Communiqué
Global

Arrivées de migrants en Europe par la Méditerranée : 54 715 ; décès en mer : 1 332

Suisse - D’après l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, au 17 mai 2017, 54 715 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer. Près de 85 pourcent sont arrivés en Italie et le reste est réparti entre la Grèce, Chypre et l’Espagne. Au 17 mai 2016, ils étaient 189 950.

D’après l’OIM à Rome, au 17 mai cette année, 45 754 migrants ou réfugiés ont débarqué en Italie, dont plus de 8 500 – soit près d’un cinquième du total de cette année – au cours des deux dernières semaines (voir tableau ci-dessous).

La mission a ajouté que 2 179 migrants ont été secourus jeudi par des navires de sauvetage, notamment par les navires de la Fondation MOAS, de SOS Méditerranée, de Sea-Eye et de Proactive Open Arms. Les personnes secourues n’ont pas encore débarqué en Italie et ne sont donc pas comptabilisées dans le total de ce mois-ci.

Bien qu’ils n’aient pas encore été ajoutés à la base de données du Projet de l’OIM sur les migrants disparus, Cristine Petré de l’OIM en Libye a signalé que les corps de six migrants avaient été retrouvés par des Libyens depuis mardi. Le 16 mai, le corps d’une femme a été découvert à Sabratha par des membres de la communauté locale. Le même jour, les corps d’un homme et d’une femme ont été découverts à Az Zawiyah par le Croissant-Rouge libyen. Christine Petré a ajouté que deux corps ont été retrouvés le 17 mai et une autre victime a été découverte la veille (16 mai). Tous trois ont été découverts à Tripoli.

Selon Christine Petré, jeudi, 117 migrants ont été secourus (102 hommes, 11 femmes et quatre enfants) au large de Garaboli, à l’est de Tripoli, et ont été amenés au centre de détention d’Abou Salim à Tripoli, portant le nombre total de personnes secourues au large de la Libye cette année à 5 445. Le nombre de migrants décédés découverts en Libye s’élève lui à 224.

D’après l’OIM à Athènes, les autorités grecques ont annoncé, cette semaine, l’arrivée de 167 migrants et réfugiés depuis le lundi 15 mai, dont plus de la moitié sur l’île de Chios. La mission de l’OIM en Grèce a également publié des données reçues des garde-côtes helléniques concernant les nationalités de tous les migrants irréguliers arrivés par la mer cette année depuis la Turquie (voir tableau ci-dessous) à la fin avril.

Parmi les 5 137 migrants arrivés pendant les quatre premiers mois de cette année, un peu plus de la moitié provenaient de deux pays : la Syrie (1 891 arrivants) et l’Iraq (706). Les autorités grecques ont fait état de plus de 345 arrivées en provenance de République démocratique du Congo, troisième nationalité la plus rencontrée, avant même les Afghans (316), les Pakistanais (267) et les Iraniens (132) qui étaient arrivés par milliers le long de cet itinéraire en 2015 et 2016.

Une surprise : des citoyens de pays lointains comme l’Algérie (229 arrivées), le Koweït (170) et le Cameroun (129) semblent chercher à entrer en Europe par un couloir qui n’était auparavant emprunté que par des citoyens de pays (comme le Mali, le Nigéria, le Ghana, l’Ethiopie et l’Erythrée) qui semblent aujourd’hui avoir abandonné cet itinéraire.

Cela suggère que même si les Syriens et les Iraquiens – en particulier ceux issus de la population kurde de ces deux pays – continuent de dépendre de la Turquie voisine pour fuir la violence dans leur pays, de nombreux autres considèrent la Turquie comme un pays permettant d’accéder à un itinéraire clandestin qu’ils peuvent atteindre par des moyens réguliers. Un aspect qui n’a pas changé : les migrants quittant l’île des Caraïbes partagée par la République dominicaine et Haïti continuent de tenter à entrer en Europe depuis la Turquie en empruntant des itinéraires irréguliers en Méditerranée orientale. En avril, 45 citoyens de République dominicaine et 10 d’Haïti sont arrivés en Grèce par la mer.

A travers le monde, le projet de l’OIM sur les migrants disparus (MMP) fait état de 1 924 décès au 17 mai (voir tableau ci-dessous). La région méditerranéenne représente la plus grande proportion de décès, soit environ les deux tiers du total dans le monde.

En plus de la dizaine de victimes disparues dans la Méditerranée cette dernière semaine, le MMP a ajouté qu’un Haïtien s’est noyé au large des côtes de l’île d’Eleuthera, aux Bahamas, une autre victime s’est noyée dans le Rio Bravo et une personne est portée disparue dans le Détroit de Gibraltar, au large des côtes de Tanger, au Maroc.

Au début du mois (7 mai), le MMP a fait remarquer que le nombre de décès sur le continent américain dépassait les 200 hommes, femmes et enfants, le plus tôt dans l’année par rapport aux trois précédentes années. En 2016, le seuil des 200 morts avait été atteint le 30 mai et en 2015, le 31 juillet.

Cette année, les victimes – presque tous des migrants traversant le Mexique par voie terrestre ou les Caraïbes par la mer en direction des Etats-Unis – étaient des ressortissants des pays suivants : Haïti (70 décès), Honduras (16), République dominicaine (12), Salvador (5), Mexique (4), Guatemala (3), Brésil (2), Pérou (2) et Nicaragua (1).

Julia Black, chercheuse du MMP basée à Berlin, a déclaré : « On dénombre plus de noyades cette année. Pour la période du 1er janvier au 17 mai 2017, 124 migrants se sont noyés au large du continent américain, contre 30 à la même période l’année dernière (et 54 à la même période en 2015). »

Elle a expliqué que cela était principalement dû à trois incidents majeurs survenus dans les Caraïbes (68 Haïtiens se sont noyés au large des côtes turques-et-caïques en janvier, 12 Dominicains se sont noyés en route vers Porto Rico en février et 8 autres en avril). Elle a fait observer que le nombre de noyades dans le Rio Bravo (Rio Grande) entre les Etats-Unis et le Mexique avait lui aussi doublé, passant à 34 noyades entre le 1er janvier et le 17 mai 2017, contre 17 noyades pendant la même période l’année dernière.

Dans le même temps, l’année 2017 comptabilise moins d’accidents terrestres (véhicules et trains). Entre le 1er janvier et le 17 mai 2017, 10 accidents de train et 7 accidents de véhicules à moteur ont été mortels, contre 18 accidents de train et 16 accidents de véhicules pendant la même période en 2016.

« Les données du MMP ne donnent que l’estimation minimale du nombre de décès au cours du processus de migration chaque année. Il est très probable que le nombre réel de décès et de disparitions de migrants soit plus élevé que ne l’indiquent nos chiffres. La collecte de données en Amérique latine et dans les Caraïbes dépend en grande partie des informations relayées par les médias, qui sont souvent incomplètes et qui spécifient rarement le statut migratoire ou la nationalité du défunt », a ajouté Julia Black.

Les corps de 88 ressortissants de nationalité « inconnue » ont été retrouvés, soit 43 pourcent du total pour l’Amérique à ce jour en 2017. Cette proportion s’élevait à 33 pourcent en 2016, année durant laquelle 249 nationalités de victimes (sur un total de 720) étaient indéterminées. Grâce aux autopsies et aux correspondances ADN, de nombreuses victimes « inconnues » ont pu être identifiées. Ce pourcentage a donc tendance à diminuer au fil du temps.

Un exemple récent : María Dolores Borja Cabrera, 28 ans, dont le corps avait été découvert dans une ferme dans le comté de Brooks au Texas, fin mai 2013. L’équatorienne, dont le corps n’a pu être identifié qu’en octobre dernier, laisse une petite fille de 10 ans.

Dernière infographie mise à jour dans la Méditerranée : http://migration.iom.int/docs/MMP/Mediterranean_Update_170428.pdf

Pour consulter les dernières données sur les arrivées et les décès de migrants en Méditerranée, veuillez-vous rendre sur : http://migration.iom.int/europe

Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus : http://missingmigrants.iom.int

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Joel Millman, OIM Genève, Tel : +41.79.103-8720, Email : jmillman@iom.int
Flavio Di Giacomo, OIM Italie, Tel : +39 347 089 8996, Email : fdigiacomo@iom.int
Kelly Namia, OIM Grèce, Tel : +30 210 9919040, +30 210 9912174, Email : knamia@iom.int 
Julia Black, OIM GMDAC à Berlin, Tel : +49 30 278 778 27, Email : jblack@iom.int
Christine Petré, OIM Libye Tel. (Direct) :  +216 29 240 448, Email : chpetre@iom.int