Communiqué
Global

Le chômage rend les hommes en Ukraine, au Belarus et au Moldova vulnérables à la traite

Ukraine - Une étude de l’OIM sur la traite des hommes originaires d’Ukraine, du Belarus et du Moldova, montre que le risque de tomber entre les mains de trafiquants ne dépend pas du niveau scolaire et du lieu de résidence de la victime. 

Plus de la moitié des hommes victimes de traite interrogés et aidés par l’OIM en Ukraine, en République de Moldova et au Belarus*, ont une formation professionnelle et 24 pourcent ont un diplôme de l’enseignement supérieur. Quelque 71 pourcent d’entre eux proviennent de zones urbaines, d’après l’étude, qui a été demandée par l’OIM et financée par le Ministère norvégien des affaires étrangères. 

Entre 2010 et 2015, les missions de l’OIM en Ukraine, au Belarus et au Moldova ont fourni une aide à 3 330 hommes qui ont été victimes d’exploitation. Quelque 2 417 hommes victimes ont été identifié en Ukraine, 774 au Belarus et 139 au Moldova. En Ukraine et au Belarus, la proportion d’hommes est supérieure à celle des femmes victimes de traite identifiées par l’OIM depuis 2012. 

« Le nombre d’hommes qui se retrouvent victimes de trafiquants dans la région pourrait être bien plus élevé car beaucoup ne sollicitent pas d’aide », a déclaré Manfred Profazi, chef de mission de l’OIM en Ukraine. « Le but de l’étude était de mieux comprendre la situation de traite des hommes en Ukraine, au Belarus et au Moldova, afin de renforcer la réponse au problème. » 

L’étude montre que le principal facteur qui pousse les hommes de ces trois pays à accepter des offres dangereuses est la fermeture généralisée des usines où une grande partie de la population locale travaillait. 

Un autre facteur d’incitation important est la différence de rémunération considérable entre le marché du travail local et le marché du travail en Fédération de Russie, principal pays de destination pour les victimes de traite ukrainiennes, moldaves et birmanes, qui représente 80 pourcent des cas de traite examinés dans l’étude. 

Plus de la moitié des hommes victimes de traite interrogés par l’OIM ont été exploités dans le secteur de la construction. Un répondant sur cinq travaillait dans l’agriculture, dans des serres et dans la cueillette saisonnière de fruits et légumes (Ukraine et Belarus) et dans le gardiennage de troupeau (Moldova). 

La majorité des répondants (78 pourcent) ont indiqué avoir été exploités seulement une fois, 14 pourcent deux fois et 8 pourcent trois fois. Un répondant sur cinq a confirmé être prêt à repartir si on leur promettait un emploi, mais dans un autre pays. 

La principale source d’information sur les offres d’emploi qui ont conduit à l’exploitation était des proches, des amis et des connaissances des victimes. « Lorsque des hommes acceptent des offres d’emploi douteuses transmises par des amis et des connaissances, ils sont moins susceptibles de vérifier les employeurs et les conditions de recrutement », a déclaré Nataliia Gusak, directeur de l’Ecole des travaux sociaux à l’Université nationale de Kiev, auteur de l’étude. 

Les résultats de l’étude confirment la nécessité d’organiser des campagnes de prévention à grande échelle, ciblant les hommes en tant que groupe à risque, et de les sensibiliser à leurs droits, aux conséquences du franchissement d’une frontière, aux conditions de travail dans les pays de destination, et aux mesures de sécurité qui peuvent être prises avant le départ pour éviter de tomber dans le piège de la traite. 

Pour plus d’informations, rendez-vous sur : http://www.iom.int/sites/default/files/press_release/file/IOM-Ukraine-Trafficking-in-Men-for-Labour-Exploitation.pdf 

*Au total, 153 hommes victimes de traite pour l’exploitation du travail, aidés par les missions de l’OIM en Ukraine, au Belarus et au Moldova entre 2010 et 2015, ont été interrogés en 2016. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Varvara Zhluktenko, OIM Ukraine, Tel. +38 044 568 50 15, 067 447 97 92 Email: vzhluktenko@iom.int