Communiqué
Global

Près de 120 000 personnes déplacées et au moins 10 morts après les crues soudaines au Tchad

A N'Djamena, les routes et les rues se sont transformées en rivières alors que les maisons de nombreux quartiers ont été inondées.

N'Djamena - Près de 120 000 personnes ont été déplacées par les crues soudaines causées par les fortes pluies qui se sont abattues sur le Tchad au cours du mois qui vient de s'écouler. Au moins 32,000 des personnes touchées se trouvent à N'Djamena, la capitale du pays, selon la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l'OIM. Les données de la DTM indiquent en outre que 7 122 familles au total ont été touchées. Dix personnes sont mortes dans sept départements de la capitale tchadienne.

De nombreuses victimes du déplacement ont été accueillies par des membres de leur famille et des amis dans des quartiers moins touchés de la ville. Néanmoins, beaucoup de ceux dont les maisons ont été détruites ont encore besoin d'un abri et d'une aide d'urgence.

« Les inondations ont aggravé la situation déjà difficile de nombreux N'djaménois parmi les plus vulnérables, qui cherchent maintenant refuge dans les bâtiments scolaires locaux après avoir perdu non seulement leur maison mais aussi leurs moyens de subsistance », a expliqué Anne Schaefer, chef de mission de l'OIM au Tchad.

Les crues soudaines n'ont pas seulement touché les N'djaménois, mais aussi les migrants qui vivent et travaillent dans la ville, dont certains attendent de pouvoir rentrer chez eux en raison des restrictions de mobilité imposées par la pandémie de COVID-19.

Pour ces migrants, les pressions socioéconomiques, déjà accentuées par les restrictions liées à la COVID-19, ont été exacerbées par les inondations qui ont de facto paralysé leurs activités économiques.

La semaine dernière, une équipe conjointe composée d'agents de l'OIM chargés du suivi des situations d'urgence et des déplacements, des autorités gouvernementales tchadiennes et des clusters chargés de la coordination et de la gestion des camps et de la sécurité alimentaire - ainsi que d'autres membres de l'équipe de coordination - a procédé à une évaluation des besoins à travers N'Djamena afin d'évaluer l'ampleur des dégâts causés par les inondations et les besoins essentiels des personnes déplacées.

« Les dégâts causés par les inondations accentuent non seulement les risques de COVID-19 en raison des conditions d'insalubrité, mais également les risques d'épidémies de choléra et de paludisme en raison de la montée des eaux et des eaux stagnantes dans la ville », a ajouté Mme Schaefer, de l'OIM.

Construite autour du fleuve Chari qui traverse l'Afrique centrale et alimente 90 pour cent du lac Tchad, N'Djamena est sujette aux inondations, en particulier lorsque le fleuve déborde lors de fortes pluies. En 2010, au moins 150,000 people personnes ont été touchées et des dizaines de milliers d'hectares de terres ont été détruits par les inondations causées par les fortes pluies.

L'OIM appelle à une réduction durable des risques de catastrophes et à une approche humanitaire pour porter secours aux populations touchées et renforcer la capacité des acteurs locaux à se préparer et à répondre à des catastrophes potentielles à long terme. Cette approche comprendra la prévention et l'atténuation des risques physiques, la réduction des risques de catastrophes au niveau communautaire et la préparation et la réponse aux situations d'urgence.

Pour plus d'informations, veuillez contacter Anne Kathrin Schaefer, OIM Tchad, Email: aschaefer@iom.int