Communiqué
Global

Au moins 3 800 migrants ont été secourus dans la Méditerranée depuis vendredi

Italie - Les équipes de l’OIM en Italie ont rapporté mardi (17/02) que 933 migrants sont arrivés sur l’île de Lampedusa au cours des dernières 24 heures, portant le nombre total de survivants secourus dans la Méditerranée depuis vendredi à au moins 3 800.

En plus du millier de migrants actuellement accueillis à Lampedusa, où la capacité du centre d’accueil est normalement de 400 personnes, près de 300 autres seront renvoyés vers le port de Pozzallo, en Sicile, ou s’y trouvent déjà, dans un centre d’accueil. Trois cents autres sont en chemin vers le port de Calabria, alors que 640 migrants seront renvoyés vers Porto Empedocle, également en Sicile. Lundi soir, l’OIM a appris que 265 migrants secourus devaient également être renvoyés vers Lampedusa.

Le Ministère italien de l’intérieur fait état de 3 528 migrants arrivés en Italie par la mer en janvier. Les chiffres de février ont déjà dépassé les arrivées du mois dernier, indiquant que la saison 2015 du trafic d’êtres humains commence plus tôt que les années précédentes, avec des conséquences potentiellement mortelles. D’après l’OIM, en 2014, 3 279 migrants ont péri en mer en tentant de traverser la Méditerranée en direction de l’Europe.

Personne ne connaît encore le nombre de victimes qui ont péri à bord de ce qui s’apparente à une flotte d’une douzaine de bateaux pneumatiques qui ont quitté la Libye mardi dernier, à peine quelques jours après le naufrage d’une flotte plus petite, faisant environ 330 victimes, la plupart originaires d’Afrique subsaharienne.

Alors que la violence s’intensifie en Libye, l’OIM appelle les gouvernements du monde entier à agir rapidement pour faire face à la menace croissante à laquelle sont confrontés les migrants, alors que plus de 1 600 personnes ont été secourues à bord de bateaux hors d’état de naviguer ce week-end.

« C’est un signe clair que la situation en Libye devient incontrôlable », a déclaré William Lacy Swing, Directeur général de l’OIM. « Nous devons être prêts à aider des milliers de personnes extrêmement vulnérables qui ont besoin de notre aide. »

Hier, 16 février, l’OIM a fait mention de l’opération de secours de plus de 1 600 migrants à bord de plusieurs bateaux, depuis vendredi dernier. Ces faits se sont déroulés seulement quelques jours après la disparition de quelque 330 adultes et enfants, présumés morts noyés, le week-end d’avant. Ces départs illustrent l’urgence humanitaire qui se déroule à travers ce pays d’Afrique du Nord.

Le personnel de l’OIM en Sicile et sur l’île de Lampedusa aide les autorités italiennes qui s’occupent des dernières victimes des gangs criminels libyens, qui auraient battu et volé leurs victimes, tout en les forçant à monter à bord de bateaux hors d’état de naviguer sur une plage située à 15 km de Tripoli. « Ils nous ont forcés à partir sous la menace d’armes, ils ont frappé beaucoup d’entre nous et pris toutes nos affaires », a confié un survivant à l’OIM.

Aucun décès n’a été rapporté depuis près d’une semaine. Mais le personnel de l’OIM pourrait apprendre d’autres décès en interrogeant les centaines de survivants qui doivent arriver en Italie dans les prochains jours.

L’OIM a déclaré que les migrants ont été secourus depuis vendredi 13 février par les garde-côtes italiens et d’autres navires en patrouille dans la Méditerranée. La plupart viennent d’Afrique subsaharienne, bien qu’au moins 200 migrants somaliens faisaient partie des survivants.

Federico Soda, Directeur du Bureau de coordination de l’OIM pour la Méditerranée a prévenu qu’il s’attendait à d’autres traversées de ce type tant que la violence en Libye se poursuivra.

« Les migrants sont forcés à voyager à bord de bateaux hors d’état de naviguer et dans des conditions météorologiques très mauvaises », a déclaré M. Soda. « Etant donné les circonstances, le type de bateaux (relativement peu nombreux) dont nous disposons actuellement ne permet pas de secourir un grand nombre de personnes fuyant la Libye. »

L’amplification du chaos en Libye multiplie les enjeux pour l’Italie et toute l’Europe alors que les responsables du continent tout entier débattent de l’avenir des politiques de surveillance des frontières de l’Union européenne (UE).

L’opération italienne Mare Nostrum, en place entre octobre 2013 et la fin de l’année dernière, a permis de secourir plus de 172 000 migrants envoyés en mer par des gangs de passeurs en Afrique. Elle a été remplacée par le programme Triton de l’UE, qui est géré par l’agence Frontex de l’UE chargée de la surveillance des frontières.

« Le système actuel Triton qui patrouille dans la Méditerranée n’est clairement pas adéquat pour faire face à cette situation », a déclaré l’Ambassadeur Swing. « Il est nécessaire d’établir immédiatement un système de secours en haute mer qui puisse répondre efficacement à cette urgence afin de sauver les migrants au large des côtes libyennes. »

Des détails effrayants continuent d’émerger sur les bateaux ayant quitté la Libye il y a plus d’une semaine. « D », jeune migrant malien de 20 ans, l’un des survivants arrivé à Lampedusa la semaine dernière, a affirmé avoir vu des dizaines de passagers se noyer.

« Nous sommes partis à bord d’un bateau pneumatique avec plus de 100 personnes à bord », a-t-il confié au personnel de l’OIM, en expliquant comment quatre bateaux pneumatiques ont quitté une plage située à 15 km de Tripoli le samedi 7 février. « Dimanche, aux alentours de 11h, notre bateau a pris l’eau. Trente personnes sont tombées à l’eau, je suis resté accroché au bateau avec 70 autres. »

« D » a expliqué être resté accroché au bateau jusqu’à 15h le jour suivant. « Pendant des heures, j’ai regardé les autres passagers mourir un à un, exténués par le froid, les vagues et la pluie, se laissant prendre par la mer. Je les ai vus dériver, agitant les mains à la surface », a-t-il confié.

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