Communiqué
Global

Les Nations Unies, le HCR et l’OIM lancent une campagne conjointe en vue de renforcer la solidarité avec les Vénézuéliens au Pérou

Lima - Les Nations Unies, l’OIM et le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, lancent la campagne Tu Causa es mi Causa (« ta cause est ma cause ») afin de renforcer la solidarité, de promouvoir l’intégration et de faire diminuer la xénophobie à l’encontre des Vénézuéliens au Pérou. 

La campagne a été lancée le 13 octobre à Lima, principale ville accueillant des Vénézuéliens au Pérou. Des événements parallèles se sont déroulés dans les villes frontalières de Tumbes et de Tacna. 

Près d’un million de Vénézuéliens sont arrivés au Pérou depuis 2016, dont plus de 150 000 ont demandé le statut de réfugié et 108 000 ont été régularisés entre 2017 et 2018 par l’obtention d’un permis de résidence temporaire (PTP en espagnol). 

Bien que la générosité du gouvernement et du peuple péruvien soit exemplaire, la lutte contre la xénophobie est une priorité car quelque 1 250 personnes continuent d’entrer chaque jour dans le pays et les discriminations sont en hausse.

Un récent sondage réalisé par l’entreprise de sondage IPSOS et soutenu par le HCR (810 personnes interrogées) a montré qu’un Péruvien sur deux à Lima, Tumbes et Tacna avaient été témoins de discrimination contre des Vénézuéliens. La même étude a toutefois révélé que plus de 75 pour cent considéraient les Péruviens comme solidaires des étrangers pendant leur processus d’adaptation et d’intégration. 

D’après la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM déployée à Lima en janvier cette année, 24,4 pour cent des Vénézuéliens interrogés ont affirmé avoir souffert de discrimination. Parmi eux, 88,6 pour cent ont indiqué que cela était dû à leur nationalité. Les endroits où ils ressentaient le plus de discrimination étaient principalement les lieux publics (58 pour cent), le lieu de travail (36,1 pour cent) et dans une bien moindre mesure, leur quartier (3,5 pour cent). 

Dans ce contexte, les Nations Unies, l’OIM et le HCR ont conçu la campagne Tu Causa es Mi Causa pour amplifier la tradition déjà bien ancrée de solidarité à travers des outils et des activités qui permettront aux Péruviens et aux Vénézuéliens d’échanger des idées, des connaissances et des pratiques pour construire un avenir commun. 

« La campagne appelle à promouvoir l’intégration, à cultiver la diversité et les avantages de la migration », a déclaré José Iván Dávalos, chef de mission de l’OIM au Pérou. 

« La solidarité des pays de la région et de ses citoyens envers les Vénézuéliens est un filet de sécurité essentiel pour les plus vulnérables. Elle s’appuie sur la pratique connue de l’Amérique latine à garantir la protection et à trouver des solutions au déplacement forcé et correspond à l’impératif de partage des responsabilités fixé dans la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants. » 

« La haine et la violence engagées par une minorité ne doivent pas entacher cette tradition et ces efforts concrets. Ainsi, des initiatives comme la campagne #TuCausaEsMiCausa sont primordiales pour soutenir le travail local de renforcement de l’inclusion », a ajouté Sabine Wähning, représentante par intérim du HCR au Pérou. 

La solidarité demeurant essentielle, les agences des Nations Unies prennent des mesures supplémentaires pour promouvoir la coexistence pacifique entre les communautés locales, les réfugiés et les demandeurs d’asile, afin que le travail accompli à ce jour ne soit pas sapé, grâce à des campagnes de solidarité comme Tu Causa es Mi Causa. 

Michele Manca Di Nissa, représentant régional du HCR pour l’Amérique du Sud, a souligné que la campagne permettait aussi de présenter au monde le Pérou comme un exemple de générosité et de solidarité. 

« Les Nations Unies appellent à poursuivre les efforts locaux d’intégration pour garantir que les réfugiés et les migrants puissent vivre en sécurité et dans la dignité. Au Pérou et à travers la région, le système des Nations Unies restera déterminé à aider les gouvernements à tous les niveaux pour que cette situation devienne une possibilité de développement et pour renforcer les droits fondamentaux des communautés d’accueil, des réfugiés et des migrants », a déclaré Maria del Carmen Sacasa, coordonnatrice permanente au Pérou. 

Outre les agences des Nations Unies, les OING et la société civile ont joint leurs forces pour réduire les risques de marginalisation et de radicalisation grâce à la campagne Mi Causa es Tu Causa, qui continuera à être mise en œuvre sous différentes formes à travers le pays. 

Pour en savoir plus sur la campagne au Pérou : https://tucausaesmicausa.pe/