Communiqué
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« Le Burkina Faso est bien ! » : sensibilisation sur la migration irrégulière au Burkina Faso

Community leaders participate in an awareness raising workshop in Burkina Faso. Photo: IOM/François-Xavier Ada-Affana

Tenkodogo - « J’ai beaucoup souffert pendant mon périple et je ne souhaite cela à personne. C’est pourquoi j’ai rejoint une troupe de théâtre, pour sensibiliser mes frères et sœurs sur les dangers de la migration irrégulière. Et pour les aider à prendre des décisions éclairées », raconte Abdoul Balima. 

Abdoul est membre de la troupe de théâtre Wati Nooma (« la vie est belle ici » en langue moré), qui s’est joint à 24 autres acteurs communautaires de la région du Centre-Est du Burkina Faso, formés par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) aux techniques de mobilisation communautaire. L’objectif est de permettre à ces voix de sensibiliser efficacement les jeunes aux dangers de la migration irrégulière. 

La formation de deux jours organisée la semaine dernière (20-21 février) a réuni des migrants de retour, des mères de jeunes migrants, des chefs traditionnels, des jeunes entrepreneurs et des représentants gouvernementaux. Ensemble, ils ont réfléchi aux meilleures stratégies de mobilisation communautaire pour sensibiliser les jeunes de la région aux dangers de la migration irrégulière. 

La région du Centre-Est est la communauté la plus touchée par la migration irrégulière au Burkina Faso. En 2018, 56 pour cent des migrants aidés au retour volontaire au Burkina Faso par l’OIM venaient de cette région. 

« Aujourd’hui, les dangers de la migration irrégulière comme la traite, le trafic illicite ou même la mort, sont visibles dans nos communautés », a déclaré Oubda Aristide, chef traditionnel, pendant la formation. « En tant que chef traditionnel, la première solution que je propose est de sensibiliser les jeunes pour les aider à comprendre que le dangereux périple comprend des risques importants et qu’ils peuvent réussir ici en exploitant les possibilités existantes au sein de leurs communautés, en particulier dans l’agriculture », a-t-il déclaré. 

La migration de jeunes « en pleine capacité physique » depuis la région est plus souvent due à une situation économique précaire, et à des facteurs sociaux et culturels. Il est donc crucial d’adopter une approche participative à la sensibilisation. La mobilisation communautaire répond à ce besoin en permettant aux membres de la communauté de s’approprier ce thème et en renforçant leurs capacités à organiser des dialogues communautaires afin de changer les comportements. 

Dans le cadre de cette campagne, la troupe de théâtre Wati Nooma sillonnera la région du Centre-Est afin d’organiser des représentations, des projections de films et des dialogues communautaires avec le soutien de mobilisateurs formés. 

La formation fait partie de la campagne #FasoNooma (« Le Faso est bien » en langue moré) lancée le 25 février 2019 à Tenkodogo, en présence d’Abibatou Wane, chef de mission de l’OIM au Burkina Faso, et d’Antoine Ouedraogo, gouverneur de la région du Centre-Est. La campagne vise à sensibiliser les jeunes Burkinabés aux risques de la migration irrégulière et aux possibilités d’emploi dans la région à travers des forums, des compétitions de football, des émissions de radio et des concours de slam. 

La campagne #FasoNooma est financée par le Fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique par l’intermédiaire de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants au Burkina Faso, les gouvernements italien et belge par l’intermédiaire du projet pour la jeunesse, l’emploi et la migration au Centre-Est du Burkina Faso, et le Département britannique pour le développement international (DIFD) par l’intermédiaire du projet intitulé « Safety, Support and Solutions in the Central mediterranean Route. » 

A l’occasion de la 26ème édition du Festival panaméricain du film et de la télévision (FESPACO), l’OIM décernera des prix aux jeunes journalistes et blogueurs qui ont participé au concours vidéo sur le thème « jeunesse et migration », organisé en janvier 2018. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Judicael Lompo, OIM Ouagadougou, Tel. + (226) 57 95 95 62, email : jlomp@iom.int ou Emmanuel Kansie, Tel. + (226) 74 93 80 24, email : ekansie@iom.int