Communiqué
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Des passeurs ont forcé des migrants à sauter par-dessus bord au large de Djibouti : au moins 20 morts

Des bateaux de pêche comme celui-ci, abandonné à l'extérieur d’Obock, à Djibouti, sont utilisés pour le trafic illicite de dizaines de milliers de migrants chaque année à travers le golfe d'Aden vers le Yémen, où ils poursuivent leur périple vers les pays

Obock, Djibouti - Au moins 20 personnes se sont noyées après que des passeurs ont jeté des dizaines de migrants par-dessus bord mercredi matin, au cours de leur périple reliant Djibouti au Yémen, le troisième incident de ce type dans le golfe d'Aden en six mois.

Les rescapés qui reçoivent des soins médicaux au Centre de réponse pour les migrants de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Obock ont déclaré qu'au moins 200 migrants, dont des enfants, étaient entassés à bord du bateau au moment de son départ. Trente minutes après le début du voyage, les passeurs ont forcé environ 80 personnes à sauter par-dessus bord. Cinq corps ont été retrouvés hier.

« Nous travaillons en étroite collaboration avec les autorités de Djibouti pour aider les migrants, mais la tragédie de mercredi prouve une fois de plus que les criminels continuent d'exploiter des personnes désespérées d’améliorer leur vie dans un but lucratif, quelles qu'en soient les conséquences », a déclaré Stéphanie Daviot, chef de mission de l'OIM à Djibouti.

« Les passeurs et les trafiquants d'êtres humains doivent être poursuivis pour leurs crimes, et de nouvelles voies de migration doivent être établies pour permettre aux gens de trouver des possibilités de travail à l'étranger de manière sûre, légale et digne ».

Deux incidents similaires ont coûté la vie à au moins 50 migrants en octobre.

Chaque année, des dizaines de milliers de jeunes migrants africains de la région entreprennent le dangereux périple depuis des pays comme la Somalie et l'Éthiopie vers Djibouti, avant de monter à bord d’embarcations à destination du Yémen et de se rendre dans les pays du Golfe à la recherche de travail.

Les restrictions à la mobilité imposées par la COVID-19 ont considérablement réduit les déplacements : environ 138 000 personnes ont effectué le voyage en 2019, contre 37 500 en 2020. En janvier 2021, plus de 2 500 migrants ont atteint le Yémen depuis Djibouti et l'on craint qu'à mesure que les restrictions s'assouplissent, de plus en plus de migrants attendent de traverser, laissant présager de futures tragédies.

Au Yémen même, on estime que des milliers de migrants sont bloqués. Nombre d'entre eux sont confrontés à un danger extrême, à l'exploitation et aux exactions. L'OIM, tant à Djibouti qu'au Yémen, fournit des soins médicaux d'urgence, de la nourriture, de l'eau et des conseils aux migrants bloqués.

En août 2020, l'OIM a lancé un appel de 84 millions de dollars - Plan régional de réponse pour les migrants dans la Corne de l'Afrique et au Yémen (RMRP) - pour répondre aux besoins des migrants dans la Corne de l'Afrique et au Yémen, y compris à Djibouti.  
 

Pour plus d'informations, veuillez contacter :

  • Yvonne Ndege, porte-parole régionale de l'OIM pour l'Afrique de l'Est et la Corne de l'Afrique à Nairobi, Tel : +254 797 735 977, Email : yndege@iom.int
  • Olivia Headon, OIM Yémen, Tel : +967730552233, Email : oheadon@iom.int