Communiqué
Global

Arrivées de migrants en Europe par la Méditerranée en 2018 : 8 807 ; décès en mer : 411

D’après l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, 8 807 migrants et réfugiés sont arrivés en Europe par la mer pendant les sept premières semaines de 2018. A la même date en 2017, ils étaient 13 156 à aborder les côtes européennes.

Lundi 19 février, l’OIM à Rome a communiqué les chiffres officiels du Ministère italien de l’intérieur indiquant que 4 864 migrants irréguliers sont arrivés par la mer en Italie cette année, soit 51,64 pourcent de moins que les 10 057 arrivées recensées à la même période l’an dernier (voir tableau ci-dessous).

Christine Petré, de l’OIM en Libye, a rapporté lundi (19/02) que l’OIM avait distribué de la nourriture et fourni une aide médicale d’urgence à 117 migrants qui avaient été rapatriés vers les côtes libyennes par les garde-côtes libyens après avoir tenté de traverser la mer Méditerranée en direction de l’Italie.

D’après les témoignages des survivants, a-t-elle expliqué, ces migrants ont entrepris leur périple dans la ville côtière occidentale de Zaouïa. Leur embarcation pneumatique a commencé à prendre l’eau après six heures passées en mer. Parmi les migrants se trouvaient cinq femmes, 84 hommes et 28 enfants (tous des garçons) ainsi qu’une femme enceinte.

L’OIM fournit un soutien psychosocial aux migrants rescapés.

Cette année, Ana Dodveska, de l’OIM en Espagne, fait état de 2 016 hommes, femmes et enfants secourus dans les eaux de la Méditerranée occidentale au 18 février 2018, soit environ deux fois le nombre d’arrivées recensées à cette date en 2017. Les 616 arrivées de ce mois-ci dépassent déjà le nombre total d’arrivées du mois de février de chacune des trois années précédentes (voir tableau ci-dessous). 

Elle a également fait part des données suivantes issues du Ministère espagnol de l’intérieur sur les arrivées par la mer depuis 2015 :

Bien que les arrivées sur cet itinéraire occidental soient moins nombreuses que celles recensées en Grèce, l’itinéraire occidental est bien plus meurtrier. Aucun décès de migrant n’a été recensé sur l’itinéraire de la Méditerranée orientale en 2018. Les corps de 96 hommes, femmes et enfants ont été repêchés dans les eaux entre l’Afrique du Nord et l’Espagne cette année.

Cet itinéraire est presque trois fois plus mortel pour les migrants que ces trois dernières années (voir graphique ci-dessous).

Au 18 février, le nombre de victimes dans toute la Méditerranée s’élève à 411 hommes, femmes et enfants, contre 270 à la même date l’an dernier, soit une hausse de plus de 50 pourcent.

Plus récemment, sept décès ont été enregistrés dans la Méditerranée occidentale entre l’Algérie et l’Espagne. Les corps de trois migrants ont été retrouvés au large des côtes d’Aïn Témouchent la semaine dernière : le 14 février, les corps de deux jeunes hommes subsahariens ont été découverts sur la Plage de Sassel et la Plage Sbiat et le lendemain, un autre corps a été découvert près de la Plage Bouzedjar.

Les corps de trois autres migrants ont été découverts à l’ouest d’Oran : le 15 février, deux corps ont été retrouvés sur la Plage des Andalouses ; le 16 février, un autre corps a été retrouvé sur la Plage de Madagh. Le 17 février, le corps d’un autre migrant a été découvert à 10 km des côtes de la province de Chlef, près de Mostaganem.

Ces quatre dernières semaines, 18 des 96 personnes décédées en tentant d’atteindre l’Espagne depuis l’Afrique du Nord ont été retrouvées dans les eaux côtières de l’Algérie.

« L’augmentation du nombre de victimes enregistrées et signalés sur les côtes algériennes est importante », déclare Pascal Reyntjens, chef de mission de l’OIM en Algérie. « Les raisons derrière cette visibilité croissante doivent être davantage analysées à ce stade. Alors que dans le passé, la traversée maritime des « harragas » avait principalement lieu depuis la côte est de l’Algérie, il semblerait qu’elle s’effectue récemment depuis la côte ouest du pays. »

S’agissant de l’origine des migrants, il semblerait que la majorité soient des citoyens algériens, a-t-il expliqué, avant d’ajouter : « nous ne pouvons pas exclure qu’une nouvelle tendance de migration irrégulière organisée par des passeurs permettra à d’autres nationalités - comme les Subsahariens - de tenter cette dangereuse traversée. »

A travers le monde, le Projet de l’OIM sur les migrants disparus (MMP) fait état de 637 décès de migrants en 2018 (voir tableau ci-dessous).

L’équipe du MMP a enregistré trois décès à la frontière Etats-Unis/Mexique ces quelques derniers jours. Le 15 février, les agents de l’US Border Patrol ont découvert des ossements dans un ranch dans le comté de Brooks, près de Falfurrias, au Texas. Le 14 février, un ressortissant mexicain de 33 ans a été retrouvé mort au fond du Pump Canyon dans le comté texan de Val Verde, près de la frontière avec le Mexique. Le 18 février, un jeune homme s’est noyé dans le Rio Bravo alors qu’il tentait d’atteindre les Etats-Unis. Son corps a été découvert sur une petite île dans le fleuve près de Guerrero, dans la région de Tamaulipas, par les autorités mexicaines de la protection civile. Dans la région que le MMP désigne comme l’« Amérique centrale » - le Mexique et les républiques du Guatemala, du Salvador, du Nicaragua, du Honduras, du Costa Rica, du Panama et du Belize -, une personne a été percutée par un train de marchandises le 18 février, près d’Atitalaquia, au Mexique.

Les données du MMP sont compilées par le personnel de l’OIM mais proviennent de sources diverses, dont certaines ne sont pas officielles. Pour en savoir plus sur la collecte de données sur les migrants disparus, cliquez ici (en anglais).

Dernière infographie mise à jour pour la Méditerranée : ici 

Pour consulter les dernières données sur les arrivées et les décès de migrants en Méditerranée, rendez-vous sur : http://migration.iom.int/europe   
Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus : http://missingmigrants.iom.int   

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Joel Millman, OIM Genève, Tel : +41.79.103-8720, Email : jmillman@iom.int    
Mircea Mocanu, OIM Roumanie, Tel :  +40212115657, Email : mmocanu@iom.int   
Dimitrios Tsagalas, OIM Chypre, Tel : + 22 77 22 70 ; E-mail : dtsagalas@iom.int   
Flavio Di Giacomo, OIM Italie, Tel : +39 347 089 8996, Email : fdigiacomo@iom.int 
Hicham Hasnaoui, OIM Maroc, Tel : + 212 5 37 65 28 81, Email : hhasnaoui@iom.int   
Kelly Namia, OIM Grèce, Tel : +30 210 9919040, +30 210 9912174, Email : knamia@iom.int     
Julia Black, OIM GMDAC à Berlin, Tel : +49 30 278 778 27, Email : jblack@iom.int
Christine Petré, OIM Libye Tel :  +216 29 240 448, Email : chpetre@iom.int     
Ana Dodevska, OIM Espagne, Tel : +34 91 445 7116, Email : ADODEVSKA@iom.int  
Myriam Chabbi, OIM Tunisie, Tel :  +216 28 78 78 05, Mobile : +216 71 860 312 Ext. 109, Email : mchabbi@iom.int