Communiqué
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Le secteur privé se joint à l’OIM pour renforcer les compétences des rapatriés gambiens

A Gambian welding graduate with his start-up kit. Photo: IOM/2019 Mariam Njai

Banjul - Abba Wollow a quitté la Gambie en 2016 dans l’espoir d’atteindre l’Europe. « J’ai quitté la Gambie car le petit garage dans lequel je travaillais ne suffisait pas à faire vivre ma famille », a-t-il expliqué. « Je suis parti pour leur assurer un meilleur avenir. »

Au lieu de cela, son périple s’est achevé en Libye, où il est resté pendant deux ans, entre périodes de liberté et séjours en prison. « Quand je suis rentré, je trouvais toujours des solutions pour subvenir aux besoins de ma famille », a-t-il raconté des difficultés qu’il a rencontrées après être rentré chez lui volontairement en février 2018. 

En juin 2018, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a signé un accord avec le National Youth Service Scheme (NYSS), sous l’égide du Ministère de la jeunesse et des sports, afin de dispenser une formation technique et professionnelle à 200 migrants de retour gambiens. Grâce à cet accord, le NYSS tire profit de l’expertise de quatre entreprises du secteur privé et de deux centres de formation gouvernementaux afin de dispenser une formation dans différents domaines de compétence à des rapatriés comme Abba. 

« Je suis heureux d’avoir la chance de suivre une formation de trois mois en mécanique », a déclaré Abba, qui fait désormais partie des 101 jeunes Gambiens à participer au programme. Mardi 19 mars 2019, les jeunes étudiants ont officiellement reçu leur diplôme pour leur formation de trois mois dans les secteurs de la construction, de la menuiserie, de l’électronique, de la mécanique, de la plomberie, de la couture et du soudage, entre autres. Chacun d’entre eux recevra un kit de démarrage comprenant les principaux matériaux et outils nécessaires à la création et à la gestion d’un atelier dans leur domaine de prédilection. 

La remise des diplômes, la deuxième en quatre mois, témoigne de l’engagement de l’OIM dans la réintégration durable de plus de 3 600 Gambiens qui ont souhaité rentrer volontairement de Libye et du Niger depuis 2017. 

« Nous avons reconnu le potentiel considérable et la volonté des rapatriés de « réussir en Gambie », en leur donnant l’impulsion finale pour acquérir des compétences utiles sur le marché du travail », a déclaré Fumiko Nagano, chef de mission de l’OIM en Gambie. « Cela ne serait pas possible sans nos partenaires du secteur privé, qui ont mis leur expertise à contribution pour donner aux rapatriés les outils dont ils ont besoin pour réussir. » 

« En tant que représentants du secteur privé, nous pouvons apporter des compétences aux rapatriés ou faciliter leur placement professionnel. Nous leur permettons ainsi de dépendre de leurs propres moyens de subsistance », a déclaré Jean Abel Thomas, du Centre de développement des compétences de Fajara. Nous enseignons à nos étudiants que l’on peut transformer les compétences acquises en quelque chose de lucratif », a-t-elle ajouté, soulignant le rôle croissant du secteur privé dans l’aide aux migrants vulnérables. 

« En novembre dernier, 13 Gambiens ont été les premiers étudiants à obtenir un diplôme en élevage de volaille et en création d’entreprise. « J’ai réussi à vendre presque tous mes poulets. Ma clientèle a fortement augmenté », a confié Lamin, l’un des diplômés, trois mois après la création de son élevage. Comme Lamin, d’autres espèrent voir grandir leur exploitation pour créer de l’emploi au sein de leur communauté. 

« Les kits de démarrage que vous recevrez faciliteront grandement votre réintégration, en espérant que vous pourrez créer votre propre entreprise ou même créer des emplois en Gambie », a réitéré Stephane Meert, responsable de la coopération pour la Délégation de l’UE, dans son discours aux diplômés de la formation. 

Le programme de formation technique et professionnelle est mis en œuvre dans le cadre de l’Initiative conjointe UE-OIM pour la protection et la réintégration des migrants. Depuis janvier 2017, l’OIM a aidé plus de 3 600 Gambiens bloqués en Libye et au Niger à rentrer chez eux. En mars 2019, près des deux tiers d’entre eux ont reçu une aide à la réintégration. Garantir la réintégration durable des migrants de retour nécessite une approche collaborative forte avec les partenaires du gouvernement, de la société civile et du secteur privé.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Miko Alazas, OIM Gambie, Tel : +220 330 3168, Email : aalazas@iom.int ou rendez-vous sur www.migrationjointinitiative.org.