Communiqué
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L’OIM publie un rapport sur la migration des Iraquiens en Europe

Iraq - Aujourd’hui, l’OIM en Iraq publie un rapport intitulé : «Migration Flows from Iraq to Europe: Reasons Behind Migration ». Le rapport explore les raisons pour lesquelles les migrants iraquiens choisissent l’Europe, leurs espoirs et leurs attentes, et les raisons pour lesquelles ils décident de retourner dans leur pays d’origine.

L’étude qualitative est basée sur 14 débats de groupe avec 86 Iraquiens ayant migré en Europe en 2015 et qui sont retournés en Iraq. Les débats se sont déroulés à Bagdad et dans la région du Kurdistan d’Iraq entre mars et avril 2016. Tous les participants sont retournés en Iraq par le biais du Programme d’aide au retour volontaire et à la réintégration de l’OIM.

Les conclusions révèlent que les principales raisons d’émigration depuis l’Iraq étaient le manque de sécurité (générale et personnelle), le manque perçu d’égalité et de justice sociale et l’instabilité politique. L’instabilité économique a été mentionnée mais était considérée comme secondaire face aux inquiétudes concernant la sécurité à Bagdad.

Les migrants avaient choisi l’Europe comme destination en raison de la perception d’une bonne sécurité, de l’égalité et de la justice sociale. La route vers l’Europe était perçue comme ouverte, supposant des risques et des coûts plus faibles pour les migrants, qui percevaient également les politiques d’immigration en Europe comme favorables.

De nombreux participants ont choisi un pays de destination en fonction de la présence d’amis ou de proches et des informations obtenues, le plus souvent par bouche à oreille, sur la facilité à obtenir des permis de résidence et sur les possibilités de réunification familiale.

Toutefois, la plupart des migrants ont confié que la vie en Europe avait été idéalisée et que la réalité était plus difficile que prévue. Les principales raisons de leur déception et de leur frustration étaient la lenteur et l’imprévisibilité du processus de demande d’asile, suivies des conditions de vie, qui dépendaient du système d’accueil dans le pays de destination.

Les trois principales raisons du retour en Iraq étaient : le temps d’attente prolongé du processus de demande d’asile, accentué par l’incertitude sur l’issue de la demande et l’incapacité de subvenir à leurs besoins à l’étranger ou à ceux de leur famille restée au pays ; la déception quant à leur expérience générale en Europe ; et la nécessité inattendue de devoir retourner en Iraq suite à des événements familiaux tragiques ou exceptionnels.

« Recevoir un permis de résidence n’est pas si facile que prévu. Les temps d’attente sont très longs », a déclaré l’un des participants aux débats. Un autre participant a confié : « Les migrants sont choqués car la vie dans le pays de destination est complétement différente de leurs attentes. »

Le rapport s’inscrit dans la seconde phase d’un projet de recherche financé par le Département britannique pour le développement international (DFID). La première phase consistait en une étude quantitative reposant sur près de 500 entretiens, publiée en février 2016, intitulée : « Migration Flows from Iraq to Europe. »

« Près de 85 000 Iraquiens sont arrivés en Grèce par la mer pendant le seul second trimestre 2015. Mieux comprendre les dynamiques et les facteurs qui poussent les migrants iraquiens à prendre cette difficile décision de quitter leur pays est essentiel pour mieux répondre aux besoins en Iraq, et dans les pays de transit et de destination. Grâce à cette étude, l’OIM a pour but d’apporter une réponse globale à la gestion de la migration, en coopération avec les gouvernements d’accueil en Europe et avec le gouvernement d’Iraq », a déclaré Thomas Lothar Weiss, chef de mission de l’OIM en Iraq.

Les deux rapports sont disponibles sur le site de l’OIM en Iraq :

http://iraq.iom.int/reports/migration-flows-iraq-europe-reasons-behind-migration

http://iraq.iom.int/reports/migration-flows-iraq-europe

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM en Iraq, Sandra Black, Tel. +964 751 234 2550, Email: sblack@iom.int ou Laura Nistri, Email: lnistri@iom.int ou Antanas Jurksaitis, Email: ajurksaitis@iom.int