Communiqué
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Le Panel de haut-niveau appelle à adopter une nouvelle vision des migrations africaines

Genève - Une réunion de deux jours du Panel de haut-niveau sur les migrations pour l’Afrique (HLPM en anglais) a débuté le 28 mai à Genève, en Suisse. La réunion, qui se termine aujourd’hui, (29/05) vise à émettre des recommandations pour aider l’Afrique à établir des arguments afin de faciliter une migration sûre, ordonnée et régulière et contribuer à la mise en œuvre du Pacte mondial sur la migration.

Dans ses remarques de bienvenue, Ellen Johnson Sirleaf, ancienne Présidente du Libéria et Présidente du HLPM, a fait observer qu’en dépit du travail déjà accompli en matière de migration en Afrique et de toutes les analyses et preuves empiriques, « la vérité est que nous avons laissé la perception l’emporter sur la réalité et n’avons pas intégré les avantages de la migration dans nos propres politiques ». 

Mme Sirleaf a ajouté que l’un des messages clés émergeant du travail du Panel concerne la nécessité pour les États africains « de suivre un plan d’action et une mise en œuvre rigoureuse en vue d’exploiter la contribution positive des migrants à la croissance inclusive et au développement durable ».

Faisant référence aux prévisions de la Banque africaine de développement (BAD), selon lesquelles le PIB réel de l’Afrique passera de 3,6% en 2017 à 4,1% en 2018, Mme Sirleaf a évoqué les possibilités économiques découlant de la récente création de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), la qualifiant de « bloc commercial réunissant le plus grand nombre de pays depuis la création du World Trade Center », avec un marché potentiel de 1,2 milliard de personnes et un PIB de 2 500 milliards de dollars.

Dans la même optique, la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l’Afrique (CEA), Vera Songwe, a indiqué que grâce à la ZLECA, le continent « surfait sur l’une de nos plus grandes réussites de ces dernières années ». 

Mme Songwe a souligné la nécessité de sensibiliser les dirigeants africains « afin que la migration fasse partie intégrante du programme politique national » et n’affaiblisse pas la démocratie et la gouvernance. Elle a fait allusion à la collaboration étroite entre la CEA et l’OIM en vue de produire des données de haute qualité.

Décrivant les efforts en cours pour « un nouveau panafricanisme économique », le responsable de la CEA met en lumière les liens étroits entre la ZLECA et le Protocole sur la libre circulation des personnes, reconnaissant que le principe de libre circulation des personnes, et pas seulement des biens et services, était nécessaire pour réaliser la transformation économique du continent. 

William Lacy Swing, Directeur général de l’OIM, a déclaré qu’un milliard de personnes sont actuellement en mouvement à travers le monde, « plus que jamais dans l’histoire de l’humanité. » Il a décrit les réactions négatives à la crise migratoire comme « un parfait orage ». Le DG Swing a déploré le fait que certains pays « tentent de protéger une réalité qui n’existe plus » et a attiré l’attention sur les « contributions historiques et considérables qu’apportent les migrants. »

Reconnaissant la nécessité de disposer de données et de les analyser pour établir des arguments solides, le DG Swing a exprimé son souhait que le travail du HLPM aide à attirer l’attention sur les contributions des migrants, non seulement en ce qui concerne les rapatriements de fonds mais aussi les « transferts sociaux » grâce à l’expertise et au savoir-faire technique, ainsi qu’aux investissements des entreprises et au commerce des populations de la diaspora.

Ajay Kumar Brandeo, Observateur permanent de l’Union africaine auprès du Bureau des Nations Unies à Genève, s’est exprimé devant le Panel au nom du Commissaire aux affaires sociales de l’Union. Il a souligné la contribution de la CUA aux politiques régionales pour une migration sûre, ordonnée et régulière en Afrique, notamment à une initiative conjointe de l’OIM, de l’Organisation internationale du travail (OIT) et de la CEA afin de développer une position africaine commune dans les négociations en cours sur le Pacte mondial sur la migration, ainsi qu’un projet conjoint phare sur la migration de main-d’œuvre.

Suite à la séance d'ouverture, 10 membres et représentants du HLPM ont fait part de leurs points de vue sur les questions clés de la migration en Afrique ainsi que sur les domaines dans lesquels le HLPM devrait concentrer ses efforts de sensibilisation. Ces contributions seront intégrées dans la version finale du rapport, qui devrait être finalisée à temps pour le Sommet de l'Union africaine en janvier 2019.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Joel Millman, siège de l’OIM, Tel : +41227179486, Email : jmillman@iom.int