Communiqué
Global

L’OIM signale un millier de décès dans la Méditerranée

Le nombre de décès dans la Méditerranée atteint le millier pour la sixième année consécutive.

Genève - La dernière vague de tragédies dans la mer Méditerranée le long des trois itinéraires migratoires porte le nombre de décès confirmés en 2019 à 994 hommes, femmes et enfants. Un incident au large du Maroc le week-end dernier n’est pas encore totalement comptabilisé. L’OIM tente de confirmer le signalement d’une quarantaine de migrants décédés lors de ce naufrage.

Le nombre de décès enregistrés par l’OIM cette année dépassera donc le millier pour la sixième année consécutive dans les eaux séparant l’Europe de l’Afrique et du Moyen-Orient - période durant laquelle au moins 15 000 victimes ont perdu la vie en tentant la traversée de la Méditerranée.

« Avec la montée du sentiment anti-migrant dans notre politique à travers le monde, ce chiffre choquant de près de 1 000 décès est dû dans une certaine mesure au durcissement de l’attitude et à l’hostilité totale envers les migrants qui fuient la violence et la pauvreté. Ce carnage en mer nous peine tous. Il nous fait aussi honte », a déclaré Leonard Doyle, porte-parole de l’OIM.

Lundi, Le projet de l’OIM sur les migrants disparus a signalé qu’en date du 29 septembre, 659 migrants ou réfugiés ont péri le long de l’itinéraire de la Méditerranée centrale reliant les côtes de l’Afrique aux eaux territoriales italiennes, soit près des deux tiers du nombre total de décès enregistrés à ce jour en 2019 dans la Méditerranée. Quelque 66 autres victimes ont été signalées le long de la Méditerranée orientale reliant les côtes turques et syriennes à la Grèce et à Chypre. L’OIM a signalé 269 autres décès dans les eaux entre l’Afrique du Nord et l’Espagne.

Total Deaths in the Mediterranean 2019-2018

Ces données, aussi tragiques soient-elles, sont les plus basses depuis 2014. Toutefois, comme le montre le tableau ci-dessus, cette baisse est principalement liée à la réduction du nombre de personnes qui tentent la traversée, plutôt qu’à l’amélioration de la sécurité en chemin. La traversée de la mer Méditerranée reste l’itinéraire migratoire connu le plus meurtrier, indiquant que des alternatives plus sûres sont indispensables pour les migrants qui recherchent une vie meilleure.

La confirmation des 1 000 décès dans la mer Méditerranée à cette période de l’année est la plus tardive de ces six dernières années depuis que l’OIM a lancé son Projet sur les migrants disparus. Au cours de trois des cinq dernières années (2015, 2016, 2017), l’OIM a enregistré 1 000 décès dans la mer Méditerranée avant le 18 avril. Les deux autres années, 2014 et 2018, la barre des 1 000 décès a été atteinte respectivement en juillet et en juin.

Les chercheurs du Projet sur les migrants disparus ont fait remarquer que plus de 2 300 décès le long de l’itinéraire de la Méditerranée centrale ont été enregistrés depuis début 2018, malgré une forte baisse du nombre total de migrants et de réfugiés le long de ce couloir. A ce jour en 2019, à peine 7 000 migrants sont arrivés en Italie via cet itinéraire, en plus des 23 370 arrivés en 2018 et près de 7 000 autres interceptés en mer et rapatriés en Libye.

D’après le projet de l’OIM sur les migrants disparus, cette semaine, alors que les 1 000 décès enregistrés marquent une septième année de tragédies de masse dans la Méditerranée, d’autres régions du monde sont de plus en plus meurtrières pour les migrants.

Mardi, l’OIM enregistrait au moins 596 décès de migrants le long des couloirs migratoires dans les Amériques, mettant l’année 2019 sur la voie d’être la plus rapide à atteindre les 600 décès connus depuis que l’OIM a commencé à enregistrer ces statistiques en 2014.

Pendant trois des six années depuis que l’OIM a commencé à recenser les décès pendant la migration - 2014, 2015 et 2018 - 600 décès n’avaient pas été enregistrés pendant l’année entière. En 2016, année durant laquelle 729 décès de migrants ont été enregistrés dans les Amériques, la barre des 600 n’avait pas été atteinte avant le 24 octobre. En 2017, année durant laquelle 680 migrants avaient péri en transit, la barre des 600 avait été atteinte le 19 décembre.

Les données du Projet sur les migrants disparus sont recueillies par le personnel de l’OIM basé dans son centre mondial d’analyse des données sur la migration dans le monde mais proviennent de sources diverses, dont certaines ne sont pas officielles. Pour en savoir plus sur la manière dont sont recueillies les données sur les décès et disparitions de migrants, cliquez ici.

Le rapport intitulé Fatal Journeys Volume 4, publié le 28 juin, comprend un aperçu des cinq années de données du projet sur les migrants disparus (2014-2018) et une mise à jour sur ce que l’on sait des décès pendant la migration en 2019.

Pour plus d’informations, veuillez contacter Joel Millman, siège de l’OIM, Tel. +41 79 103 8720, email ; jmillman@iom.int