Communiqué
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Le premier centre d’accueil pour les victimes de traite s’ouvre au Niger

Le 19 juillet, l’OIM et les autorités locales ont ouvert le premier centre d’accueil pour les victimes de traite au Niger. Photo : OIM/Margaux Follenfant

Zinder - Le Niger, carrefour migratoire majeur en Afrique de l’Ouest et en Afrique centrale, voit de nombreux migrants vulnérables transiter par le pays, notamment des victimes de traite avérées et potentielles. Entre 2016 et 2019, l’OIM a aidé 326 victimes de traite, dont la plupart étaient des mineurs (34%) provenant du Nigéria (49%), du Niger (24%) et du Bénin (14%). En outre, de nombreux ressortissants nigériens sont victimes de traite et d’exploitation, au Niger et à l’étranger. 

A la veille de la Journée mondiale de lutte contre la traite des personnes le 30 juillet, l’OIM et l’Agence nationale pour la lutte contre la traite des personnes (ANLTP) au Niger ont ouvert, la semaine dernière (17/07), le premier centre d’accueil pour les victimes de traite dans le pays, situé dans la région de Zinder. 

Pour répondre au besoin croissant d’aide sur mesure pour les cas vulnérables, le centre d’accueil a été construit dans le cadre du projet intitulé Renforcer les capacités à lutter contre la traite des personnes au Niger, mis en œuvre entre février 2017 et janvier 2020, conformément au Plan national d’action sur la traite des personnes (NAP) et ses priorités, et avec le soutien du Bureau du Département d’Etat américain chargé de contrôler et de combattre la traite des personnes. 

Lorsqu’ils décident d’entreprendre ce périple migratoire, de nombreux migrants sont dupés par des passeurs sur leur destination finale et les perspectives financières qui les attendent. Hadiza, par exemple, s’est vue promettre par « l’amie d’une amie » un voyage gratuit vers l’Europe et un emploi dans un restaurant à son arrivée. « C’est ce qu’elle m’avait promis », se souvient Hadiza

« Une fois dans le pays de transit ou de destination, ces migrants se retrouvent souvent victimes de travail forcé et/ou d’exploitation sexuelle », a déclaré Eva Pons, chargée de la protection à l’OIM au Niger. « Les migrants qui passent par des voies irrégulières sont plus vulnérables aux exactions pendant leur périple et deviennent les proies faciles des trafiquants. » 

Pour renforcer la capacité des autorités à lutter contre la traite des personnes au Niger, le projet propose d’avoir recours à des abris pour victimes de traite, et de déployer une campagne au sein des communautés d’accueil impactées par les flux migratoires afin de sensibiliser à la traite d’êtres humains et à ses facteurs de risque. 

Dans les centres, les victimes potentielles peuvent être identifiées correctement et recevoir la bonne aide médicale et psychosociale, ainsi qu’une assistance socioéconomique, administrative et juridique. Pour mieux appuyer leur relèvement, les victimes de traite bénéficieront également d’une aide à la réintégration individuelle dans leurs pays ou communautés d’origine dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration

Le Plan national d’action (NAP) prévoit de construire trois centres d’accueil différents pour les victimes de traite dans les régions de Zinder, d’Agadez et de Niamey. Après avoir équipé le centre, l’OIM l’a remis entre les mains du gouvernement mais continuera de soutenir le centre jusqu’en janvier 2020. 

« Le centre d’accueil pour les victimes de traite à Zinder n’est pas seulement le premier centre de soutien aux victimes au Niger mais aussi le premier en Afrique francophone », a déclaré le Directeur général de l’ANLTP, Gogé Maïmouna Gazibo, lors du lancement. Ce centre existe aujourd’hui grâce à la volonté des autorités étatiques et de l’OIM, qui soutiennent notre engagement à lutter contre la traite des personnes depuis le tout début. » 

L’OIM lutte contre la traite d’êtres humains au Niger depuis 2010 et aux côtés du gouvernement du Niger, déploie d’importants efforts pour lutter contre la traite d’êtres humains à l’intérieur du pays, en particulier dans le domaine de la prévention et de la protection des victimes. 

« Nous sommes très fiers de pouvoir nous tenir aux côtés de l’ANLTP et des autorités nationales en cette journée historique pour cet événement crucial dans la lutte contre la traite des personnes au Niger », a déclaré Barbara Rijks, chef de mission de l’OIM au Niger. « A cette occasion, l’OIM renouvelle son engagement à soutenir le gouvernement du Niger dans la lutte contre la traite et la protection de ses victimes. » 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Monica Chiriac, OIM Niger, Tel. +227 8931 8764, email : mchiriac@iom.int