Communiqué
Global

Lutter contre les migrations irrégulières

Au terme d'une réunion d'une semaine à Nouakchott sur
le thème de la lutte contre les migrations clandestines en
direction de l'Union européenne depuis l'Afrique
sub-saharienne, des juges et des procureurs venus de toute la
Mauritanie ont reconnu la nécessité d'élaborer
une nouvelle législation afin d'être en mesure de
poursuivre les personnes impliquées dans les réseaux
de passeurs.

Réunissant des représentants de l'autorité
judiciaire mauritanienne, des experts de l'OIM et du gouvernement
français, cet événement était
centré sur la question de l'adaptation de la
législation pénale en vue de poursuivre les personnes
impliquées dans les réseaux de traite d'êtres
humains conformément aux normes légales
internationales.

Selon les procureurs mauritaniens, la seule législation
sur laquelle ils peuvent s'appuyer pour poursuivre ces personnes
comprend des articles relatifs à la fraude et la
contrefaçon puisque la législation mauritanienne ne
considère pas la traite d'êtres humains comme un
délit.

A l'occasion de cet atelier, organisé conjointement par
le Ministère de la Justice mauritanien, l'OIM et le Service
de coopération technique international de police
français (SCTIP), les participants ont reconnu la
nécessité de développer un cadre légal
au travers de la mise en œuvre de la Convention des Nations
Unies contre la criminalité transnationale organisée
et ses protocoles, ratifiée par la Mauritanie en 2005.

L'utilisation de la Mauritanie comme pays de transit pour les
migrations irrégulières à destination des
îles Canaries où près de 30 000 migrants
irréguliers originaires d'Afrique de l'Ouest se sont
échoués l'an dernier, souligne l'inadéquation
de la législation mauritanienne en matière de
migration.

La Mauritanie, le Sénégal, la Gambie et d'autres
pays d'Afrique de l'Ouest ont constaté une forte
augmentation des migrations irrégulières à
leurs frontières à la suite de la fermeture des
routes traditionnelles des migrations irrégulières
par le Maroc en direction de l'Espagne. Les experts pensent que des
milliers de migrants n'ont pas survécu à un voyage de
plus de 1 000 km à bord de bateaux de pêcheurs sur
l'Océan Atlantique en 2006.

Les participants ont également souligné la
nécessité pour la Mauritanie d'élaborer une
politique migratoire nationale indiquant la façon dont le
pays entendrait gérer les populations
étrangères sur son territoire et les mouvements de
populations à ses frontières.

L'OIM met en œuvre un projet de coopération avec les
autorités mauritaniennes et le SCTIP, en coordination avec
le HCR et la fondation espagnole FIIAPP - deux organisations
chargées par la Commission européenne de venir en
aide à la Mauritanie afin d'améliorer sa gestion des
migrations. L'OIM et le SCTIP ont récemment organisé
une formation sur la détection des documents de voyage
frauduleux à l'école nationale de police pour des
policiers et des fonctionnaires travaillant dans des
postes-frontières.

Outre la formation de fonctionnaires, l'OIM a mis en œuvre
d'autres mesures visant à renforcer la gestion des
frontières, en particulier la modernisation des
infrastructures techniques aux principaux postes-frontières
et l'amélioration de la base de données des voyageurs
qui entrent et sortent du pays.

Afin de répondre aux besoins en matière d'aide
humanitaire des migrants bloqués en Mauritanie, le plus
souvent sans argent ou sans documents, l'OIM prévoit
également d'offrir aux migrants bloqués la
possibilité d'un retour volontaire dans leur pays
d'origine.

Pour plus d'informations, veuillez contacter:

Michel Tschanz

OIM Mauritanie

Tél. : +222 741 66 50

E-mail : "mailto:mtschanz@iom.int">mtschanz@iom.int