Communiqué
Global

L’OIM évacue de nouveaux migrants burkinabés bloqués en Libye

Libye - Tandis que la situation humanitaire en Libye continue de se détériorer et qu’aucune solution n’est en vue, le nombre de migrants sollicitant l’aide de l’OIM pour rentrer volontairement dans leur pays d’origine est en hausse.

Lors de la dernière opération hier, 25 février, la mission de l’OIM en Libye a rapatrié 117 migrants burkinabés, dont cinq femmes et deux enfants, au Burkina Faso.

Le vol affrété depuis l’aéroport Mitiga à Tripoli a été organisé en coordination étroite avec l’Ambassade du Burkina Faso à Tripoli, les autorités libyennes et l’OIM au Burkina Faso.

Avant leur départ, les migrants ont passé la nuit à l’Ambassade du Burkina Faso. L’OIM leur a distribué de la nourriture et de l’eau et fourni un transport vers l’aéroport le lendemain matin.

A leur arrivée au Burkina Faso hier soir, 25 février, le groupe a été accueilli par le personnel de l’OIM et a reçu des subventions pour rejoindre leurs destinations finales. Vingt des personnes les plus vulnérables identifiées en Libye ont également reçu une subvention pour leur réintégration.

Avant de quitter Tripoli, les migrants ont raconté à l’OIM pourquoi ils étaient partis en Libye et ce qu’il s’était passé quand ils sont arrivés.

« Nous avons traversé le désert depuis le Burkina Faso vers le Niger il y a un an. La partie la plus difficile de notre périple a été entre Agadez au Niger et Al Qatrun en Libye, où les passeurs ont embarqué 40 personnes à bord d’un mini-van Toyota. Nous ne pouvions pas bouger les jambes. Certains ont été blessés lorsque le véhicule rencontrait des obstacles. J’ai vu le chauffeur agresser mon ami et le jeter hors du véhicule en l’abandonnant dans le désert juste parce qu’il lui avait demandé de s’arrêter pour se dégourdir les jambes », a confié Adam, 24 ans, à l’OIM.

D’après Peter, 26 ans, lui et plusieurs autres travaillaient dans le bâtiment en Libye depuis un an et renvoyaient de l’argent à leurs familles. « La peur constante de la police et des milices nous a poussé à vouloir rentrer chez nous. Si l’un de nous était arrêté, le seul moyen d’être libéré était de payer 1 000 dinars libyens (763 dollars). Nous avons dû abandonner quelques amis toujours détenus dans l’une des bases de la milice. Elle nous a demandé de payer pour leur libération mais nous avons eu peur de connaître le même sort alors nous n’avons pas eu d’autre choix que de les abandonner. »

Idris, 18 ans, a quitté l’école après la mort de sa mère et a utilisé le reste de l’argent des frais de scolarité pour partir chercher un travail en Libye il y a trois ans. Malgré son jeune âge, il avait réussi à économiser de l’argent en travaillant dans le bâtiment. Il a raconté à l’OIM qu’il y a trois semaines, un groupe armé est entré dans sa maison et a pris toutes ses économies. Après cette expérience terrifiante, il a décidé de rentrer chez lui.

Certains migrants ont raconté à l’OIM qu’outre le traitement inhumain qu’ils ont subi aux mains des milices, ils étaient également exploités par certains habitants locaux qui les employaient dans divers secteurs d’activité pendant plusieurs semaines puis qui refusaient de les payer. Si les migrants demandaient leur dû, on leur disait de déposer plainte auprès de la police. D’après les migrants, il n’existe aucune police réelle, ils ne disposaient donc d’aucun recours pour obtenir leur salaire.

Le financement de ce dernier vol charter a été fourni par deux projets de l’OIM intitulés : « Prévention et gestion des flux de migration irrégulière depuis le désert du Sahara vers la Méditerranée (SAHMED), financé par l’Union européenne et le Ministère italien de l’intérieur, et « Aide au retour volontaire et à la réintégration depuis l’Egypte, la Libye et la Tunisie », financé par la Norvège.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Othman Belbeisi, OIM Libye, Tel. +216 29 600389, Email: obelbeisi@iom.int, ou Ashraf Hassan, Email: ashassan@iom.int