Communiqué
Global

Les Ukrainiens déplacés par le conflit survivent avec seulement 2,50 dollars par jour

Ukraine - Les deux tiers des déplacés internes en Ukraine ont à peine assez d’argent pour acheter de la nourriture, d’après le dernier rapport de l’Organisme des Nations Unies chargé des migrations (OIM) intitulé : National Monitoring System on Situation of IDPs in Ukraine*.

Le revenu par déplacé en Ukraine s’élève en moyenne à 1 991hryvnias ou 75 dollars, soit environ 2,50 dollars par jour. Certains sont encore plus défavorisés : 21 pourcent survivent avec moins de deux dollars par jour. Le prix moyen d’une miche de pain en Ukraine est de 0,40 dollars.

En avril, le Ministère ukrainien de la politique sociale recense 1,583 million de déplacés internes depuis 2014. Depuis le début de la crise en Ukraine, l’OIM a fourni une aide à quelque 138 000 victimes du conflit. Son objectif actuel est de fournir des possibilités de revenus aux déplacés internes et aux populations touchées par le conflit et de faciliter la cohésion sociale, le relèvement et la consolidation de la paix.

Le dernier sondage de l’OIM fait état de quelques nouveaux points positifs. Le nombre de déplacés internes employés a légèrement augmenté, passant de 35 pourcent en mars 2016, lors du premier sondage de l’OIM, à 42 pourcent actuellement. Toutefois, le niveau d’emploi reste assez faible par rapport à la situation avant le déplacement : environ un tiers des déplacés internes qui avaient un emploi avant le conflit n’en trouve toujours pas aujourd’hui.

Autres questions problématiques : les conditions de vie et le paiement des loyers et des charges. Les deux tiers des déplacés internes vivent dans un hébergement en location tandis que 20 pourcent habitent avec des proches et dans des familles d’accueil. Seul un pourcent des habitants de la partie de l’Ukraine contrôlée par le gouvernement vivent dans leur propre habitation.

Le sondage montre une grande incertitude pour l’avenir. Un quart des déplacés internes déclarent qu’ils ne retourneront jamais dans leurs lieux d’origine. Trente-neuf pourcent souhaiteraient y retourner lorsque le conflit sera terminé et 17 pourcent ont déclaré qu’ils pourraient l’envisager dans le futur.

« Le manque de moyens pour trouver des solutions pertinentes pour les déplacés internes et les personnes de retour entrave leur intégration et crée une dépendance au gouvernement et aux organismes humanitaires », a déclaré Manfred Profazi, chef de mission de l’OIM en Ukraine. « Grâce au Système de contrôle national, l’OIM entend aider le gouvernement à améliorer ses connaissances sur la situation et les besoins des déplacés internes. Nous voulons mettre en avant les tendances émergentes pour que le gouvernement puisse développer des politiques reposant sur des faits pour répondre aux besoins des déplacés internes. »

Lors de la présentation commune du sondage à Kiev, le Ministre adjoint des territoires temporairement occupés et des déplacés internes, Heorhii Tuka, a souligné l’importance de la collecte des données et de l’expertise de l’OIM pour élaborer la stratégie et développer les étapes pratiques de planification en vue de soutenir le bien-être et l’intégration des déplacés internes.

*L’OIM réalise régulièrement des sondages en Ukraine depuis mars 2016. Lors de ce sondage, couvrant la période de mars et avril 2017, 1 025 déplacés internes ont été interrogés en personne et 3 312 déplacés internes enregistrés par le Ministère de la politique sociale d’Ukraine à travers le pays ont été interrogés par téléphone.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Varvara Zhluktenko, OIM Ukraine, Tel : +38 044 568 5015, Email : vzhluktenko@iom.int