Communiqué
Global

Arrivées de migrants en Europe par la Méditerranée : 73 696 ; décès en mer : 1 565

Genève - D’après l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, 73 696 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer en date du 9 septembre 2018, dont 32 022 en Espagne, la principale destination cette année. Ils étaient 128 993 à la même période l’an dernier et 289 663 à une date similaire (13 septembre) en 2016. 

Recensant plus de 43 pour cent de toutes les arrivées irrégulières cette année, l’Espagne a dépassé la Grèce et l’Italie pendant l’été. Les arrivées en Italie à ce jour (20 319) sont au niveau le plus bas enregistré par l’OIM depuis 2014, plus bas même que les arrivées enregistrées par les autorités italiennes pendant de nombreux mois différents de ces cinq dernières années. 

Il en est de même pour la Grèce, dont le nombre total d’arrivées de migrants irréguliers cette année (20 430) a récemment dépassé celui de l’Italie, pour la première fois depuis le début du printemps 2016.

Il y a un an, les arrivées de migrants irréguliers en Grèce représentaient environ un sixième des arrivées en Italie, et un dixième des arrivées en Espagne (voir tableau ci-dessous).

D’après Flavio Di Giacomo, de l’OIM en Italie, certains médias ont appris qu’un naufrage au large de la Libye aurait fait au moins 100 victimes. Peu de détails étaient connus après les premières informations mais certaines dépêches - à ce jour non confirmées - faisaient état de 115 migrants disparus en mer et de 15 corps repêchés, y compris ceux de ressortissants libyens qui auraient fait partie des passeurs, pas des passagers. D’après ces premières informations, les rescapés auraient été rapatriés en Libye.

Lundi soir, Maya Abu, de l’OIM en Libye, a apporté les précisions suivantes : un seul naufrage s’est produit samedi (1er septembre), après quoi l’unité des garde-côtes libyens ont rapatrié le bateau en Libye et ont transféré tous les migrants à bord vers un centre de détention. Cette opération recense deux embarcations pneumatiques interceptées avec 278 personnes à bord au total. Parmi les survivants se trouvaient 48 femmes et 48 enfants. Les autorités ont rapporté que deux personnes ont été repêchées et qu’en outre, environ 25 migrants sont portés disparus, d’après ce que les rescapés ont raconté aux garde-côtes libyens.

A ce jour cette année, environ 13 000 migrants ont été rapatriés vers les côtes libyennes après avoir été secourus ou interceptés en mer.

L’OIM en Libye a également déclaré avoir repris ses vols de retour humanitaire volontaire hors de Tripoli après la déclaration d’un cessez-le-feu dans la ville.

D’après Ana Dodevska, de l’OIM en Espagne, 32 022 migrants irréguliers sont arrivés en Europe via le bassin de la Méditerranée occidentale, dont près de 9 100 dans les 40 jours depuis le début du mois d’août, soit un rythme de 227 arrivées par jour. Pendant les neuf premiers jours du mois de septembre, les arrivées de migrants irréguliers sur l’itinéraire de la Méditerranée occidentale avaient lieu à un rythme de près de 300 par jour (voir tableau ci-dessous).

*Les chiffres comprennent 630 personnes secourues par l’Aquarius (débarquement le 17 juin au port de Valence) et 87 autres secourues par Open Arms (débarquement le 9 août au port d’Algerciras).

Ana Dodevska a également partagé de récentes données sur les nationalités des migrants arrivés par la mer cette année. Près de 60 pour cent sont originaires d’Afrique subsaharienne, dont un grand nombre de Maliens, de Guinéens, d’Ivoiriens et de Gambiens.

Environ un tiers de tous les migrants arrivés par la mer - aux alentours de 10 000 - sont considérés comme « Africains subsahariens » car aucune preuve de leur nationalité n’a pu être fournie. Parmi ceux qui sont répertoriés par nationalité, le plus grand groupe d’Africains subsahariens proviendraient de Guinée Conakry (environ 4 800) suivi du Mali (environ 4 150), de la Gambie et de la Côte-d’Ivoire (environ 2 000 chacun). Un important nombre provient également du Maroc (plus de 6 000).

Ana Dodveska a expliqué que les migrants arrivant en Espagne sont pris en chargé par le personnel de la Croix-Rouge (qui offre les premiers soins, des couvertures et des vêtements secs). Ensuite, le Ministère de l’intérieur espagnol prend le relais pour le processus d’identification (prise de photos et d’empreintes digitales) qui peut prendre jusqu’à 72 heures, même s’il est souvent terminé bien avant.

« Ensuite », a-t-elle ajouté, « les personnes sont transférées vers des centres d’accueil humanitaire. Ces centres relèvent de la compétence du Ministère du travail, de la migration et de la sécurité sociale et sont gérés par des ONG. »

Elle a par ailleurs expliqué que ceux qui arrivent par la route à Ceuta et Melilla sont transférés dans les centres pour séjour temporaire d’immigrants (CETI) situés dans les villes autonomes de Ceuta et Melilla. Ces deux centres relèvent également de la compétence du Ministère espagnol du travail, de la migration et de la sécurité sociale.

D’après Christine Nikolaidou, de l’OIM à Athènes, entre le 4 et le 9 septembre, les garde-côtes helléniques ont géré au moins cinq incidents ayant nécessité des opérations de recherche et de sauvetage au large des îles de Samos, de Kos et de Symi. Les garde-côtes helléniques ont secouru 113 migrants et les ont transférés vers ces mêmes îles.

Les quelque 773 autres migrants arrivés ces jours-ci à Samos, Kos, Lesbos, Chios et Rhodes portent le nombre total d’arrivées par la mer en Grèce à 20 430 à ce jour en 2018. En outre, quelque 11 050 arrivées ont été enregistrées dans le bassin oriental de la Méditerranée à la fin juillet, et un nombre inconnu depuis le 1er août (voir tableau ci-dessous).

Le nombre d’arrivées en Grèce pendant les neuf premiers jours du mois de septembre - quelque 1 505 hommes, femmes et enfants - a déjà dépassé celui des premières quinzaines des mois précédents entre mars et août, et celui des mois entiers de janvier et février. Cette tendance pourrait indiquer un changement de certains itinéraires migratoires, notamment entre la Libye et l’Italie, car de plus en plus de migrants irréguliers cherchent à passer par la Turquie et d’autres pays dans la région (voir tableau ci-dessous).

Pour consulter les dernières données sur les arrivées et les décès de migrants en Méditerranée, rendez-vous sur : http://migration.iom.int/europe    
Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus : http://missingmigrants.iom.int   

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Joel Millman, OIM Genève, Tel : +41.79.103-8720, Email : jmillman@iom.int
Mircea Mocanu, OIM Roumanie, Tel :  +40212115657, Email : MMOCANU@iom.int 
Flavio Di Giacomo, Bureau de coordination de l’OIM pour la Méditerranée, Italie, Tel : +39 347 089 8996, Email : fdigiacomo@iom.int 
Dimitrios Tsagalas, IOM Chypre, Tel : + 22 77 22 70, E-mail : dtsagalas@iom.int
Flavio Di Giacomo, Bureau de coordination de l’OIM pour la Méditerranée en Italie, Tel : +39 347 089 8996, Email : fdigiacomo@iom.int
Hicham Hasnaoui, OIM Maroc, Tel : + 212 5 37 65 28 81, Email : hhasnaoui@iom.int   
Christine Nikolaidou, OIM Grèce, Tel : +30 210 99 19 040 (ext. 166), Mobile : +30 69 48 92 98 09, Email : aavgeropoulou@iom.int     
Julia Black, OIM GMDAC à Berlin, Tel : +49 30 278 778 27, Email : jblack@iom.int
Christine Petré, OIM Libye Tel :  +216 29 240 448, Email : chpetre@iom.int    
Ana Dodevska, OIM Espagne, Tel : +34 91 445 7116, Email : ADODEVSKA@iom.int  
Myriam Chabbi, OIM Tunisie, Tel mobile :  +216 28 78 78 05, bureau :  +216 71 860 312 Ext. 109, Email : mchabbi@iom.int