Communiqué
Global

Plus de 7 100 migrants sont morts dans le monde, dont la moitié en mer Méditerranée

Suisse - D’après l’OIM, à ce jour 16 décembre, 7 189 migrants et réfugiés à travers le monde ont péri ou disparu en migrant. C’est le nombre le plus élevé que l’OIM n’ait jamais enregistré, et il représente en moyenne 20 décès par jour, ce qui donne à penser qu’entre 200 et 300 décès d’hommes, femmes et enfants pourraient être recensés d’ici la fin de l’année 2016.

Le nombre de décès de migrants enregistré cette semaine pour toute l’année 2016 a été recueilli par le Projet de l’OIM sur les migrants disparus et le Centre d’analyse des données migratoires mondiales. En comparaison, le nombre total de décès enregistré par l’OIM en 2014 (5 267) et en 2015 (5 740) n’avait pas atteint la barre des 6 000, dépassée cette année avant la fin du mois de novembre. Comme pour les deux précédentes années, le nombre de décès le long des trois principaux itinéraires méditerranéens reliant l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient à l’Europe représentaient plus de 60 pourcent de tous les décès à l’échelle mondiale.

D’après l’OIM, le nombre de migrants enregistrés comme décédés ou disparus et présumés morts semble croître à travers toutes les régions du monde, aussi bien en Méditerranée qu’en Afrique australe et en Afrique du Nord, ou encore en Amérique centrale et à la frontière Etats-Unis-Mexique. Chaque région a déjà dépassé le nombre de décès enregistré en 2015, d’après les récentes données de l’OIM.

Pour l’Afrique de l’Est et l’Afrique du Nord, le projet sur les migrants disparus s’appuie sur le travail du projet « Mixed Migration Monitoring Mechanism Initiative » (4Mi) du « Secrétariat régional sur la migration mixte » (RMMS en anglais), qui sonde les migrants originaires d’Erythrée, d’Ethiopie, de Djibouti et de Somalie. Les questionnaires de collecte de données dans les centres de migration à travers 13 pays d’Europe et d’Afrique posent aux migrants en transit un ensemble de questions sur leur périple, notamment s’ils ont été témoins de décès d’autres migrants en chemin.

Les conclusions du sondage 4Mi indiquent que plus de 700 migrants d’Erythrée, d’Ethiopie, de Djibouti et de Somalie ont trouvé la mort en migrant en 2016. Ces décès sont dus à des accidents de la route, des agressions violentes et autres violences, ainsi qu’au manque de médicaments, d’accès à un abri, à la nourriture et à l’eau pendant leur périple. La majorité de ces décès se sont produits au Soudan, en Egypte et en Libye. Il est probable que de nombreux autres décès ne soient pas recensés par les gouvernements ou les organismes humanitaires.

Ils sont toutefois souvent signalés par les migrants eux-mêmes. Les témoignages d’autres migrants, qui filment ces tragédies quotidiennes sur leurs téléphones portables ou qui alertent leurs familles et amis via Facebook et d’autres réseaux sociaux, font partie des sources d’information les plus importantes de l’OIM. En exploitant cette source d’information, l’équipe de l’OIM sur les migrants disparus à découvert, cette année, des centaines de victimes en Amérique latine, au large des côtes du Yémen ou le long de routes désertes à travers l’Afrique.

Décès de migrants enregistrés en Afrique (1er janvier – 15 décembre 2016)


En Amérique latine, 90 décès de plus ont été enregistrés par le Projet sur les migrants disparus, par rapport à la même période en 2015. D’après certaines informations publiées cette semaine, jusqu’ici en 2016, au moins six personnes se sont noyées au large des côtes de Mazatlán, au Chiapas, Etat du Mexique, où les migrants montent à bord de bateaux de passeurs et se dirigent vers les Etats-Unis. Le bouchon du Darién, situé entre la Colombie et le Panama, a également été le théâtre de 30 décès de migrants à ce jour en 2016, dont bon nombre étaient des Cubains.

Au Texas, où un nombre record de 176 corps ont été retrouvés le long de la frontière mexicaine en 2016, de nouveaux efforts sont déployés pour tenter d’identifier ceux qui sont morts dans le désert, grâce au projet intitulé « I have a name/Yo tengo un nombre » lancé par le Texas Observer. Les affaires et les vêtements près des corps des défunts ont été photographiés et ajoutés à la base de données du projet dans l’espoir que certains d’entre eux soient reconnus.

Bien que la lumière accrue faite sur la question des décès de migrants aide à améliorer la collecte de données, les données en elles-mêmes montrent les grands risques que prennent ces personnes pour trouver une vie meilleure et les défis considérables que représentent l’appel des Nations Unies pour une « migration sûre. »

NOMBRE TOTAL D’ARRIVÉES ET DÉCÈS DANS LA MÉDITERRANNÉE 2015-2016

1er  janvier – 14 DÉCEMBRE 2016

1er janvier – 15 NOVEMBRE 2015

Pays d’arrivée

Arrivées

Décès

Arrivées

Décès

Italie

178 802

4 314
(Méd. centrale)

144 205

3 567 (tous itinéraires méditerranéens confondus)

Grèce

172 813

429
(Méd. Orientale)

739 188

Chypre

189

n/a

Espagne

5 445

(au 30 septembre)

69 (Méd. Occidentale)

n/a

Total estimé

357 249

4 812

883 393

3 567

Dans le même temps, d’après l’OIM, 357 249 migrants et réfugiés sont entrés en Europe par la mer en 2016, principalement en Grèce et en Italie, par rapport aux 883 393 arrivées recensées fin novembre 2015.

Quelque 178 802 personnes sont arrivées par la mer en Italie en 2016, plus qu’en 2014 ou 2015. Quelque 172 813 migrants et réfugiés sont arrivés par la mer en Grèce pendant la même période, beaucoup moins qu’en 2015.

Flavio Di Giacomo, de l’OIM à Rome, a rapporté jeudi que 2 124 migrants ont été secourus depuis le dernier rapport de l’OIM en début de semaine. Il a ajouté que mercredi, les autorités italiennes avaient annoncé un nouveau naufrage qui a fait au moins 20 victimes. Les rescapés ont été amenés au port d’Augusta.

Le nombre total de décès de migrants et de réfugiés dans la Méditerranée depuis début 2016 s’élève aujourd’hui à 4 812. D’après l’OIM en Libye, ce chiffre comprend les décès recensés depuis le 5 décembre de quelque 51 personnes dont les corps ont été retrouvés lors de six incidents différents à trois endroits différents, principalement près de Tajoura, à l’extérieur de Tripoli, en Libye.

Les informations reçues par l’OIM vendredi matin indiquent que 87 victimes supplémentaires seraient portées disparues après qu’un bateau transportant 114 personnes a sombré au large des côtes de Zawiya, en Libye. Les garde-côtes libyens auraient secouru 27 personnes.

Un autre corps a été retrouvé jeudi à Zawiya. S’ils sont confirmés, ces 88 décès porteront à au moins 4 900 le nombre de personnes ayant trouvé la mort dans la Méditerranée pendant les 50 premières semaines de 2016, soit à peine moins de 100 victimes par semaine.

Dernière infographie mise à jour dans la Méditerranée :
http://migration.iom.int/docs/MMP/Mediterranean_Update_16_DEC_2016.pdf

Pour consulter les dernières données sur les arrivées et les décès de migrants en Méditerranée, veuillez vous rendre sur : http://migration.iom.int/europe
Pour en savoir plus sur le Projet sur les migrants disparus : http://missingmigrants.iom.int

Pour plus d’informations, veuillez contacter :
Flavio Di Giacomo, OIM Italie, Tel: +39 347 089 8996, Email: fdigiacomo@iom.int
Daniel Esdras, OIM Grèce Tel: +30 210 9912174, Email: iomathens@iom.int ou Kelly Namia, Tel: +30 210 9919040, +30 210 9912174, Email: knamia@iom.int
Julia Black, OIM GMDAC à Berlin, Tel: +49 30 278 778 27, Email: jblack@iom.int
Mazen Aboulhosn, OIM Turquie, Tel: +9031245-51202, Email: aboulhosn@iom.int
Joel Millman, OIM Genève, Tel: +41.79.103-8720, Email: jmillman@iom.int
Othman Belbeisi, OIM Libye, Email : obelbeisi@iom.int ou Ashraf Hassan, Tel: +216297 94707, Email: ashassan@iom.int
Christine Beshay, OIM Egypte, Tel: + 20 2 273 651 40/1 Email: cbeshay@iom.int

Pour plus d’informations ou des demandes d’interview en français :
Florence Kim, OIM Genève, Tel: +41 79 103 03 42, Email: fkim@iom.int
Flavio Di Giacomo, OIM Italie, Tel: +39 347 089 8996, Email: fdigiacomo@iom.int