Communiqué
Global

L’OIM et la Fondation nippone fournissent une protection aux victimes de traite à Madagascar

Antananarivo - Des représentants du gouvernement malgache, sous l’égide de Lucien Irmah Naharimany, Ministre des affaires sociales, l’OIM, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations, et leurs partenaires ont inauguré le tout premier centre pour les victimes de traite à Madagascar. 

Un nombre considérable de ressortissants malgaches tombent dans les filets des trafiquants à l’intérieur du pays et à l’étranger. Les enfants, victimes de traite interne et principalement originaires des zones rurales, sont sujets à la servitude domestique, à la prostitution, à la mendicité forcée et au travail forcé dans les secteurs minier, piscicole et agricole. Les hommes et les femmes, qui sont victimes de traite aussi bien à Madagascar qu’à l’étranger, sont sujets à l’exploitation du travail et à l’exploitation sexuelle. 

Rien que pendant les six premiers mois de l’année, l’OIM a aidé à rapatrier un nombre record de 126 victimes de traite depuis les pays du Golfe et d’Asie, en coordination avec le gouvernement malgache et les autorités dans les pays de destination. La plupart du temps, à leur retour à Madagascar, les victimes de traite doivent se débrouiller seules car les travailleurs sociaux n’ont aucun moyen de leur proposer un espace sûr et des services d’assistance adaptés aux besoins particuliers des victimes de traite (notamment les premiers soins à la détresse émotionnelle et aux effets de la violence physique et du traumatisme). 

Le centre « Mitsinho » est situé dans un quartier central d’Antananarivo, la capitale. Il est le premier du genre et permettra de fournir les premiers soins et un hébergement temporaire aux victimes de traite identifiées. Il offre un espace où les victimes de traite peuvent faire une pause et profiter de tout un éventail de services, aussi bien psychologiques que juridiques, fournis par des travailleurs sociaux formés et des professionnels de l’assistance. Les personnes peuvent aussi renouer avec leur famille dans un environnement neutre. 

A l’occasion de l’inauguration officielle du centre, l’OIM et le Ministère des affaires sociales ont présenté le court métrage participatif réalisé et produit par un groupe de victimes de traite. Les membres du groupe ont surmonté leur peur de raconter leur histoire dans leurs propres mots et aident à sensibiliser la population sur un sujet qui reste caché ou considéré comme tabou dans de nombreuses communautés. A la fin de l’année, lors de la 3ème édition du Festival international du film sur la migration, une version internationale du film participatif sera projetée à travers le monde. 

La rénovation du centre et la formation des travailleurs sociaux ont été rendues possibles grâce au financement de la Fondation nippone à travers le Fonds de dotation Sasakawa de l’OIM. Saluant ce don, Daniel Silva, chef de mission de l’OIM à Madagascar, a fait remarquer qu’il « illustrait l’engagement d’entreprises privées responsables qui contribuent à lutter contre l’un des phénomènes migratoires les plus brutaux de notre ère : la traite des êtres humains. » 

A travers le monde, depuis le milieu des années 90, l’OIM et ses partenaires ont fourni une protection et une aide à près de 100 000 victimes de traite, dont 8 700 en 2017. L’OIM adopte une approche globale à la lutte contre la traite. A Madagascar, cet effort complète le soutien pluriannuel de l’OIM au gouvernement de Madagascar et aux organisations de la société civile. Cette aide vise à renforcer le système de justice pénale en menant des enquêtes et en poursuivant les cas de traite en se centrant sur la victime, à renforcer la coordination de la lutte nationale contre la traite et à améliorer la collecte de données et le signalement. 

Pour plus d’informations, veuillez contacter Daniel Silva y Poveda, OIM Madagascar, Tel : +261.32 56 54 954, Email : dsilva@iom.int