Communiqué
Global

Comment le monde perçoit la migration : résultats d’un nouveau rapport OIM/Gallup

Allemagne Comment le monde perçoit la migration – un rapport récemment publié par l’OIM en collaboration avec le Gallup World Poll – donne, pour la première fois, un aperçu global des attitudes des gens par rapport à l’immigration. Toutes les conclusions du rapport ont été présentées hier au Sommet du Forum mondial sur la migration et le développement (GFMD) qui s’est déroulé à Istanbul, en Turquie.

L’étude, fondée sur des entretiens réalisés par Gallup auprès de plus de 183 000 adultes à travers plus de 140 pays entre 2012 et 2014, montre que les personnes dans le monde ne sont pas aussi opposées à l’immigration qu’il n’y paraît. Quelque 43% sont favorables à la hausse ou au maintien du nombre d’immigrants dans leur pays, alors que seuls 34% soutiennent la diminution de l’immigration.

Deux questions sur l’immigration ont été posées aux personnes :

  • A votre avis, l’immigration dans ce pays doit-elle être maintenue au même niveau, accrue ou réduite ?
  • Pensez-vous que les immigrants acceptent principalement des emplois que les citoyens de ce pays ne veulent pas (ex : emplois précaires ou non prestigieux), ou qu’ils prennent principalement les emplois que les citoyens de ce pays veulent ?

Les habitants du continent américain ont généralement montré une attitude positive face à l’immigration, à l’exception du Mexique, du Costa Rica et de l’Equateur.

Attitudes face à l’immigration par région

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’Australie et la Nouvelle-Zélande ont une attitude principalement positive face à l’immigration. Même chose pour les pays du Conseil de coopération du Golfe, où les travailleurs migrants temporaires représentent le pourcentage le plus élevé de la population totale dans le monde.

Les Européens semblent être les plus négatifs par rapport à l’immigration, avec plus de la moitié des personnes interrogées souhaitant une diminution du niveau de l’immigration dans leur pays.

Les attitudes diffèrent considérablement entre le nord de l’Europe – la Suède, le Danemark et la Finlande étant généralement favorables à l’immigration – et le sud de l’Europe, où un pourcentage élevé d’habitants de Grèce, de Malte et d’Italie souhaite voir diminuer l’immigration. Le Royaume-Uni était la seule exception en Europe du Nord, avec plus des deux tiers des personnes interrogées souhaitant voir diminuer le niveau d’immigration.

Attitudes face à l’immigration en Europe

 

Les résultats par pays et par profil sociodémographique ont montré que les adultes diplômés de l’enseignement supérieur étaient plus susceptibles d’être favorables au maintien ou à la hausse des niveaux de l’immigration que les personnes ayant un niveau d’enseignement plus faible. Les jeunes sont aussi généralement associés aux attitudes plus positives face aux immigrants. A l’inverse, les chômeurs ont tendance à exprimer des opinions plus négatives.

Une autre conclusion clé est que les perceptions des gens par rapport à leur situation personnelle et à la situation économique de leur pays semblent influencer leurs opinions sur l’immigration. Les personnes qui pensent que leur situation personnelle ou celle de leur pays empire sont plus favorables à une diminution de l’immigration dans leur pays et vice versa. Dans les pays où le taux de chômage est le plus élevé, davantage de personnes sont favorables à la réduction du niveau de l’immigration.

Curieusement, dans les pays où les migrants représentent entre 3% et 10% de la population totale, les habitants ont tendance à être plus négatifs, avec en moyenne 54% de personnes favorables à la réduction du nombre d’immigrants. Les adultes des pays accueillant un pourcentage plus élevé de migrants sont plus positifs.

Attitudes face à l’immigration par pourcentage de migrants internationaux dans la population totale

Les habitants des pays plus riches pensent généralement que les immigrants prennent les emplois non désirables pour les natifs, contrairement à la crainte souvent mentionnée que les immigrants prendront les emplois des travailleurs nationaux. Cette crainte est plus répandue dans les pays en développement.

« Connaître les attitudes de la population face à l’immigration et comprendre ce qui les façonne sont essentiels pour identifier comment combattre le sentiment anti-migrant – qui est l’une des recommandations clés du Dialogue de haut niveau 2013 sur la migration et le développement », a déclaré le Dr. Frank Laczko, responsable du Centre d’analyse des données migratoires mondiales de l’OIM à Berlin. « C’est pourquoi un sondage mondial de ce type devrait être réalisé régulièrement. »

« L’opinion publique sur la migration joue un rôle important dans la conception et l’efficacité des politiques de migration et d’intégration dans la plupart des pays. Nous devons donc la sonder régulièrement pour s’assurer que les politiques atteignent les résultats attendus », a t-il ajouté.

La publication « How the World Views Migration » peut-être téléchargée gratuitement sur : http://publications.iom.int/bookstore/index.php?main_page=product_info&cPath=34&products_id=1537

Pour plus d’informations, veuillez contacter Frank Laczko, Centre d’analyse des données migratoires mondiales de l’OIM (GMDAC en anglais) à Berlin - Tel. +49 30 278 778 11 - Email: gmdac@iom.int