Communiqué
Global

Les marins et pêcheurs ukrainiens sont exposés au risque de traite

Ukraine - D’après un nouveau rapport de l’OIM, publié conjointement avec l’Institut NEXUS, Centre international de recherche et de politique sur les droits de l’homme, les marins et pêcheurs en Ukraine qui cherchent un emploi par le biais d’organismes de recrutement légaux, pourraient être victimes de traite en mer.

Le rapport est fondé sur une étude de 46 hommes victimes de traite en Russie, en Turquie et en Corée du Sud à bord de bateaux portant des drapeaux panaméens et russes qui ont entrepris des activités illégales de pêche au crabe ou de transport de cargo. Ce rapport est le premier de son genre à permettre un examen approfondi de la traite des marins venus d’Ukraine.

Il expose en détail les conditions de vie extrêmement difficiles à bord des bateaux, qui sont à l’origine de graves blessures, de maladies, voire même de décès. Les équipages se voyaient régulièrement refusés des soins médicaux et les trafiquants employaient la violence pour contrôler les hommes et prévenir la rébellion en matière de conditions de travail et de non-paiement.

Incapables de s’enfuir, les marins et les pêcheurs interrogés dans le cadre de l’étude ont affirmé avoir été forcés à travailler jusqu’à 22 heures par jour, sept jours sur sept, sans salaire, et avec très peu de nourriture et d’eau.

« Ces hommes ne correspondent pas au stéréotype des victimes de traite », a déclaré Rebecca Surtees, Chercheuse à l’Institut NEXUS et auteure du rapport. « Le fait que la pauvreté et l’absence d’éducation soient des facteurs de risque prédominants de traite est une idée reçue. Ces hommes ont reçu une éducation et ont travaillé à différents postes, notamment en tant que capitaines et navigateurs. »

La traite en mer a été dénoncée dans plusieurs régions et est de plus en plus reconnue comme un problème grave. Toutefois, certains aspects de l’expérience Ukrainienne sont uniques. D’après Rebecca Surtees, la plupart des hommes pensaient qu’ils signaient des contrats en bonne et due forme avec des compagnies maritimes et des employeurs fiables.

« La légitimité vraisemblable du processus de recrutement a empêché les victimes de se protéger de l’exploitation », déclare t-elle.

Identifier et aider les marins et pêcheurs victimes de traite est une opération extrêmement difficile car ce type de traite a lieu à l’abri des regards, en haute mer. Le rapport appelle à une plus grande vigilance sur cette forme de traite qui, d’après le rapport, ne reçoit actuellement pas suffisamment d’attention.

Des recommandations clés ont été faites, notamment sur l’amélioration des réglementations et de la responsabilité juridique des compagnies maritimes, de la réglementation du travail dans les secteurs maritime et piscicole, et de l’interaction entre les marins et les pêcheurs et les autorités portuaires, en vue d’identifier les cas de traite.

Le rapport préconise en outre de mettre en place des services sur mesure pour répondre aux besoins spécifiques des marins et pêcheurs victimes de traite, de renforcer les responsabilités juridiques des Etats du pavillon et de poursuivre les trafiquants.

Le rapport a été publié dans le cadre d’une série de recherches réalisées par l’OIM et l’Institut NEXUS sur la lutte contre la traite, qui a pour but d’améliorer les connaissances actuelles du phénomène de traite.

Cette étude a été rendue possible grâce au soutien du Bureau du Département d’Etat américain chargé de contrôler et de combattre la traite.

Le rapport est disponible sur : http://publications.iom.int/bookstore/index.php?main_page=product_info&cPath=41_7&products_id=940

Pour plus d’informations, veuillez contacter

Amanda Gould
OIM siège
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