Communiqué
Global

L'OIM demande des fonds urgents pour aider les migrants éthiopiens bloqués

L'OIM demande environ un million de dollars afin d'aider un groupe
de 1 050 migrants éthiopiens bloqués au nord du
Yémen dans des conditions désastreuses.

Ces migrants, qui font partie d'un groupe de 2 000 migrants
éthiopiens irréguliers enregistrés et
renvoyés vers l'OIM par le HCR dans la ville
frontalière de Haradh, au nord du pays, sont bloqués
sans nourriture, sans eau, sans abri et dépourvus de tous
moyens leur permettant de continuer leur périple ou de
rentrer chez eux. Ils représentent une petite portion d'un
nombre croissant de migrants à Haradh en situation de
détresse et illustrent bien la crise humanitaire qui a lieu
à la frontière de l'Arabie Saoudite avec le
Yémen.

« Les migrants sont dans une situation vraiment
misérable. Ils ont faim et mangent ce qu'ils parviennent
à trouver », déclare Mario Lito Malanca,
responsable des opérations d'atténuation de la crise
et de relèvement de l'OIM, qui vient tout juste de rentrer
d'Haradh. « Ils dorment à ciel ouvert, près de
la mosquée, sous des arbres, là où ils
peuvent, en fait. »

Le Yémen est depuis longtemps un itinéraire de
transition pour les migrants et les demandeurs d'asile qui se
déplacent depuis la Corne de l'Afrique vers le Moyen-Orient
et au-delà. Cependant, le conflit entre les insurgés
houthis et les forces du gouvernement dans la province
yéménite de Saad, et le renforcement des
frontières en Arabie Saoudite ces derniers mois, sont la
cause de l'accumulation de migrants à Haradh, le seul poste
frontière ouvert avec l'Arabie Saoudite.

Bien que la plupart des migrants à Haradh soit de jeunes
hommes originaires d'Ethiopie, et parfois de Somalie et du Soudan,
il y a également des femmes et des enfants.

La plupart des migrants à Haradh et ses alentours vivent
dans des conditions désastreuses. Après un long et
dangereux périple à pieds et en bateau, depuis
l'Ethiopie, la Somalie ou le Soudan vers la frontière arabe,
ils sont souvent en très mauvaise santé, victimes de
déshydratation et de malnutrition.

La situation s'est compliquée davantage, en raison des
déplacements internes causés par le conflit entre les
Houthis et le gouvernement. Non moins de 320 000
déplacés internes vivent dans des camps autour
d'Haradh. Alors que la population locale répondait, au
départ, aux besoins des migrants, la crise du
déplacement a soulevé des tensions entre les deux
groupes, principalement sur des questions de
sécurité.

Entre le 12 et le 14 novembre, l'OIM a aidé 610 personnes
du groupe initial de 2 000 personnes, à rentrer en Ethiopie
de manière volontaire. Ce groupe comptait notamment 51
mineurs et 10 femmes. L'OIM et l'UNICEF se sont donc assurés
que ce groupe vulnérable de mineurs recevait des soins et un
soutien à leur arrivée, ainsi qu'une aide pour
retrouver leur famille. Les autres migrants rentrant chez eux
depuis le centre de transit de l'OIM à Addis Abeba ont
reçu 125 dollars pour pouvoir se rendre dans leurs villages
d'origine.

La semaine prochaine, l'OIM aidera 340 migrants
éthiopiens supplémentaires vivant actuellement dehors
à rentrer chez eux depuis le Yémen.

L'Organisation a pu aider les migrants grâce au HCR,
à la Coopération suisse au développement, et
au Fonds d'intervention rapide pour les transports (Rapid Response
Transportation Fund, RRTF), un fonds d'urgence géré
par l'OIM qui ne peut être débloqué que par le
biais d'une demande directe auprès de l'OIM et qui vise
à aider les groupes de migrants particulièrement
vulnérables ayant besoin de moyens de transport.

Cependant, des fonds supplémentaires sont demandés
de manière urgente, afin d'aider les 1 050 migrants
éthiopiens restants, bloqués à Haradh.

« Ces migrants sont en grande souffrance et ce, depuis
longtemps. Ils ont besoin de voir une issue à leur calvaire
rapidement. En imaginant que nous arrivions à mobiliser les
fonds pour les aider, nous savons qu'il en existe plein d'autres
dans la même situation, en danger de mort. Nous ne pouvons
pas tous les aider. Ce qui est nécessaire, en plus de cette
opération d'urgence particulière, c'est une solution
à long terme pour venir à bout de cette
tragédie de migration irrégulière entre la
Corne de l'Afrique et le Yémen », déclare
Mohammed Abdiker, responsable des opérations et des
situations d'urgence de l'OIM.

L'OIM œuvre pour sensibiliser la population à risque
en Ethiopie sur les dangers de la migration
irrégulière. L'Organisation collabore
également avec les communautés afin de trouver des
solutions au niveau local, concernant le chômage chronique
dans les zones rurales qui pousse, chaque année, des
dizaines de milliers de jeunes Ethiopiens à chercher un
emploi à l'étranger. En vue de remédier
à ce problème qui touche l'Ethiopie, la Somalie et le
Yémen, l'OIM, les Nations Unies et d'autres partenaires
humanitaires mènent à bien des projets visant
à fournir des informations, à stabiliser les
communautés rurales démunies et à
défendre les droits à une protection des migrants
irréguliers, auprès des gouvernements de la
région.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Fwazi Alzioud

OIM Yémen

Tél: +967 1 440 840

E-mail: "mailto:fzioud@iom.int">fzioud@iom.int

ou

Mario Lito Malanca

Tél: +41 79 250 0228