Communiqué
Global

La temps presse pour prévenir la famine en Somalie, avertissent les principaux responsables du Comité permanent interorganisations

Photo: OIM/Claudia Rosel

Genève – La Somalie arrive au point de rupture. La vie de centaines de milliers de personnes est en danger immédiat, selon les dernières analyses en matière de sécurité alimentaire et de nutrition.

La famine[1] sévit dans deux zones de la région de Bay (districts de Baidoa et Burhakaba), dans le centre-sud de la Somalie, et durera probablement jusqu'en mars 2023 si l'aide humanitaire n'est pas considérablement et immédiatement renforcée.

Des millions d'autres personnes sont confrontées à des niveaux de faim extrêmes. Les femmes, en particulier les femmes enceintes et allaitantes, et les enfants de moins de cinq ans sont parmi les plus vulnérables. Ils ont besoin d'une aide urgente pour éviter le pire des scénarios.

La famine et la mort sont probablement déjà en cours. Pendant la famine de 2011, environ 50 pour cent des plus de 250 000 personnes qui sont mortes sont décédées avant la déclaration officielle. Au moins la moitié étaient des enfants.

Au total, dans la Corne de l'Afrique, 20,5 millions de personnes sont confrontées à une crise alimentaire grave et totalement évitable. Cette situation est inacceptable.

La déclaration de famine ne doit pas être le seul élément déclencheur d'une action significative. Depuis plus d'un an, les autorités locales, les gouvernements, les agences des Nations unies et les ONG émettent des avertissements clairs sur les niveaux catastrophiques de famine. Ces alertes ont été largement négligées et, malgré les engagements mondiaux en faveur de l'anticipation des crises, les fonds destinés à ces activités vitales n'ont pas atteint l'ampleur nécessaire.

L'augmentation rapide de l'aide humanitaire depuis début 2022 a sans aucun doute sauvé de nombreuses vies. Cependant, les ressources disponibles sont rapidement dépassées par l'explosion des besoins.

Nous exhortons tous les acteurs à faciliter un accès immédiat et sûr aux opérations humanitaires.

Nous appelons les donateurs à fournir un financement immédiat et flexible pour permettre aux organismes humanitaires sur le terrain, en particulier les ONG locales et internationales, de passer rapidement à l'échelle supérieure et de prévenir d'autres décès, de protéger les moyens de subsistance et d'éviter une catastrophe qui s'aggrave.

Il est essentiel que l'aide parvienne aux communautés rurales avant qu'elles ne soient obligées d'abandonner leurs maisons pour chercher de la nourriture.

Ensemble, nous avons déjà évité la famine. Nous pouvons et devons le faire à nouveau.

Dans un monde d'abondance ahurissante, il est inacceptable que des gens meurent de faim. Nous devons agir maintenant.    


Faites un don aujourd'hui pour nous aider à éviter la famine et à sauver des vies. Grâce à vos contributions, l'OIM fournira, à ceux qui en ont le plus besoin, de l'eau, des soins de santé, des abris et de l'argent pour acheter d'autres produits de première nécessité.


Signataires

  • M. Martin Griffiths, Coordonnateur des secours d'urgence et Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires (OCHA)
  • M. Qu Dongyu, Directeur général de l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO)
  • Mme Shahin Ashraf, Présidente par intérim du Conseil international des agences bénévoles (ICVA) (responsable de la sensibilisation mondiale - Islamic Relief Worldwide)
  • M. Ignacio Packer, Directeur exécutif, Conseil international des agences bénévoles (ICVA)
  • M. Samuel Worthington, Directeur général, InterAction
  • Mme Janti Soeripto, Présidente et Directrice générale, Save the Children États-Unis
  • Mme Tjada D'Oyen McKenna, Directrice générale, Mercy Corps
  • M. António Vitorino, Directeur général, Organisation internationale pour les migrations (OIM)
  • Mme Nada Al-Nashif, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme par intérim (HCDH)
  • M. Andrew Morley, Président du Comité directeur pour la réponse humanitaire (SCHR) (Président et World Vision International)
  • Mme Sofia Sprechmann Sineiro, vice-présidente du SCHR (secrétaire générale de CARE International)
  • M. Gareth Price-Jones, Secrétaire exécutif, Comité directeur pour l'action humanitaire (SCHR)
  • Mme Cecilia Jimenez-Damary, Rapporteur spécial des Nations Unies sur les droits de l'homme des personnes déplacées à l'intérieur de leur propre pays
  • M. Achim Steiner, Administrateur, Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD)
  • Dr. Natalia Kanem, Directrice exécutive, Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP)
  • Mme Maimunah Mohd Sharif, Directrice exécutive, Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat)
  • M. Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés (HCR)
  • Mme Catherine Russell, Directrice générale, Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF)
  • M. David Beasley, Directeur exécutif, Programme alimentaire mondial (PAM)

[1] La famine est une définition technique basée sur des seuils spécifiques : au moins 20% de la population est touchée, environ un enfant sur trois souffre de malnutrition aiguë et deux personnes meurent par jour pour 10 000 habitants en raison de la famine seule ou de l'interaction de la malnutrition et de la maladie.