Communiqué
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Le Kenya met en service une ligne d’assistance téléphonique pour lutter contre la traite

Nairobi - La lutte contre la traite des êtres humains au Kenya a pris une dimension nouvelle. Ce mois-ci, il a été proposé de mettre en place une ligne d’assistance téléphonique qui accélérera la réponse qu’apportent les autorités locales et le Secrétariat de la lutte contre la traite (CTiP) aux signalements de cas de traite et qui mènera à l’arrestation des auteurs. La ligne est la première du genre au Kenya et prendra exemple sur le numéro d’assistance téléphonique pour les enfants maltraités actuellement géré par le Département de l’enfance et de la protection sociale qui abrite le Secrétariat CTiP. 

La proposition de ligne d’assistance est le fruit du travail du Département des services pour l’enfance et du CTiP, qui ont co-organisé un atelier avec le Ministère du travail et de la protection sociale et l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations (7-8/11), où le projet a été dévoilé. Les opérations de la permanence téléphonique seront surtout déployées dans des districts comme le comté de Kakamega, situé à l’ouest du Kenya, à la frontière avec l’Ouganda. 

Kakamega est un comté d’origine et de transit pour les victimes de traite. Il est donc indispensable de sensibiliser et de favoriser la coopération pour remédier à ce problème. Carren Ogoti, Présidente du Secrétariat CTiP, a déclaré que les comtés privilégiés pour les activités du Mécanisme d’orientation national étaient ceux qui ont signalé un nombre élevé de cas de traite d’êtres humains et d’enfants. 

« A Kakamega, il est parfois difficile de prouver un cas de traite. Dans les zones rurales, les incidents signalés sont considérés comme des « vols d’enfants » et non comme des cas de traite », a confié Benta Ochieng, une participante représentant les services de mise à l’épreuve et de suivi. 

Esther Wasige, coordonnatrice de pays pour les enfants à Busia, a expliqué que les trafiquants trouvaient de nouvelles méthodes de fonctionnement, rendant difficile les poursuites en justice. 

L’atelier ainsi centré sur l’activation du Mécanisme national d’orientation pour l’aide aux victimes de traite a réuni 31 participants (18 hommes et 13 femmes). Il faisait partie du Programme BMM (Better Migration Management ou Meilleure gestion des migrations), qui vise à améliorer la gestion des migrations dans la région, et en particulier à répondre à la traite et au trafic illicite de migrants dans et depuis la corne de l’Afrique. 

Le Programme BMM est un programme régional financé par le Fonds fiduciaire de l’UE pour l’Afrique et le Ministère fédéral allemand pour la coopération économique et le développement (BMZ). Il est coordonné par la Deutsche Gesellschaft für Internationale Zusammenarbeit (GIZ) et mis en œuvre par le biais de ses partenaires, notamment l’OIM, l’ONUDC, Expertise France, le Département italien de la sécurité publique, CIVIPOL et le Conseil britannique. 

Outre le Kenya, le Programme BMM est actif à Djibouti, en Erythrée, en Ethiopie, en Somalie, au Soudan, en Ouganda et au Soudan du Sud. Au Kenya, il aide activement le gouvernement à renforcer ses capacités dans la mise en œuvre à la fois du Plan d’action national sur la lutte contre la traite des êtres humains et du Mécanisme national d’orientation. 

Le CTiP a pris des mesures pour mettre des structures en place afin de lutter contre la traite des êtres humains, notamment la délégation progressive du travail d’identification, d’aide et de protection des victimes de traite, aux comtés. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Etsuko Inoue, OIM Nairobi, Tel : +254204221000, Email : einoue@iom.int