Communiqué
Global

La première base de données sur les décès et disparitions de migrants en Afrique subsaharienne aide les familles à se remettre

 ‘Favour’ witnessed several deaths while attempting to cross North Africa.

Dakar - Pour célébrer la Journée internationale des victimes de disparition forcée (30/08), le Bureau régional de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale rend hommage à tous ceux qui ont perdu la vie ou leurs proches lors de périples à travers la région et au-delà.

C’est le cas des compagnons de voyage de « Favour », une Nigériane qui a été témoin de plusieurs décès alors qu’elle tentait de traverser l’Afrique du Nord.

« Le périple vers la Libye a été très difficile, nous sommes passés à côté de nombreuses dépouilles et beaucoup de personnes sont tombées malades en chemin », a déclaré Favour, aujourd’hui de retour au Nigéria. Et d’ajouter : « à chaque fois que quelqu’un était trop malade pour continuer le voyage, le chauffeur les abandonnait dans le désert et continuait son chemin. »

Depuis janvier 2019, il est estimé que 253 [1] migrants ont péri ou disparu le long d’itinéraires migratoires en Afrique subsaharienne. Toutefois, ces statistiques sont incomplètes et probablement sous-estimées dans l’une des régions du monde les plus exposées à la migration irrégulière.

Dans le but de fournir des données plus complètes sur les décès et disparitions de migrants, l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale a créé le Projet régional sur les migrants disparus (MMP) afin de recueillir et centraliser les données sur les décès de migrants en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.

Le projet vise à identifier les itinéraires les plus dangereux à travers la région, ainsi que les groupes les plus vulnérables à ces dangers, et aide à évaluer l’impact des politiques d’immigration et de frontières sur la sécurité des migrants. En outre, le projet permet à l’OIM de s’appuyer sur des données fiables afin de sensibiliser aux risques de la migration irrégulière et de défendre des politiques qui facilitent l’accès à la migration régulière.

Grâce à ce projet, l’OIM est capable de localiser des incidents et d’orienter les familles de migrants à la recherche de leurs proches identifiés pour les informer du sort de leur proche [2].

Au Niger, l’OIM mène à bien des opérations humanitaires de recherche et de sauvetage pour les migrants bloqués dans les régions au nord du pays. Depuis avril 2016, plus de 20 000 personnes bloquées dans le désert du Sahara ont été secourues grâce à ces opérations.

Visionnez la vidéo de migrants secourus dans le désert.

« Ce nouveau projet de l’OIM est un premier pas important mais des mesures supplémentaires doivent être prises pour protéger les migrants dans la région. Les données recueillies montrent la nécessité de renforcer les politiques relatives à la migration composite en vue de protéger chaque personne qui se déplace dans la région », déclare Damien Jusselme, chargé d’information régional pour l’OIM en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale.

Un autre migrant gambien, Ousmane, séjournant lui aussi au centre de transit au Niger, a raconté ce qui lui est arrivé. « Ils ont réussi à appeler mon oncle et il m’a demandé combien il devait payer. Je lui ai dit de ne pas penser à cela, de s’occuper de ma mère, d’acheter des médicaments et de ne pas payer. Je ne pensais pas m’en sortir vivant. J’aurais dû mourir là-bas. Beaucoup de personnes ne savent même pas que je suis en vie », a-t-il ajouté.

Le projet sur les migrants disparus, initiative conjointe du Centre mondial d’analyse des données sur la migration (CMADM) et du Département des médias et de la communication de l’OIM, est financé par le CMADM dans le cadre du programme du Département britannique pour le développement international (DFID) visant à recueillir des données sur les « migrants disparus » en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale de la même manière que ce qui est actuellement mis en œuvre en Europe.

[1] Ce chiffre est issu de l’Initiative du Mécanisme de contrôle de la migration composite (4Mi), partenaire de l’OIM. Les données recueillies par le Projet sur les migrants disparus ces dernières années dans la région d’Afrique subsaharienne tiennent compte des données de ce partenaire. Toutefois, pour l’exercice 2019, les données de 4Mi ne sont pas encore comprises dans la base de données de l’OIM car les sources de données sont à l’étude.

[2] Pour plus d’informations, consultez la publication IOM’s Fatal Journeys Volume 3 Part 1.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Florence Kim, Bureau régional de l’OIM pour l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale, Tel. +221786206213, email : fkim@iom.int