Communiqué
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Depuis le naufrage de Godoria, d’autres migrants éthiopiens choisissent de rentrer chez eux

Migrants get passes at IOM’s Obock Migrant Response Centre in Djibouti. These young men are recipients of IOM’s voluntary return assistance who are heading back to Ethiopia. Photo: IOM

Djibouti - Un naufrage qui a coûté la vie à plusieurs dizaines de migrants originaires de la corne de l’Afrique en janvier dernier pourrait être un tournant dans le périple meurtrier d’Africains vers la péninsule arabique. Des responsables de l’Organisation internationale pour les migrations signalent que depuis la tragédie du 29 janvier près de Godoria, dans la région d’Obock, située au nord-est de Djibouti, de plus en plus de migrants sollicitent l’OIM pour les aider à rentrer chez eux volontairement. 

Le dernier bilan humain du naufrage fait état de 52 morts, dont trois femmes. La plupart des victimes provenaient d’Ethiopie voisine. Les 16 rescapés - tous éthiopiens - ont été aidés par l’OIM dans son Centre d’aide aux migrants à Obock. Le centre, qui fait partie de plusieurs autres centres gérés par l’OIM en Afrique de l’Est et dans la corne de l’Afrique, fournit de la nourriture, de l’eau, des soins de santé primaire, des soins psychosociaux et des informations, et propose une aide au rapatriement volontaire. 

Djibouti attire un grand nombre de jeunes Ethiopiens qui souhaitent traverser le Golfe d’Aden vers le Yémen, avec pour objectif ultime d’atteindre l’Arabie saoudite. Mais avant de pouvoir négocier un transport à bord d’un des bateaux de pêche disponibles, ils errent à Obock, déjà fragilisés par le périple éprouvant à travers l’un des endroits les plus arides du continent pour rejoindre la côte.

Le naufrage du mois dernier n’était pas un cas rare dans la région. Les données du Projet de l’OIM sur les migrants disparus (MMP) ont confirmé au moins 199 noyades au large d’Obock depuis 2014. 

Un programme intitulé « Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants » dans la corne de l’Afrique aide ces migrants lorsqu’ils demandent de l’aide pour rentrer dans leur pays, principalement l’Ethiopie. Ce programme est destiné à permettre la gestion d’une migration ordonnée, sûre, régulière et responsable en fournissant une aide au retour volontaire dans la dignité et en mettant en œuvre des politiques et processus de réintégration durables et centrés sur le développement. 

Financée par le Fonds fiduciaire de l’UE, l’Initiative conjointe coopère avec 26 pays africains au total. 

« En comptant les 16 rescapés du naufrage de Godoria, ce mois-ci (février), l’OIM a aidé 1 327 migrants à retourner volontairement dans leur pays d’origine », a expliqué Lalini Veerassamy, chef de mission de l’OIM à Djibouti. C’est près d’un tiers du nombre total de migrants aidés par l’OIM à Djibouti en 2018 (3 382), a-t-elle expliqué. 

Parmi les migrants présents au centre d’Obock se trouve Bayan Mohamed Youssouf, migrant éthiopien de 20 ans, qui rentrera prochainement chez lui grâce à l’aide au retour volontaire de l’OIM. A la question sur ses motivations à vouloir retourner en Ethiopie, il a répondu : « j’ai payé 13 000 birrs (environ 450 dollars) à un passeur pour aller au Yémen. J’étais sur la plage lorsque les autres ont embarqué à bord du bateau qui a chaviré. Ma traversée a été annulée car la mer était trop agitée. Je ne veux plus traverser. Il y a eu trop de morts. Je préfère rentrer à la maison. » 

Le témoignage de Bayan illustre l’impact psychologique qu’a eu ce naufrage sur certains migrants, même si de nombreux autres continuent de traverser Djibouti chaque jour en direction de la péninsule arabique à la recherche d’une vie meilleure. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Lalini Veerassamy, chef de mission de l’OIM, Tel : +253 77 31 18 11, Email : lveerassamy@iom.int