était sans conteste l’Allemagne, les migrants cherchent aujourd’hui à se rendre en France, en Suède, en Italie, en Norvège, en Autriche et au Danemark.

« Avec l’intensification des contrôles aux frontières, il devient plus en plus difficile d’atteindre l’Europe », a fait observer Livia Styp-Rekowska, spécialiste de la gestion des frontières de l’OIM à Vienne. « Seule constante : l’augmentation des sommes demandées. »

« La réponse au trafic illicite de migrants ne peut-être fragmentée », a-t-elle ajouté. « Elle doit protéger et aider les migrants victimes de trafic illicite, s’attaquer aux causes de ce trafic, renforcer la capacité des Etats à entraver les activités des passeurs et promouvoir la recherche et la collecte de données sur le trafic illicite de migrants. »

Le rapport indique également que les migrants sont exploités en chemin et contractent d’importantes dettes pour se rendre en Europe.

« La perte de vies humaines en mer est tragique et devrait être empêchée par tous les moyens mais il existe d’autres dimensions », fait-elle remarquer. « Il faut aussi se rappeler que ceux qui réussissent mettent leur vie entre parenthèses. Notre étude montre que 40 pourcent des enfants réfugiés et migrants n’ont pas été à l’école pendant l’année écoulée. Près d’un enfant sur trois a rapporté avoir été à l’école pour la dernière fois il y a plus de deux ans et la même proportion a manqué entre une et deux années de scolarité. Vingt-trois pourcent ont déclaré n’avoir jamais été à l’école. »

Les sondages de contrôle des flux de l’OIM font partie des activités de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM dans la Méditerranée. L’initiative a débuté en octobre 2015 et est menée à bien dans le cadre de la recherche de l’OIM sur les populations en déplacement à travers la Méditerranée et les Balkans occidentaux en direction de l’Europe.

Entre janvier et juin 2016, 6 401 sondages ont été réalisés en Grèce, en Hongrie, en Serbie et en Ex-République yougoslave de Macédoine. L’échantillon pour la période allant de janvier à juin 2017 est composé de 2 140 sondages. L’analyse est centrée sur la comparaison des profils migratoires et des caractéristiques de leurs périples entre ces deux périodes.

Le rapport peut être consulté dans son intégralité sur :
http://migration.iom.int/docs/Flow_Monitoring_Surveys_Analysis_June_2017.pdf.

 

Il a été assemblé à l’aide de la Matrice de suivi des déplacements et financé par UK Aid. Les rapports précédents sont disponibles sur demande.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Livia Styp-Rekowska, Tel : +43 1 581 22 22 20, Email : lstyprekowska@iom.int