Communiqué
Global

Débat sur la migration irrégulière entre les villageois de l'Ethiopie rurale

Une pièce de théâtre sur les pièges de
la migration irrégulière est actuellement
jouée à travers les zones rurales de la région
éthiopienne d'Oromia, région qui forme un arc d'est
en ouest.

La pièce, intitulée « Mutach »
(« la dernière » en langue amharique), raconte
la situation difficile d'un père alors qu'il envisage
d'envoyer son plus jeune fils pour travailler à
l'étranger. A l'origine de son dilemme : il est sans
nouvelles de l'une de ses filles qui a été victime de
traite en dehors de l'Ethiopie un an plus tôt.

« La pièce fait réfléchir et
soulève des débats entre les villageois et les chefs
de communautés », déclare Tagel Solomon,
coordinateur de l'OIM pour la lutte contre la traite en Ethiopie.
« Les questions autour de la migration
irrégulière et de la traite sont souvent tabous. Mais
les individus qui aspirent à migrer doivent comprendre les
risques associés à la migration
irrégulière qui conduit souvent à
l'exploitation et à la traite dans les pays de transit et de
destination. »

Dans le cadre de ce projet, l'OIM cherche aussi à
encourager les membres des communautés à trouver des
solutions au niveau local pour lutter contre le problème de
chômage chronique dans les zones rurales. Le chômage
pousse chaque année plusieurs dizaines de milliers de jeune
Ethiopiens à chercher des opportunités d'emploi
à l'étranger. Ces opportunités englobent des
partenariats avec les autorités locales et les ONG afin de
donner aux jeunes vulnérables la possibilité de
suivre une formation professionnelle et d'apporter aux familles
pauvres des solutions viables pour la production de moyens de
subsistance. 

La pièce sera jouée pendant une semaine à
10 endroits choisis après avoir consulté les
élus des districts afin de cibler les groupes
vulnérables tels que les femmes et les jeunes et dans le but
de s'assurer du soutien des chefs de communautés et des
chefs religieux.

« Ces évènements sont destinés
à responsabiliser ces agents du changement au sein des
communautés vulnérables », déclare Tagel
Solomon. « L'OIM continuera de soutenir les petites
entreprises et les projets locaux afin de réduire les
risques de la migration irrégulière en proposant des
solutions alternatives viables. »

La plupart des migrants irréguliers éthiopiens des
zones rurales passent par des trafiquants pour se rendre au
Moyen-Orient et au-delà en passant par la Somalie, le Golfe
d'Aden et le Yémen. Mais peu d'entre eux sont conscients des
risques et de la souffrance qu'implique leur périple
à travers Bossasso, dans la région somalienne du
Puntland.

Les migrants sont souvent maltraités, volés et
parfois abandonnés dans le désert somalien sans
argent, ni papiers, nourriture ou eau. Les femmes et les jeunes
filles sont souvent confrontées au calvaire du viol. Ceux
qui parviennent à rejoindre Bossasso vivent dans des
conditions épouvantables jusqu'à ce qu'ils trouvent
enfin les moyens de passer la frontière du Yémen
à bord des embarcations des trafiquants, souvent pas en
état de naviguer. Plusieurs milliers d'Ethiopiens et de
Somaliens se sont noyés en essayant de traverser la
frontière, parfois jetés par-dessus bord par les
trafiquants qui tentent d'échapper aux autorités.

Cette initiative de sensibilisation fait partie d'un projet
régional plus large mis en œuvre au Kenya, au
Somaliland, au Puntland, au Yémen et en Ethiopie,
financé par le gouvernement japonais par le biais de la
Conférence internationale de Tokyo sur le
développement en Afrique.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Tagel Solomon

OIM Addis-Ababa

Tél. +251 115 511 673

E-mail: "mailto:tsolomon@iom.int">tsolomon@iom.int

ou

Josiah Ogina

Tél + 251 115 504 028

E-mail : "mailto:jogina@iom.int">jogina@iom.int