Communiqué
Global

L'OIM évacue les victimes de traite éthiopiennes du Yémen

Ethiopia - L’OIM a aidé 3 478 migrants éthiopiens vulnérables bloqués par le conflit au Yémen, dont 229 personnes blessées ou affectées par le conflit, à rentrer chez eux.

Au cours des trois dernières semaines, 57 des rapatriés ont nécessité une aide médicale. « Nous étions à bord d'un camion qui nous emmenait vers la frontière saoudienne lorsque des hommes armés ont commencé à nous tirer dessus. Plusieurs d'entre nous ont été blessés et deux hommes ont été tués. Le camion a dû s'arrêter et nous avons été capturés par des hommes armés », a déclaré Alemat Fitsum, un jeune rapatrié de 18 ans, qui a été blessé au bras.

L'OIM a organisé son retour vers l'Éthiopie et l’a renvoyé vers un hôpital éthiopien. Parmi les autres rapatriés figuraient des migrants souffrant de brûlures, de blessures par balles et d’os brisés – certaines de ces blessures étaient dues au conflit, d'autres ont été infligées par des trafiquants qui les ont torturés pour extorquer des rançons à leur famille.

Un autre rapatrié, Kasim Yesuf, 20 ans, originaire de la province de Wollo, au nord de l'Éthiopie, a déclaré que sa famille avait donné toutes ses économies aux passeurs pour l'envoyer au Yémen. Là-bas, il a été capturé par des trafiquants, battu et contraint à appeler sa famille pour demander 5000 riyals saoudiens (1 333 dollars) pour la rançon.

La famille de Kasim a emprunté l'argent à des voisins pour lui sauver la vie. « Il m'aurait brûlé avec du plastique fondu si ma famille n’avait pas envoyé l'argent », a-t-il confié.

Une fois que sa famille a payé la rançon, Kasim est monté à bord d'un camion vers la frontière saoudienne, mais un bombardement aérien a frappé le véhicule. « Les médecins au centre de transit de l'OIM m'ont dit que j’allais devoir attendre un an avant que l'éclat dans ma jambe ne puisse être retiré », a-t-il expliqué.

Un autre rapatrié, Melaku Teumai, 20 ans, originaire d’Alamata-Tigray, au nord de l'Éthiopie, explique qu'il a eu de la chance de rentrer chez lui un indemne.

« On m'a dit qu'il y avait des emplois bien payés dans l'élevage de chèvres, dans le secteur de la sécurité ou dans les usines en Arabie Saoudite », a-t-il déclaré. « Je devais subvenir aux besoins de ma famille car mon père était décédé. J'avais l'argent pour payer les passeurs. Après avoir payé, je suis monté à bord d'un bateau. Nous étions 53 à entreprendre ce périple de six heures vers le Yémen. Lorsque nous sommes arrivés, le Mishwar (les trafiquants) nous attendait. »

Melaku et trois amis ont été emmenés dans un bâtiment, où les trafiquants battaient les migrants et exigeaient une rançon. La sœur de Melaku, qui vit en Arabie Saoudite, a payé 4 500 riyals saoudiens (1 199 dollars) pour le faire libérer.

« À cause de la guerre, le Mishwar ne voulait pas nous conduire vers la frontière. Ils nous ont laissé partir à pied. Mais nous avons été capturés par un autre groupe armé qui nous a demandé 1500 riyals saoudiens supplémentaires (666 dollars). Nous étions 12 à marcher pendant 12 jours. De nombreux Yéménites dans la rue ont été gentils et nous ont donné de la nourriture et de l'eau », a t-il ajouté.

« Nous étions à trois jours de marche de la frontière saoudienne lorsque des bombardements et des frappes aériennes nous ont atteints et nous avons dû trouver refuge au centre de l'OIM. Nous avions entendu parler des rançons que nous allions devoir payer. Mais la guerre est une chose à laquelle nous ne nous attendions pas », a-t-il déclaré en rentrant chez lui après deux mois de calvaire.

L'OIM aide les rapatriés éthiopiens depuis le début du conflit au Yémen en avril 2015. Cette aide fait partie du programme d'aide au retour volontaire de l'OIM mis en œuvre par les bureaux de l'OIM au Yémen, à Djibouti et en Éthiopie, par le biais du soutien financier du Bureau de la population, des réfugiés, et des migrations (PRM).

Pour plus d'informations, veuillez contacter l’OIM en Éthiopie, Alemayehu Seifeselassie, Tel: +251.11. 6611117 (Ext. 455), Mobile: +251.91.163-9082 Email: salemayehu@iom.int