Communiqué
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Quatre ans après le séisme dévastateur, 146 000 Haïtiens vivent toujours dans des camps

Haïti - Quatre ans après le séisme qui a frappé Haïti le 12 janvier 2010, environ 146 000 déplacés internes, soit 39 000 familles, vivent toujours dans 271 camps dispersés à travers la zone métropolitaine de Port-au-Prince et dans les autres régions.

Depuis le pic de la crise du déplacement, lorsque 1,5 million de personnes vivaient dans des camps de fortune, la Matrice de suivi des déplacements (DTM) de l’OIM a enregistré une baisse de 89% du nombre total de familles dans les camps et une baisse de 83% du nombre de sites.

« Cette baisse de 89% est encourageante et est largement due à la résilience des Haïtiens et aux efforts inlassables du gouvernement haïtien soutenu par la communauté internationale », a déclaré Grégoire Goodstein, chef de mission de l’OIM en Haïti.

Depuis le séisme, l’OIM et ses partenaires ont fourni une aide sur mesure aux déplacés internes pour quitter les camps et retrouver une vie normale. L’une des solutions apportées a été de leur octroyer une subvention à la location, une initiative proposée pour la première fois en 2011 par le gouvernement d’Haïti. Depuis juin 2011, cette approche a permis de reloger environ 60 000 familles et de fermer 311 sites de déplacés internes.

Entre octobre et décembre 2013 seulement, les programmes de subvention à la location ont permis de reloger 3532 familles et de fermer 38 sites, contribuant ainsi à réduire le nombre de déplacés de 98% pendant cette période.

La fiabilité des données est la clé. Harry Adam, Directeur exécutif de l’Unité de Construction de logements et de bâtiments publics (UCLBP) du gouvernement a confié que le succès de l’aide était largement dû à la fiabilité des données fournies par l’OIM en Haïti. « Pour le gouvernement, seule l’OIM dispose de données fiables et sans elle, nous n’aurions pas pu reloger ces gens dans des logements plus sûrs », a-t-il déclaré.

La détermination des Haïtiens, en particulier des déplacés internes qui ont tout perdu lors du séisme, est ce qui a finalement permis une telle baisse du nombre de déplacés internes.

En 2010 et 2011, la plupart des déplacés ont quitté les camps spontanément, avec très peu d’aide. Mais au fil du temps, ce type de retours se fait rare car les personnes encore présentes dans les camps aujourd’hui sont parmi les plus vulnérables du pays et ont très peu de moyens pour trouver des solutions seuls. Cette population a besoin d’une aide pour trouver une solution qui leur garantisse un retour en toute sécurité et dans la dignité.

« Plus de 200 camps restent ouverts et les déplacés continuent de vivre dans des conditions déplorables. Bien que nous soyons conscients des nombreux efforts qui ont permis de reconstruire des logements, la pénurie reste réelle et beaucoup reste à faire pour trouver une solution à la question de la propriété foncière afin de savoir où et pour qui ces logements peuvent être construits dans la zone de Port-au-Prince », déclare Grégoire Goodstein.

Pour faire face à cette pénurie, l’OIM mène à bien des projets de développement à long terme, notamment dans le domaine de la reconstruction de logements. En plus de construire de nouveaux logements pour les familles déplacées, le programme de logement de l’OIM comprend également le développement d’infrastructures communautaires et la réhabilitation des installations sanitaires afin d’améliorer les conditions de vie dans les communautés de retour.

« En décembre 2013, neuf maisons ont été terminées et 18 familles victimes du séisme ont été aidées, pendant que 69 autres maisons étaient en construction. Quelque 36 maisons supplémentaires seront construites sur du terrain public à Delmas 18 », déclare Valérie Falaschi, chargée du Programme de logement de l’OIM.

Gérer la complexité des conditions de vie dans les camps de déplacés internes reste un défi. Les violences sexuelles, les problèmes de santé, notamment le choléra, les expulsions et l’accès limité aux services de base restent une réalité pour près de 146 000 déplacés internes haïtiens. Les acteurs humanitaires doivent continuer à aider les déplacés vivant toujours dans les camps tout en intensifiant les opérations de retour.

« J’ai bon espoir que ces camps puissent être fermés mais Haïti a besoin du soutien de la communauté internationale pour aider les déplacés. Cela pourrait se faire d’ici mi-2015 si les conditions sont le permettent, notamment si des ressources financières sont mises à disposition », conclut Grégoire Goodstein.

Le rapport de la DTM de l’OIM et d’autres informations peuvent être consultées sur : www.iomhaitidataportal.info

Pour plus d’information, veuillez contacter

Ilaria Lanzoni ou Johnson Jean
OIM Haïti
Email: ilanzoni@iom.int ou jjean@iom.int
Tel: +509 370 25 066