Communiqué
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L’OIM publie une étude approfondie sur les obstacles au retour des déplacés internes en Iraq

Iraq – Trois millions d’Iraquiens restent déplacés à l’intérieur du pays malgré l’expulsion de Daech et la reprise d’une grande partie du territoire par les forces militaires.

En tant que présidente du Groupe de travail des Nations Unies sur les retours – établi l’année dernière par le coordonnateur des Nations Unies en Iraq –, l’organisme des Nations Unies chargé des migrations (OIM) a demandé la rédaction du rapport Obstacles to Return. Financée par les opérations de protection civile et d’aide humanitaire de l’Union européenne (ECHO), l’étude de l’OIM explore les principaux facteurs d’attraction/répulsion qui empêchent les déplacés internes de retourner dans leur lieu d’origine.

Toutefois, le rapport de l’OIM met également en évidence le fait qu’à la fin avril 2017, 1,7 million d’Iraquiens déplacés à travers le pays sont rentrés chez eux.

D’après le Ministère de la migration et du développement (MoMD) du gouvernement iraquien, 694 231 personnes ont fui l’ouest de Mossoul depuis le début des opérations le 19 février. En tout, plus de 870 000 personnes ont été déplacées depuis le début des opérations militaires visant à reprendre la ville de Mossoul.

Entre le 18 octobre 2016 et le 8 juin 2017, la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM en Iraq a localisé plus de 626 600 déplacés de Mossoul. Parmi eux, plus de 432 700 personnes (soit 72 121 familles) sont actuellement toujours déplacées mais près de 194 000 sont rentrées chez elles.

La DTM de l’OIM a sondé plus de 1,7 million d’Iraquiens ayant choisi de rentrer chez eux, en leur posant des questions sur les facteurs qui les motivent ou les empêchent de rentrer dans leurs lieux d’origine.

La collecte de données qualitatives et quantitatives a été menée à bien dans huit sous-districts récemment repris lors d’entretiens avec les déplacés. Les données obtenues lors de ces sondages montrent que la sécurité dans les zones d’origine était le principal facteur influençant la décision des déplacés de rentrer chez eux ou de rester déplacés.

La proximité au front – et l’instabilité perçue de leur lieu d’origine – reste le principal obstacle au retour.

Le sentiment de confiance envers les forces de sécurité qui contrôlent les zones d’origine permet de faire croître le nombre de retours tandis que la crainte des forces de sécurité dans le lieu d’origine est un frein et renforce l’avantage perçu de rester en situation de déplacement.

La crainte de représailles chez eux est une préoccupation pour 30 pourcent de tous les déplacés interrogés. Cependant, cette perception est bien plus faible chez les déplacés de retour interrogés (10 pourcent).

Les données suggèrent que les dégâts causés aux habitations ne constituent pas un obstacle au retour, contrairement à la présence d’acteurs que les déplacés tiennent pour responsables des dégâts causés dans un lieu donné.

Les possibilités de moyen de subsistance et la situation professionnelle précédente ou actuelle jouent également un rôle important dans la décision de retour. Les déplacés ayant un emploi dans leur lieu de déplacement sont moins enclins à rentrer chez eux. A l’inverse, ceux qui n’ont pas de travail semblent être plus susceptibles de rentrer chez eux pour chercher du travail.

L’étude montre que près d’un quart des déplacés interrogés qui ont décidé de rentrer n’y parviennent pas, principalement en raison des délais de traitement de leurs documents ou de leur interception aux points de contrôle en chemin vers leur lieu d’origine.

« L’OIM en Iraq reste déterminée à fournir des solutions durables en toute sécurité et dans la dignité. Il s’agit notamment d’aider les familles qui rentrent volontairement et qui peuvent avoir des difficultés à reconstruire leur maison, à récupérer leurs moyens de subsistance et à retrouver leur niveau de vie. Il s’agit également d’aider les familles qui considèrent le déplacement comme une meilleure alternative et qui continuent à essayer de reconstruire leur vie loin de chez eux et de leur communauté en attendant de pouvoir rentrer. Une aide est aussi fournie à ceux qui décident de s’intégrer localement », a déclaré Thomas Lothar Weiss, chef de mission de l’OIM en Iraq.

La DTM surveille activement le déplacement à travers l’Iraq. Les derniers chiffres du suivi de l’urgence de la DTM sur le déplacement à travers l’Iraq est disponible sur : http://www.iraqdtm.iom.int

L’étude Obstacles to Return est à lire ici.

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM en Iraq :
Hala Jaber, Tel: +964 751 740 1654, Email: hjaberbent@iom.int
Raber Aziz, Tel: +964 750 465 9204 Email: raziz@iom.int