Communiqué
Global

L’OIM rend compte des derniers décès et arrivées de migrants en Méditerranée

Grèce - Le nombre de migrants qui perdent la vie dans la Méditerranée continue de croître considérablement. Depuis le week-end dernier, jusqu’au début de cette semaine, quelque 72 migrants ont perdu la vie en tentant de traverser la mer pour rejoindre les îles grecques et la Turquie.

En outre, l’OIM en Turquie a reçu des informations des garde-côtes turcs indiquant que 13 migrants avaient déjà péri dans les eaux turques jusqu’à début septembre, en faisant le mois le plus meurtrier en deux ans dans cette région de la Méditerranée.

Ce matin, l’OIM a reçu des informations indiquant qu’au moins 22 migrants s’étaient noyés dans la mer Egée. Parmi les victimes figureraient quatre enfants tandis que 211 migrants ont été secourus après le naufrage d’un bateau qui se dirigeait vers Kos.

Le bateau en bois de 20 mètres de long, qui était aussi utilisé pour des excursions en bateau, a chaviré aux alentours de 6 heures du matin au large du district de Datça, au sud-ouest de la côte turque, d’après le rapport d’un service de presse indiquant que les corps des 22 victimes avaient été repêchés.

Dans le même temps, deux autres migrants syriens se seraient noyés lundi en tentant d’atteindre une île grecque au large de la côte du district de Seferihisar, à Izmir. Un chalutier a repéré les migrants aux alentours de 10h55 du matin et a lancé une opération de secours. Des bateaux des garde-côtes se sont ensuite joints aux opérations et sont parvenus à secourir 11 migrants tout en repêchant les corps de deux autres.

Samedi 12 septembre 2015, un bateau transportant 29 migrants a chaviré au large de la côte de l’île de Samos. Les garde-côtes helléniques ont réussi à sauver 25 migrants. Toutefois, quatre enfants sont toujours portés disparus depuis le naufrage dans la nuit de lundi. Trois des enfants portés disparus seraient des frères et sœurs originaires d’Iraq, l’autre serait d’origine syrienne.

La mère des enfants iraquiens a confié au personnel de l’OIM à Samos qu’en plus de la perte de ses enfants, elle a aussi perdu son mari. Les garde-côtes helléniques poursuivent l’opération de secours pour identifier les mineurs disparus.

Toujours samedi, les garde-côtes helléniques ont secouru 32 migrants au large de la côte de Lesbos. D’après les témoignages des personnes secourues, un homme syrien d’une vingtaine d’années est toujours porté disparu.

Dimanche 13 septembre, un autre incident a été enregistré au large de l’île de Farmakonisi lorsqu’un bateau en bois transportant plus de 100 migrants de Syrie et d’Iraq a chaviré. Lors des opérations de sauvetage, les garde-côtes helléniques ont secouru 98 migrants et ont identifié les corps de 34 autres. Parmi ceux qui ont perdu la vie figuraient trois bébés, cinq filles et six garçons mineurs. Dix femmes et neuf hommes adultes auraient également perdu la vie.

Les garde-côtes helléniques poursuivent leurs opérations de recherche car les personnes qui ont été secourues ne connaissent pas le nombre exact de migrants qui ont embarqué avec elles.

Un nombre élevé sans précédent de migrants poursuit le périple vers la Grèce. L’OIM estime qu’entre le 11 et le 13 septembre, environ 20 000 migrants ont été enregistrés dans les îles grecques. M. Daniel Esdras, chef de mission de l’OIM en Grèce a déclaré : « la réalité a dépassé nos prévisions, les besoins dépassent la capacité disponible. Le désespoir de ces gens les conduit à prendre des risques mortels et la criminalité organisée des passeurs grandit chaque jour. Nous sommes à court de temps. »

La semaine dernière, une amélioration progressive de la situation a été remarquée à Lesbos en raison des procédures d’enregistrement accélérées et de l’approche de trois navires qui sont venus chercher environ 8 000 migrants. Néanmoins, on estime que plus de 12 500 migrants sont arrivés à Lesbos le week-end dernier, provoquant une forte congestion dans la zone.

Sur l’île de Kos, où aucun arrangement n’a été trouvé pour héberger les derniers migrants arrivés et pour subvenir à leurs besoins primaires, l’OIM en Grèce continue de distribuer de l’aide humanitaire aux personnes dans le besoin.

Kelly Namia, de l’OIM à Athènes, rappelle à tous les médias que les chiffres sur les arrivées et les enregistrements en Grèce sont en constante évolution. La police hellénique à Lesbos a confié à l’OIM qu’en raison des procédures d’enregistrement accélérées, bon nombre sont écrites à la main et ne sont pas forcément très précises. Le personnel de l’OIM déclare avoir été informé qu’en raison des procédures transcrites à la main, la police hellénique demandait plus de temps pour traiter les arrivées quotidiennes.

Cette semaine, l’OIM à Ankara a rapporté que les garde-côtes turcs avaient communiqué leurs chiffres sur les personnes secourues, les arrestations et les décès qu’ils ont enregistrés le long de leurs côtes depuis début 2014.

Au total, l’année dernière, 14 961 migrants irréguliers impliqués dans 574 incidents ont été enregistrés lors des opérations côtières turques. Au 13 septembre 2015 au soir, le même rapport fait état de 53 229 migrants irréguliers impliqués dans 1 399 incidents cette année.

En 2014, 69 migrants ont trouvé la mort. Ce chiffre s’élève actuellement à 71 pour 2015. Jusqu’ici en septembre, les données turques font état d’un décès par jour – 13 entre le 1er et 13 septembre – faisant de ce mois le plus meurtrier de la situation d’urgence actuelle. Quinze migrants ont péri en mer au mois d’août.

Emrah Guler, de l’OIM à Ankara, a fait mention du numéro gratuit de la ligne d’assistance téléphonique de l’Organisation, le « 157 », qui a été établi en 2005 en vue de secourir les êtres humains victimes de traite.

La ligne téléphonique a ensuite évolué pour fournir des informations de manière non-urgente aux personnes qui pourraient être exposées au risque d’être ou de devenir victimes de traite. Les services d’informations étendus du numéro d’assistance comprennent aujourd’hui des conseils sur les demandes de visa, sur les procédures pour le retour des migrants chez eux en toute sécurité et permettent aux migrants dans la Méditerranée et dans la mer Egée de demander de l’aide.

« Les migrants appellent le 157 lorsqu’ils pensent que leur bateau va sombrer ou parfois certains nagent jusqu’à la côte puis appellent le 157 pour informer que leur bateau a coulé et que des migrants ne savent pas nager et qu’ils ont besoin d’aide », a expliqué Emrah Guler, de l’OIM à Ankara. « Ensuite, leur demande est transmise aux garde-côtes afin qu’ils puissent envoyer leurs patrouilles ou leurs bateaux de sauvetage pour identifier et secourir les migrants. Ces derniers savent généralement où ils se trouvent ou d’où ils ont tenté de traverser la frontière. »

Par exemple, le 19 août dernier, un groupe de migrants a appelé le 157 pour demander de l’aide, en indiquant qu’ils avaient quitté la province turque de Çeşme et qu’ils se dirigeaient vers la Grèce. En coordination avec les garde-côtes, 15 Afghans ont été secourus près du district de Karaabdullah, à Çeşme. L’équipe de la ligne d’assistance 157 informe également les garde-côtes helléniques lorsque les opérations de secours turques n’ont pas permis de retrouver les migrants en mer.

La ligne téléphonique est opérationnelle 24 heures sur 24. Des opérateurs multilingues fournissent des conseils en russe, en anglais, en turc et un certain nombre d’autres langues. Les opérateurs sont formés à conseiller et à fournir une aide d’urgence ainsi qu’à solliciter des informations sensibles auprès du public concernant les victimes réelles ou suspectées.

Pour plus d’informations, veuillez contacter l’OIM en Grèce, Daniel Esdras, Tel: +30 210 9912174,
Email: iomathens@iom.int ou Kelly Namia, Tel: +302109919040, +302109912174, 
Email: Knamia@iom.int. Ou Emrah Guler, OIM Turquie, Tel: +903124541138, Email: eguler@iom.int