Migrant Stories

Les Ban Ki-moon de demain

Les organisations intergouvernementales affluent en République de Corée depuis l’arrivée au pouvoir du Gouvernement en place. En mars dernier, Séoul a annoncé qu’elle accueillerait 50 organisations intergouvernementales d’ici à 2020. A Incheon, la troisième ville du pays, une tour a été construite dans le quartier de Songdo spécialement pour héberger des organisations intergouvernementales. En décembre dernier, ce quartier a accueilli le Fonds vert pour le climat et la Banque mondiale. Etant donné que la plupart des organisations ont leur siège en Europe ou en Amérique, la Corée s’en sort très bien.

L’intérêt des étudiants coréens pour les organisations internationales a augmenté depuis que Ban Ki?moon, Secrétaire général des Nations Unies, Jim Yong Kim, Président du Groupe de la Banque mondiale, et Jaehyang So, Directrice à la Banque mondiale, sont devenus des personnalités sur qui prendre exemple. Cet engouement s’explique également par le renforcement de la stature internationale de la République de Corée. En effet, celle?ci compte aujourd’hui parmi les plus importants pays donateurs au monde, comme en témoigne son admission au sein du Comité d’aide au développement de l’OCDE en 2009.

Lorsque le Chef de l’Unité de gestion des ressources humaines de l’OIM, John Thomas, est arrivé à l’Université nationale de Séoul pour faire une conférence au Salon de l’emploi dédié aux  organisations intergouvernementales, il s’est dit stupéfait par le nombre de participants qui avaient entendu parler de l’OIM, et par la vitesse avec laquelle le stock de brochures de l’OIM avait été épuisé !

Ce salon de quatre jours organisé par le Ministère des affaires étrangères était un franc succès avant même son ouverture, dans la mesure où un groupe de jeunes Coréens, ambitieux et tournés vers l’international, se préparent à faire carrière à l’étranger.

Quatre universités étaient présentes, ainsi que l’OIM, le PNUE, l’OIT, l’OCDE et le Programme des volontaires des Nations Unies, qui ont donné d’utiles conseils sur la manière d’entrer dans ce milieu et de réussir un entretien d’embauche. Pour les étudiants qui ne pouvaient se rendre au Salon, le Ministère des affaires étrangères avait mis en œuvre une plateforme de télédiffusion en ligne, « LiveMOFA », qui a été consultée par près de 15 000 personnes.

Le Ministère des affaires étrangères considère cet engouement comme une possibilité d’augmenter le nombre de Coréens travaillant dans ce secteur prestigieux. Selon lui, 480 Coréens sont actuellement employés par des organisations intergouvernementales, ce qui est relativement peu au regard de la réputation de puissance économique mondiale dont jouit la Corée. Le Ministère des affaires étrangères a annoncé son intention d’augmenter le nombre d’administrateurs auxiliaires de 5 à 15.

Une personne, toutefois, émet des réserves face à cet intérêt débordant : Jungwon Bang, Chargée de la gestion des ressources à l’OIM Séoul, estime que si un tel enthousiasme pour le développement international est souhaitable, il n’en reste pas moins que, contrairement à ce que montrent les médias, travailler pour une organisation intergouvernementale exige un engagement et des sacrifices considérables. « Les organisations internationales sont des structures formidables pour venir en aide aux personnes dans le besoin. Mais il est indispensable de savoir exactement dans quoi on met le pied », dit?elle.