Communiqué
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L’OIM salue un accord intercontinental visant à gérer la migration depuis l’Afrique vers l’Europe

Suisse - Une feuille de route visant à gérer la migration depuis l’Afrique vers l’Europe, élaborée lors d’un sommet intercontinental à Malte entre les Etats de l’Union européenne et de l’Afrique, a été saluée par le Directeur général de l’OIM, William Lacy Swing.

« L’accent était jusqu’ici mis sur le sauvetage de migrants dans la Méditerranée mais aujourd’hui, un engagement commun a vu le jour pour s’attaquer aux raisons sous-jacentes pour lesquelles de nombreuses personnes se déplacent », a déclaré M. Swing.

« Les guerres qui s’étendent de l’Afrique à l’Asie et qui amènent l’insécurité dans les communautés, la pauvreté paralysante et l’impact indéniable des changements climatiques sur la capacité des gens à survivre et à prospérer sont autant de ces raisons. »

Les délibérations du sommet, auquel M. Swing a participé, ont donné lieu à une déclaration politique et à un Plan d’action qui sera financé par le Fonds d’affectation de l’UE pour l’Afrique. L’objectif central du plan est de restaurer la stabilité en matière de migration en s’attaquant aux causes profondes pour lesquelles tant de personnes prennent la décision fatidique de rejoindre l’itinéraire migratoire en direction du nord.

Le sommet a également permis d’exprimer la profonde inquiétude s’agissant de la souffrance, de la maltraitance et de l’exploitation dont sont victimes les femmes et les enfants ainsi que des « pertes humaines inacceptables dans le désert ou en mer ». 

L’Europe a vu arriver un nombre sans précédent de migrants cette année : 800 000 personnes ont emprunté divers itinéraires maritimes dangereux avec l’aide de passeurs. En plus des difficultés qu’elle pose aux migrants et aux réfugiés, cette migration provoque des tensions politiques entre et dans les pays.

L’OIM salue l’inclusion du retour volontaire comme alternative souhaitée, dans la déclaration du sommet de Valletta, plutôt que le retour forcé de ces migrants qui n’ont aucuns moyens légaux pour séjourner en Europe.

L’OIM recommande fermement que le rapatriement des migrants soit effectué, dans la mesure du possible, sur la base du libre arbitre et dans la dignité et qu’il inclue une aide à la réintégration à leur arrivée chez eux.

Lors des négociations qui ont duré toute la nuit entre les Etats de l’UE et d’Afrique, les délégations se sont longuement centrées sur la question des retours. Les deux parties ont finalement convenu de « donner la préférence au retour volontaire et ont réaffirmé que tous les retours devaient avoir lieu dans le respect total des droits de l’homme et de la dignité humaine. »

« Les décisions de Malte sont un début prometteur à ce qui sera un long parcours », a déclaré M. Swing. « Elles sont centrées sur une série de mesures visant à traiter les causes profondes de la migration et nous saluons ces mesures. »

Le sommet reconnaît également les « avantages d’une migration et d’une mobilité bien gérées » entre les deux continents et admet que la responsabilité doit être partagée entre les pays d’origine, les pays de transit et les pays de destination qui doivent œuvrer main dans la main.

Un élément important de ce travail est de « prévenir et de combattre le trafic illicite de migrants et d’éradiquer la traite des êtres humains » - deux préoccupations majeures de l’OIM, qui a toujours défendu l’adoption d’une réponse concertée.

« Ce sommet a été historique dans de nombreux aspects », a déclaré M. Swing. « Il s’est déroulé à Malte, où l’Afrique et l’Europe se rencontrent et où une grande partie de l’histoire des deux continents a été forgée. »

« Nous espérons que l’accord trouvé ici dans un esprit de compromis permettra d’améliorer la vie des migrants, en particulier de ceux qui mettent leur vie en danger en traversant la Méditerranée. »

Pour plus d’informations, veuillez contacter Leonard Doyle, siège de l’OIM, Email: ldoyle@iom.int, Tel. +41 79 2857123.