Communiqué
Global

COP26 : Les liens directs entre les changements climatiques, la santé et la migration doivent être traités de toute urgence - OIM, OMS, Lancet Migration

L'OIM aide à administrer des vaccins indispensables contre la rougeole et l'encéphalite japonaise aux enfants des communautés touchées par les typhons aux Philippines. Photo : OIM/Andrea Empamano 

Glasgow - Les changements climatiques, la santé et la mobilité humaine sont étroitement liés. Ensemble, ils ont un impact profond sur nos sociétés, et leurs liens doivent être reconnus et traités de toute urgence, selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) et Lancet Migration, qui appellent les dirigeants mondiaux à prendre des mesures concrètes pour atténuer les conséquences des changements climatiques sur les migrations et la santé des personnes dans le monde entier, à l'occasion de la 26e Conférence des Parties (COP26) de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). 

« Alors que les effets des catastrophes, de la dégradation des terres et de la pénurie d'eau deviennent plus intenses et plus dévastateurs, il est devenu essentiel de s'attaquer aux effets des changements climatiques sur les migrations, les déplacements et la santé », a déclaré António Vitorino, Directeur général de l'OIM.  « Ces questions sont interconnectées mais sont abordées de manière cloisonnée depuis trop longtemps. Nous devons les aborder ensemble ».

Pour aider à combler cette lacune, un événement de haut niveau parrainé par le gouvernement français s'est tenu aujourd'hui pour aborder les liens multidirectionnels entre les trois défis et encourager la collaboration multisectorielle et intergouvernementale pour répondre aux besoins connexes. L'événement comprenait des contributions des directeurs généraux de l'OIM et de l'OMS, António Vitorino et le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus, ainsi que des représentants de haut niveau des pays touchés par les changements climatiques. 

« Nous exhortons tous les pays à donner la priorité aux interventions climatiques menées par les communautés et portant sur la santé des migrants et sur les raisons pour lesquelles ils quittent leur domicile », a déclaré le Dr. Tedros Adhanom Ghebreyesus.

« Cela suppose d’inclure la mobilité humaine dans les plans d'action nationaux sur les changements climatiques, de renforcer les services et les systèmes destinés aux migrants, de prendre des mesures pour que les services essentiels continuent de fonctionner après des catastrophes, et de donner la priorité à l'accès à des ressources financières durables et prévisibles pour les pays vulnérables ». 

La crise climatique affecte déjà toutes les régions habitées du globe et a des conséquences désastreuses pour les individus et la santé publique mondiale, notamment : 

  • Une augmentation des cas de malnutrition due à la salinisation et à la pollution des sols et de l'eau potable, à la dégradation des sols, à la viabilité réduite des cultures, à la désertification et à d'autres conséquences à évolution lente ;
  • Des maladies respiratoires plus fréquentes et plus graves en raison de l'augmentation de la pollution atmosphérique ;
  • Une plus grande incidence des maladies transmises par l’eau telles que le choléra et la typhoïde en raison des inondations accrues ;
  • Des systèmes de santé affaiblis et sur-sollicités à mesure que les tempêtes, les fortes précipitations, les inondations, les vagues de chaleur, les sécheresses et autres phénomènes météorologiques extrêmes deviennent plus fréquents et que les besoins sanitaires des populations augmentent, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire. 

Face aux impacts des changements climatiques et aux menaces sanitaires qui en découlent, de nombreuses communautés cherchent à améliorer leurs conditions de vie ailleurs, soit comme stratégie d'adaptation, soit par nécessité. C’est particulièrement le cas dans les pays les moins avancés, les petits États insulaires en développement et les économies à revenu faible et intermédiaire les plus touchés par les changements climatiques. 

Comme pour de nombreuses autres crises, les migrants - qu'ils aient déjà migré ou qu'ils migrent en raison des impacts directs des changements climatiques - sont particulièrement vulnérables et ont des besoins spécifiques en matière de santé physique et mentale liés à leur exposition aux conditions climatiques et environnementales. Ils sont confrontés à un grand nombre de risques sanitaires avant, pendant et après leur périple, l'accès aux soins primaires et la continuité des soins de santé étant souvent perturbés en raison de la migration, de certains obstacles (ex : genre, culturels, financiers, sociaux et linguistiques), de la faible capacité du système de santé et des infrastructures endommagées, ainsi que de divers facteurs de stress (ex : insécurité économique, violence, exploitation, manque de soutien, xénophobie).

La prévention, la préparation et la capacité de réaction des systèmes de santé - y compris les infrastructures, les fournitures et le personnel - sont des aspects essentiels pour atténuer les risques sanitaires potentiels des déplacements induits par les changements climatiques et pour la santé publique mondiale. 

L'OMS, Lancet Migration et l'OIM appellent à inclure de toute urgence la santé des migrants dans les politiques liées aux questions d'environnement et de changements climatiques. Ils appellent également au dialogue pour accroître la résilience des systèmes de santé et des communautés confrontées aux effets néfastes des changements climatiques, en tant qu'élément essentiel pour l’action et la collaboration. 

« Aujourd'hui plus que jamais, des systèmes de santé résilients et ouverts aux migrants sont nécessaires pour faire face aux impacts des changements climatiques, notamment à l’intersection d'urgences de santé publique telles que la COVID-19 », a souligné le professeur Ibrahim Abubakar, Président du Lancet Migration et doyen du Département des sciences de la santé de la population à l’University College de Londres.  

 

Événements de la COP26 relatifs à la prise en compte du nexus climat-santé-migration

  • Table ronde sur le thème « Changements climatiques, migration et santé : transformer demain - un appel à l'action », Pavillon de la santé, jeudi 4 novembre 2021, 18h15. Co-organisée par l'OIM, l'OMS, Lancet Migration, et l’University College de Londres (UCL)
  • Débat politique de haut niveau sur le thème « Changements climatiques, migration et santé : des défis interconnectés pour le 21e siècle », Pavillon français, mardi 9 novembre 2021, 10h00. Co-organisé par l'OIM, l'OMS et Lancet Migration, l’UCL et parrainé par le gouvernement français. 
  • Événement du système des Nations Unies : « L'argument sanitaire de l'action pour le climat : le programme de santé de la COP26 », mardi 9 novembre, 18h30. 

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Pour plus d'informations et toute demande d'interview, veuillez contacter :

Yasmina Guerda, OIM, responsable de la communication en matière de santé publique, Tel : +41 79 363 17 99, Email : yguerda@iom.int

Veronica Cornacchione, OMS, Consultante en communication, cornacchionev@who.int  

Miriam Orcutt, Lancet Migration, Email : m.orcutt@ucl.ac.uk