Communiqué
Global

Le nombre de migrants quittant le Yémen pour la corne de l’Afrique dépasse les 10 000

Kenya - L’OIM poursuit son aide humanitaire aux migrants, aux réfugiés et aux ressortissants de pays tiers arrivant dans la corne de l’Afrique après avoir fui la crise au Yémen. 

Cette semaine, le nombre total d’arrivées dans la corne de l’Afrique, notamment à Djibouti, au Somaliland et au Puntland s’élève à environ 10 263 depuis le début du conflit.

Avec 8 344 arrivées, Djibouti reçoit la majorité des personnes. Sur ce nombre, plus de 60% sont des ressortissants de pays tiers ayant besoin d’aide pour rentrer chez eux.

« Djibouti est le pays le plus surchargé avec 5 104 ressortissants de pays tiers, 2 151 Yéménites et 1 089 ressortissants de Djibouti arrivés dans le pays », a déclaré Craig Murphy, Coordinateur du projet pour la migration composite.

« La plupart des personnes fuient le Yémen par bateau, en traversant le Golfe d’Aden et la Mer rouge depuis Aden, et arrivent enfin à Djibouti, aux ports d’Obock et de Djibouti. »

Le 23 avril, un bateau est arrivé au port de Djibouti avec environ 145 personnes à bord. La plupart des passagers du bateau étaient yéménites mais il y avait également des Américains et des Britanniques.

Un Yéménite de 29 ans, qui a demandé à ne pas être identifiée, a déclaré : « Nous avons décidé de partir parce que la situation au Yémen devenait trop difficile. Nous avons vu des gens blessés et mourants dans notre quartier d’Aden. Il y avait de nombreux snipers sur les toits des bâtiments et c’était trop dangereux. »

Hier, il a décidé de fuir par bateau avec sa mère et ses frères et sœurs et ils ont enduré une traversée maritime de 14 heures pour atteindre Djibouti. « Dieu merci, la mer était calme donc nous n’avons pas eu de problèmes », a-t-il confié.

Au moment de leur fuite, son père était dans une autre ville à la recherche d’autres membres de la famille. Ils ont été séparés et il n’a pas pu les rejoindre en raison des barrages routiers.

« Je veux aller dans un autre pays parce que j’ai beaucoup d’idées mais mon pays (le Yémen) ne peut pas m’aider », a-t-il ajouté.

Un autre Yéménite de 66 ans arrivé à bord du même bateau ne souhaitait pas divulguer son nom. Il travaillait en tant qu’agent de sécurité au port d’Aden.

« Les snipers tiraient partout. Ils nous tiraient dessus. Ils veulent nous chasser de notre pays mais ils ne peuvent pas ! » a- t-il déclaré.

Il est arrivé avec les seuls vêtements qu’il portait. D’habitude, le coût de la traversée par bateau depuis Aden vers Djibouti est d’environ 50 dollars par personne. Aujourd’hui, le tarif est passé à 200 dollars à mesure que davantage de gens continuent de fuir le Yémen. Toutefois, comme il n’avait pas d’argent, les exploitants du bateau l’ont laissé monter à bord gratuitement et d’autres passagers lui ont donné de l’eau et de la nourriture.

« Si vous avez connaissance d’une possibilité d’asile politique dans d’autres pays, dites-leur d’accepter ce vieil homme pour lui permettre de vivre en paix », a-t-il déclaré au personnel de l’OIM.

L’OIM à Djibouti a jusqu’ici aidé 156 ressortissants de pays tiers avec les demandes de visa, l’hébergement de transit et les réservations pour le transport aérien ou terrestre vers d’autres destinations. Quelque 98 migrants éthiopiens ont été rapatriés en Ethiopie lors d’une opération de l’OIM le 23 avril. 

À la périphérie d’Obock, l’OIM dirige un Centre de réponse à la migration qui fournit un hébergement temporaire aux migrants et aux ressortissants de pays tiers. En outre, le HCR construit un camp de réfugiés pour les réfugiés yéménites à Obock.

Dans le reste de la région, le Puntland, en Somalie, a jusqu’ici accueilli 1 132 personnes, dont bon nombre sont arrivés de Bossaso. A Berbera, au Somaliland, 787 personnes sont arrivés jusqu’ici. Il n’y a eu aucune arrivée enregistrée cette semaine en Somalie.

Pour plus d’informations, veuillez contacter T. Craig Murphy, OIM Kenya, Tel; +254 717 711 822, Email: cmurphy@iom.int