Communiqué
Global

Le secteur privé soutient les initiatives de lutte contre la traite à Madagascar

Antananarivo - « Maintenant que je suis de retour chez moi, je vais pouvoir redémarrer ma vie », déclare une femme malgache suite à son rapatriement vers la capitale de la nation insulaire de Madagascar, qui se situe au large du sud-est de l’Afrique.

Des milliers de femmes malgaches sont employées en tant que travailleuses domestiques au Liban, au Koweït et en Arabie saoudite et sont confrontées à l’exploitation. Des centaines de femmes malgaches sont envoyées sous de faux prétextes de travail légal en Chine et se retrouvent exploités dans le travail forcé et vendues pour être mariées de force.

Pendant les six premiers mois de l’année, un nombre record de plus de 200 femmes victimes de traite ont été aidées à retourner à Madagascar. Elles partagent toutes un sentiment d’espoir sur ce que sera leur vie à partir d’aujourd’hui. »

Malheureusement, pour beaucoup d’autres, l’avenir reste sombre. La traite des personnes reste un défi considérable dans le pays. D’après l’OIM et l’étude de ses partenaires, les femmes sont particulièrement vulnérables et sujettes à l’exploitation sexuelle et au travail forcé dans le secteur domestique à l’intérieur du pays, et au-delà des frontières.

Aujourd’hui (30 juillet, Journée mondiale de lutte contre la traite), le Bureau de coordination national pour la lutte contre la traite des êtres humains (BNLTEH) a organisé un événement de sensibilisation aux risques de la migration dangereuse et à la traite des personnes.

Avec le soutien de l’OIM, l’événement a été organisé dans le hall principal de l’Aéroport international d’Antananarivo, géré par Ravinala Airports S.A. - un consortium composé de Meridiam, Aéroports de Paris (ADP), Bouygues Bâtiment International (BBI) et Colas - qui développent et gèrent les aéroports d’Antanarivo et de Nosy Be, sous concession.

Les voyageurs et visiteurs ont eu l’occasion d’échanger leurs points de vue avec l’OIM et le personnel du BNLTEH sur la traite des personnes à Madagascar, et de visionner un court clip vidéo sur les risques associés à la migration internationale dangereuse pour travailler. La préparation des supports de la campagne de sensibilisation et l’événement à l’aéroport ont été financés par Ravinala Airports S.A.

Dans ses commentaires à la presse en marge de la campagne de sensibilisation, Daniel Silva y Poveda, chef de mission de l’OIM à Madagascar, fait remarquer que « l’initiative d’aujourd’hui est un excellent exemple de l’engagement pris par les acteurs du secteur privé dans la lutte contre la traite des personnes. La lutte contre la traite n’est pas la seule responsabilité des gouvernements. Elle est celle de la société toute entière. Nous remercions Ravinala Airports S.A. d’avoir initié ce type d’engagement à Madagascar et de montrer l’exemple. »

Pour sa part, Nicolas Deviller, PDG adjoint de Ravinala Airports S.A., a souligné que les « aéroports sont la porte principale pour les personnes qui souhaitent quitter Madagascar ou y entrer. La lutte contre la traite des personnes ne peut être accomplie que par Ravinala Airports seul. Nous devons travailler avec l’OIM et le BNLTEH pour sauver des vies. » Felana Ratsimbazafy, Directrice Qualité, santé, sécurité, social et environnement à Ravinala Airports a ajouté que « financer cette campagne peut prévenir la migration dangereuse et aider les victimes de ce crime à chercher de l’aide. Elles ne sont pas seules. »

L’OIM œuvre en partenariat avec les gouvernements, d’autres agences des Nations Unies, des organisations internationales et non gouvernementales, le secteur privé et les partenaires du développement sur tous les aspects des réponses à la traite - prévention, protection et poursuites. Depuis le milieu des années 90, l’OIM et ses partenaires ont fourni une protection et une aide à près de 100 000 hommes, femmes et enfants, qui ont été victimes de traite pour l’exploitation sexuelle ou le travail forcé, l’esclavage ou des pratiques s’y apparentant, la servitude ou le prélèvement d’organes.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Daniel Silva y Poveda, OIM Madagascar, Tel. +261 3 56 54 954, email : dsilva@iom.int