Communiqué
Global

Le bien-être et la sécurité des travailleurs migrants au Liban se détériorent davantage depuis l'explosion de Beyrouth

Plus de 90 pour cent des travailleurs migrants interrogés par l’équipe de la Matrice de suivi des déplacements de l'OIM au Liban ont fait état de difficultés financières depuis les explosions de Beyrouth. Photo : OIM/Muse Mohamed

Beyrouth - Les deux explosions dans le port de Beyrouth ont laissé, au cours des deux derniers mois, des milliers de travailleurs migrants du pays dans le dénuement et dans un besoin urgent d'assistance, selon des données récentes recueillies par la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l'Organisation internationale pour les migrations (OIM).

Le Liban, pays de près de sept millions d'habitants, compte environ 400 000 travailleurs migrants*, dont beaucoup viennent de pays parmi les plus pauvres du monde. Au lendemain de l'explosion, bon nombre sont aujourd’hui dans la souffrance.

« Les migrants au Liban sont confrontés à une réalité de plus en plus désespérée. Un nombre croissant d'entre eux ont besoin d'un revenu plus durable, d'un endroit sûr où se loger, d'un moyen de se sortir de situations de violence ou d'exploitation ou simplement d'une chance de rentrer chez eux », a déclaré Carmela Godeau, Directrice régionale de l'OIM pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord.

« La communauté humanitaire est maintenant chargée de répondre par une aide durable », a-t-elle ajouté.

Les communautés de travailleurs migrants étaient déjà aux prises avec les effets néfastes de l'aggravation de la crise économique et de la crise de la COVID-19 avant même que les explosions ne se produisent. À l'époque, l'OIM estimait que 24 500 travailleurs migrants avaient été directement touchés par l'explosion - ayant perdu leur emploi, leur maison ou leurs moyens de subsistance. Depuis, la situation s'est détériorée pour beaucoup d'entre eux.

L'analyse d'une évaluation des besoins coordonnée par la Croix-Rouge libanaise avec le soutien de la DTM indique que les besoins post-explosion des familles de ressortissants étrangers - qui englobent les travailleurs migrants - divergent de ceux des ménages libanais.

Les ressortissants étrangers ont déclaré que leurs besoins principaux sont l'argent et la nourriture, indiquant leur besoin urgent de services de base. En comparaison, le besoin le plus important des ménages libanais est la réparation des abris.

Dans un autre sondage de la DTM ciblant uniquement les travailleurs migrants, 91 pour cent ont fait état de difficultés financières - beaucoup affirmant qu'ils ont besoin d'un soutien accru pour payer leur loyer et qu'ils ont du mal à trouver du travail dans un environnement économiquement de plus en plus précaire. Soixante-dix pour cent des personnes interrogées ont indiqué qu'elles souhaitaient retourner dans leur pays d'origine dans les trois prochains mois.

« De plus en plus de travailleurs migrants se retrouvent à dormir dans la rue ou sont contraints de rester dans des lieux clos, souvent dans une seule etmême pièce. Nous sommes très inquiets que la COVID-19 se répande parmi cette population », a déclaré Mme Godeau.

« La perte de revenus associée à des conditions de vie précaires exposent encore plus les migrants qui étaient déjà susceptibles de tomber entre les mains des trafiquants ».

Une évaluation de suivi - qui était centrée sur les migrants originaires du Bangladesh, d'Égypte, d'Éthiopie et du Soudan - a également révélé qu'un nombre croissant de migrants ne pouvaient pas accéder aux soins de santé, surtout par rapport aux Libanais qui sont également touchés.

Six principaux besoins prioritaires des ressortissants étrangers et libanais interrogés :

En réponse aux besoins identifiés par la DTM, l'OIM continue de répondre à ces besoins urgents.

L'Organisation a aidé 85 migrants à rentrer volontairement chez eux grâce à un financement des gouvernements allemand et danois. L'OIM a également fourni une aide en espèces à 157 migrants - leur permettant de payer le loyer, la nourriture et d'autres services de base.

*Ce nombre est probablement une sous-estimation en raison du statut irrégulier de nombreux migrants au Liban.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Tala Al-Khatib, OIM Liban, Email : talkhatib@iom.int, Tel : +96176042080 ou Angela Wells au siège de l'OIM, Email : awells@iom.int, Tel : +41 79 403 50365