En cette Journée mondiale de l’aide humanitaire, l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) reconnaît la menace de la crise humanitaire multiple déclenchée par les changements climatiques dans le monde entier. La Banque mondiale prévoit que plus de 140 millions de personnes migreront à l'intérieur de leur pays en raison des changements climatiques d'ici 2050 si aucune mesure n'est prise1.

Le temps presse déjà pour les personnes les plus vulnérables du monde - celles qui ont le moins contribué à l'urgence climatique mondiale et qui sont pourtant les plus durement touchées - et pour des millions d'autres qui perdent déjà leur maison, leurs moyens de subsistance et leur vie.

L'urgence climatique fait des ravages dans le monde entier à une échelle que les personnes en première ligne et la communauté humanitaire ne peuvent gérer. Dans la course contre la crise climatique, nous ne pouvons laisser personne sur le bord de la route, et l'OIM vous invite à rejoindre la course pour l’humanité (#TheHumanRace) contre les changements climatiques.

Les effets de la plupart des catastrophes naturelles et des conflits sont particulièrement ressentis dans certaines régions du monde, mais les changements climatiques peuvent être ressentis par tous à travers le monde entier. Les catastrophes naturelles sont de plus en plus fréquentes et intenses, ce qui entraîne le déplacement d'un plus grand nombre de personnes. En outre, l'élévation du niveau des océans oblige les communautés côtières à quitter définitivement leurs maisons.

Les interventions humanitaires ne se concentrent pas seulement sur les besoins immédiats des personnes en crise, mais abordent également les problèmes à long terme. Depuis des décennies, l'OIM joue un rôle actif en aidant les personnes déplacées par l'aggravation des catastrophes, tout en s'intéressant aux liens entre la migration et les changements climatiques au niveau mondial.

L'ampleur de ces multiples crises dépasse la capacité d'un seul individu à les résoudre seul. Elles ne peuvent être résolues que grâce aux efforts de l'ensemble de l’humanité.

Voici quelques chiffres clés et histoires d'humanitaires qui travaillent en première ligne pour atténuer et prévenir les effets des changements climatiques.  

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1 https://www.banquemondiale.org/fr/news/infographic/2018/03/19/groundswell---preparing-for-internal-climate-migration  

Chiffres clés dans le monde 
  • La Banque mondiale prévoit que plus de 140 millions de personnes migreront à l'intérieur de leur pays en raison des changements climatiques d'ici 2050, si aucune mesure n'est prise2.
  • Les événements à évolution lente peuvent éroder la capacité des écosystèmes à fournir des services essentiels tels que l'accès à l'eau douce, à la nourriture, aux abris et la production d'énergie3.
  • Il y a eu 40,5 millions de nouveaux déplacements internes en 2020 et la grande majorité d'entre eux étaient dus à des catastrophes naturelles liées au climat (30 millions)4

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2 https://www.banquemondiale.org/fr/news/infographic/2018/03/19/groundswell---preparing-for-internal-climate-migration  
3 https://www.internal-displacement.org/sites/default/files/publications/documents/20181213-slow-onset-intro.pdf 
4 https://www.internal-displacement.org/global-report/grid2021/ 

 

Faits saillants au niveau régional 
  • La transhumance en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale :
    • La transhumance est une pratique largement dépendante des ressources naturelles puisqu'elle voit les éleveurs et leur bétail migrer sur une base saisonnière entre des zones écologiques complémentaires, des zones où les pâturages et les sources d'eau sont rares vers des zones où les pâturages et l'eau sont plus abondants. Selon les données de la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l'OIM recueillies en janvier 2021, 1,5 million d'animaux et 57 000 éleveurs étaient bloqués le long de la frontière séparant les pays sahéliens (Burkina Faso, Mali, Niger) des pays côtiers (Côte-d'Ivoire, Togo, Bénin) pour des raisons de sécurité et de restrictions de la mobilité. En février et mars 2021, 343 000 animaux et 7 360 éleveurs ont été identifiés en train de traverser ces frontières.  
  • Afrique de l'Ouest et Afrique centrale:
    • Les données de la DTM et les rapports du Centre de surveillance du déplacement interne (IDMC) montrent que 528 000 personnes ont été déplacées à l'intérieur de leur pays en raison de catastrophes naturelles telles que des inondations, des tempêtes ou des glissements de terrain en Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale en 2020. Parmi elles, 49 pour cent (260 000) ont été déplacées au Niger.
    • Les données de la DTM au Nigéria montrent que depuis janvier 2021, environ 27 200 personnes ont été déplacées par des inondations dans le nord-ouest, le centre-nord et le nord-est du Nigéria. En juin 2021, 143 000 personnes ont été identifiées comme déplacées en raison de catastrophes naturelles au Nigéria.
    • En juin 2021, les données de la DTM en l'Afrique de l'Ouest et en Afrique centrale indiquent que le Niger et le Nigéria accueillent le plus grand nombre de personnes déplacées en raison de catastrophes dans la région.   
  • Îles du Pacifique :
    • L'OIM traite des liens entre la migration et les changements climatiques au niveau mondial depuis plus de 25 ans.
    • L'OIM travaille avec les gouvernements des îles du Pacifique en vue de se préparer aux migrations climatiques et à les gérer. Elle a des projets actifs dans plusieurs États insulaires du Pacifique, notamment Fidji, Kiribati, la République des îles Marshall, les îles Salomon, Tuvalu et Vanuatu, entre autres.  
    • L'OIM travaille avec les communautés du Pacifique pour apporter des solutions durables aux migrations climatiques, établir des preuves et partager les connaissances sur les stratégies d'adaptation au climat et faciliter une migration sûre, ordonnée et régulière.
    • L'OIM aide Kiribati, les îles Marshall et Tuvalu à explorer la mobilité de main-d'œuvre en tant que stratégie possible d'adaptation au climat. L'OIM a formé des fonctionnaires importants du gouvernement national, a recueilli des données essentielles sur la migration de main-d'œuvre dans la région et a renforcé les mécanismes gouvernementaux pour gérer la migration de main-d'œuvre en tant que stratégie d'adaptation.
    • Conformément aux ODD, le travail de l'OIM en matière de migration climatique contribue à la réalisation de la cible 13.2 des ODD : incorporer des mesures relatives aux changements climatiques dans les politiques, les stratégies et la planification nationales, ainsi que de la cible 10.7 : faciliter la migration et la mobilité de façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable, notamment par la mise en œuvre de politiques de migration planifiées et bien gérées 

 

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