Communiqué
Global

La criminalité en mer, nouveau sujet de recherche en Indonésie à l’occasion du forum sur la sécurité maritime

Indonésie - Une étude sur la traite dans le secteur de la pêche en Indonésie révèle de nouvelles informations troublantes sur le nombre d’hommes ayant péri en mer. C’est l’information qu’a reçue un groupe de travail sur la sécurité maritime subventionné par l’OIM, cette semaine à Jakarta, en Indonésie.

« Nous examinons et évaluons les témoignages de meurtre à grande échelle, de déplacement et d’élimination des corps et l’absence d’enquêtes de suivi », a dit le Dr. Peter Munro de l’OIM aux représentants du Consortium de la réunion sur la sécurité maritime, « et tragiquement, les récits de familles de pêcheurs abandonnés qui ne savent pas ce qu’il est advenu de leurs proches. »

L’étude, qui se terminera en fin d’année, est menée à bien en collaboration avec des experts du Ministère indonésien de la pêche et des ressources maritimes (KKP), l’Université de Coventry (Royaume-Uni) et l’Université d’Indonésie (UI). Elle comprend un examen des entretiens d’évaluation qu’a réalisés l’OIM auprès de plus de 1 100 victimes étrangères de traite dans le secteur de la pêche depuis avril 2015, lorsque les médias ont fait pour la première fois la lumière sur l’ampleur de l’exploitation dans le secteur dans des îles isolées à l’est de l’Indonésie.

Ces entretiens contiennent également des informations précieuses sur le fonctionnement de la pêche illégale, non déclarée et non réglementée (INN) dans les eaux indonésiennes, a précisé le Dr. Munro.

Le Forum de deux jours, le troisième depuis un an organisé par le Centre de l’Université de Coventry pour la consolidation de la paix et les relations sociales (CTPSR en anglais) et par l’OIM, a été convoqué en vue de finaliser une série de projets de formation en matière de sécurité maritime destinée à soutenir la volonté du Président Joko Widodo de faire de cet archipel tentaculaire un « axe maritime mondial ». Il a également permis de jeter les bases d’un plan de travail du consortium maritime, d’une recherche commune et de programmes de publications.

Les participants, notamment des représentants des nouveaux garde-côtes indonésiens (Bakamla), de l’université de défense nationale, de l’équipe de travail nationale sur la pêche INN et de la police nationale, ont insisté sur la nécessité d’une coopération régionale pour répondre aux problèmes de sécurité maritime.

« Nous devons établir un partenariat maritime avec d’autres pays de la région ; nous ne pouvons pas le faire seul », a déclaré l’Amiral Desi Albert Mahamit. « Nous devons regarder nos voisins, d’autres acteurs dans d’autres pays. Nous devons être reliés à différents acteurs. Les principes et les règlements internationaux sont essentiels, car nous devons œuvrer pour le bien commun. »

« Il n’y a pas de différence » entre l’insécurité en mer et sur terre, a mis en garde Mike Hardy, Directeur général du CTPSR. « La sécurité maritime ne concerne pas seulement ce qu’il se passe en mer, il ne s’agit pas seulement de piraterie », a t-il ajouté. « Il ne s’agit pas non plus seulement de traite. Il s’agit de criminalité transnationale, de toutes ces choses réunies, et il est important d’avoir une définition complémentaire et globale des questions auxquelles nous sommes confrontés. »

Yunus Husein, adjoint à l’équipe de travail sur la pêche INN, a déclaré que l’Indonésie étant une nation maritime, la protection des pêcheurs étrangers était un élément central des efforts du gouvernement visant à lutter contre la criminalité transnationale en mer, y compris contre la pêche INN.

« Les hommes (étrangers) que nous avons rencontrés à Benjina et à Ambon ont subi des traitements inhumains et cela dure depuis bien trop longtemps », a t-il déclaré. « Et nos pêcheurs, nos marins sont aussi victimes à l’étranger. Ils sont exploités et ne reçoivent pas de salaire après plusieurs années de labeur. »

Pour plus d’informations, veuillez contacter Paul Dillon, OIM Jakarta, Tel. +62 811 944 4612 Email: pdillon@iom.int