Communiqué
Global

L’OIM se joint au Forum mondial sur les rapatriements de fonds, l’investissement et le développement

Etats-Unis - Plus de 300 personnes participent aux Forum mondial sur les rapatriements de fonds, l’investissement et le développement (GFRID), une initiative organisée par le Fonds international de développement agricole (FIDA), la Division de la population et le Bureau du financement du développement du Département des Nations Unies pour les affaires économiques et sociales (DAES) et la Banque mondiale. Cette année, le Forum est centré sur le rôle des rapatriements de fonds pour atteindre les ODD et sur les perspectives sur le marché mondial du travail.

Chaque année, les migrants rapatrient plus de 400 milliards de dollars vers les pays en développement, dépassant largement le montant de l’aide publique au développement. Ces rapatriements de fonds contribuent aux besoins élémentaires comme la nourriture, les soins de santé, l’éducation et le logement dans les pays d’origine des migrants. Toutefois, les coûts de transfert d’argent sont inégaux et restent élevés pour de nombreux migrants qui rapatrient des fonds dans certaines régions du monde.

Représentant l’OIM lors du Forum, Ashraf El Nour, Directeur du bureau de l’OIM auprès des Nations Unies à New York, a mis en avant le rôle important que jouent les rapatriements de fonds dans l’amélioration de la vie des familles de migrants. « Les rapatriements de fonds sortent indéniablement de nombreuses familles de migrants de la pauvreté et renforcent leur capacité et leur résistance pour faire face aux risques induits par le chômage, la maladie ou même les conséquences néfastes des changements climatiques », a-t-il fait remarquer.

Il a toutefois mentionné que les rapatriements de fonds « ne suffisaient pas, à eux seuls, à contribuer au développement si les gouvernements ne s’engageaient pas pleinement à fournir des services essentiels, notamment une sécurité sociale, des systèmes de santé et d’éducation. »

Le Forum est l’occasion pour les participants de partager des recommandations en matière de politiques qui auront un impact plus fort sur le développement local. L’OIM recommande notamment de : 1) renforcer les connaissances financières et l’insertion des familles destinataires de fonds ; 2) permettre aux femmes d’avoir la maîtrise du patrimoine financier et de participer à la prise de décision ; et 3) faciliter le transfert de capital social des migrants comme les compétences et les connaissances.

En outre, l’OIM examine actuellement des moyens innovants pour réduire les coûts de transfert d’argent et pour les rendre plus accessibles. Un sondage sur les rapatriements de fonds sera lancé aujourd’hui, 16 juin, en collaboration avec MONITO pour montrer l’impact des rapatriements de fonds et les voies par lesquelles les migrants envoient de l’argent chez eux, allant des moyens traditionnels comme les banques et les bureaux de poste aux applications mobiles et aux sociétés de transfert d’argent en ligne.

DECLARATION DE L’OIM A L’OCCASION DE LA JOURNEE INTERNATIONALE DES ENVOIS DE FONDS FAMILIAUX
L’argent durement gagné que les migrants envoient chaque jour à leurs proches restés au pays est une bouffée d’oxygène pour des millions de familles en difficulté à travers le monde. Ces envois de fonds améliorent le niveau de vie de nombreuses façons et aident à rendre les communautés vulnérables plus résistantes aux chocs, notamment aux récessions économiques et aux catastrophes d’origine naturelle et humaine. Ils augmentent le revenu des foyers et financent les besoins fondamentaux comme la nourriture, l’éducation, le logement et les soins médicaux. L’ampleur mondiale des rapatriements de fonds est impressionnante. La Banque mondiale estime à 465 milliards de dollars le montant des fonds qui devraient être rapatriés vers les pays en développement en 2017.

Reconnaissant les nombreux avantages potentiels des rapatriements de fonds pour ceux qui les reçoivent, l’OIM se félicite de soutenir la Journée internationale des envois de fonds familiaux le 16 juin 2017.

1) Des coûts de rapatriement élevés
Les coûts de transfert des envois de fonds restent élevés, en particulier entre les pays de l’Hémisphère Sud. Les transferts à l’intérieur de l’Afrique sont les plus onéreux, s’élevant en moyenne à 9,5 pourcent en Afrique subsaharienne, contre 5 pourcent ou moins dans certains couloirs de rapatriements de fonds entre le Golfe et les pays d’Asie du Sud. De nombreux migrants ont recours à des moyens informels pour envoyer de l’argent, plutôt qu’aux banques ou aux opérateurs de transfert d’argent car ils sont moins coûteux ou plus pratiques.

Les migrants qui envoient de l’argent chez eux ont besoin d’informations plus précises sur les services à leur disposition et sur leurs coûts respectifs afin qu’ils puissent choisir l’option la plus rentable. Des investissements doivent être faits dans les technologies de transfert d’argent. L’OIM entend associer sa connaissance des migrations et des rapatriements de fonds à l’expertise différente mais complémentaire d’autres organisations, notamment du secteur privé, en vue d’améliorer la fourniture de services de transfert d’argent, notamment grâce aux technologies mobiles ou aux services postaux. Des partenariats plus solides sont nécessaires au niveau mondial, entre les représentants et les régulateurs du monde financier, afin de créer un cadre réglementaire propice qui mette fin aux monopoles des grands opérateurs de transfert d’argent, qui encourage l’utilisation des nouvelles technologies et qui facilite le transfert de plus petits montants sans les restrictions imposées par les réglementations de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

2) Inclusion financière
Les initiatives d’éducation financière pour les travailleurs migrants et les familles récipiendaires jouent un rôle précieux et proposent des solutions de transfert à bas coût aux expéditeurs et aux destinataires. Elles leur permettent aussi d’utiliser les rapatriements de fonds plus efficacement au profit de leurs familles et de leurs communautés d’origine. Les migrants qui envoient et reçoivent de l’argent doivent avoir un accès abordable et durable aux services financiers et aux fournisseurs officiels. Pour ce faire, les systèmes financiers doivent être plus inclusifs et adaptés aux besoins des différents groupes. L’OIM défend l’amélioration de l’accès à des services et produits financiers dûment réglementés, fiables et efficaces, celle des infrastructures financières et l’éducation financière des expéditeurs et destinataires de rapatriement de fonds.

3) Améliorer les conditions dans lesquelles l’argent rapatrié est gagné
Les coûts élevés de transfert touchent généralement les travailleurs migrants peu qualifiés qui choisissent de vivre dans des conditions précaires pour maintenir les flux de rapatriements de fonds vers leurs familles restées au pays. Le bien-être de ces travailleurs migrants doit être garanti par des conditions de travail décentes pour que leurs envois de fonds aient un impact positif sur le développement. L’argent qu’ils envoient à leurs proches représente souvent une grande proportion de leurs revenus. Nous ne devons pas oublier les engagements que nous avons pris en tant que communauté internationale, dans le cadre des Objectifs de développement durable, à améliorer les conditions dans lesquelles vivent les travailleurs migrants à la fois pendant leur périple migratoire et sur leur lieu de travail. Les employeurs et les gouvernements ont un rôle à jouer dans la réduction de ces coûts sociaux, pour garantir que les rapatriements de fonds soient gagnés dans des conditions plus justes.

L’OIM se joint à la communauté internationale pour célébrer la Journée internationale des envois de fonds familiaux, qui est l’occasion de reconnaître les contributions des migrants dans le monde et de renforcer les partenariats actuels en vue de promouvoir l’impact des envois de fonds sur le développement à travers le monde.

Le GFRID de deux jours coïncide avec la troisième Journée internationale annuelle des envois de fonds familiaux, qui fait honneur aux importantes contributions financières des travailleurs migrants non seulement à leurs familles mais également au développement durable de leurs pays d’origine. A cette occasion, l’OIM souligne l’importance des informations facilement accessibles et exactes pour les migrants sur les services à leur disposition afin qu’ils puissent choisir la solution la plus rentable.

Le GFRID est également l’occasion pour la communauté internationale d’associer les questions d’envois de fonds et de développement à la quatrième séance thématique du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières, qui s’intitulera « Contributions des migrants et des diasporas à tous les aspects du développement durable, notamment les rapatriements de fonds et la transférabilité des prestations acquises » et qui se déroulera à New York les 24 et 25 juillet.

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Jorge Galindo, Division de la mobilité de main-d’œuvre et du développement humain, siège de l’OIM à Genève, email : jgalindo@iom.int
Lanna Walsh, chargée des relations avec les médias, Bureau de l’OIM auprès des Nations Unies à New York, Tel : +1 212 681 7000, Ext. 263, Email : lwalsh@iom.int