Communiqué
Global

132 migrants guinéens rentrent chez eux depuis la Libye avec l’aide de l’OIM

Conakry – William Lacy Swing, Directeur général de l’OIM, qui se trouvait en Libye à ce moment, les a vus quitter l’aéroport Mitiga à Tripoli, jeudi. Les rapatriés sont arrivés à Conakry le soir même.

« Bon nombre de ces migrants souhaitaient juste vraiment rentrer chez eux », a déclaré l’Ambassadeur Swing depuis le tarmac de l’aéroport. ‘Nous avons rapatrié près de 6 000 personnes à ce jour cette année et nous espérons aider entre 12 000 et 15 000 migrants à rentrer volontairement de Libye d’ici la fin de l’année. »

Avant leur départ, l’OIM en Libye a réalisé des entretiens et des examens médicaux auprès des migrants. Ces derniers ont également reçu une aide supplémentaire tels que des vêtements et des chaussures.

A l’aéroport de Conakry, les rapatriés ont été accueillis par des équipes de l’OIM, du Service national pour les actions humanitaires (SENAH), de la Croix-Rouge et par des représentants du Ministère chargé des Guinéens vivant à l’étranger et du Ministère des affaires sociales. En plus de fournir un soutien psychosocial, l’OIM s’est entretenue avec les rapatriés pour obtenir des informations plus approfondies sur le profil des migrants, à savoir les motifs de leur migration, leur itinéraire migratoire et leurs conditions de vie en Libye. Parmi les migrants aidés, trois patients ont reçu des soins médicaux de la Croix-Rouge à leur arrivée à Conakry. Les trois ont été transférés zn ambulance vers l’hôpital dans une unité spéciale préparée pour les migrants de retour.

Une aide supplémentaire sera fournie dans le cadre du programme de l’OIM intitulé Renforcement de la gouvernance des migrations et soutien à la réintégration durable des migrants en République de Guinée, financé par l’Union européenne.

Plusieurs rapatriés ont été interrogés, dont Habib*, qui travaillait comme tailleur en Libye depuis cinq ans et possédait un atelier de couture avec ses deux frères. Il a raconté qu’un officier de police est arrivé un jour et lui a demandé d’ajuster un uniforme trop grand. L’uniforme était tellement grand qu’Habib lui a expliqué que c’était impossible. L’officier s’est alors mis en colère, l’a poignardé et a ordonné qu’il soit emprisonné.

Amadou* est parti pour l’Italie à bord de l’un des cinq bateaux ayant pris la mer en même temps. Une fois entrés dans les eaux internationales, ils ont été interceptés et capturés par des voleurs/bandits. La mer était tellement agitée que l’un des bateaux a chaviré et a sombré avec environ 150 personnes à son bord, dont une majorité de Guinéens.

Mamadou* (14 ans) avait quitté Boké plusieurs mois auparavant avec l’argent d’une moto qu’il avait vendue. Sa famille pensait qu’il était mort mais des migrants guinéens de retour lui ont dit qu’il se trouvait dans le centre de détention de Ghryian. Les équipes de l’OIM en Guinée et en Libye ont uni leurs forces pour localiser et identifier Mamadou. Sa famille l’a reconnu sur une photo prise par l’OIM dans le centre de détention. Son frère est venu l’accueillir à l’aéroport.

Entre le 1er janvier et le 19 juillet, l’OIM a aidé 5 546 migrants, dont 17 pourcent de femmes, à rentrer de Libye vers leurs pays d’origine. Les trois quarts de ces rapatriés étaient détenus dans des centres. Quelque 2 221 étaient éligibles pour une aide à la réintégration. Depuis janvier 2017, l’OIM a organisé six vols de cette nature entre la Libye et la Guinée. Ces Guinéens rapatriés de Libye s’ajoutent à d’autres Guinéens rapatriés du Bénin, du Cameroun, d’Egypte, du Maroc et du Niger.

Le programme « Renforcement de la gouvernance des migrations et soutien à la réintégration durable des migrants en République de Guinée » a été lancé en avril 2017 pour une période de trois ans couvrant six régions administratives de Guinée : Conakry, Boké, Mamou, Labé, Kankan et N’Zérékoré. Dans le cadre de ce projet, l’OIM en Guinée aidera les migrants de retour en fonction de leur profil et de leurs besoins, en facilitant la création de petites entreprises, en les faisant participer à un projet commercial collectif et/ou communautaire ou en leur dispensant une formation professionnelle.

*Les noms des migrants ont été modifiés pour protéger leur identité.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Lucas Chandler, OIM Guinée, Tel : +224 628 33 86 53, E-mail : lchandellier@iom.int